We love arabs

Bruxelles | Spectacle | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 27 février au 3 mars 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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We love arabs

Le danseur et chorégraphe israélien Hillel Kogan, seul sur scène dans ce qui semble être un prologue, confie être à la recherche d’un danseur pour évoquer dans un prochain spectacle la douloureuse question de la coexistence belliqueuse et/ou pacifique entre les deux peuples.

Dès l’irruption du partenaire, s’expriment tous les poncifs, clichés et autres idées reçues sur chacune des deux ethnies en matière de culture, de politique et de religion. Le spectacle pourfend aussi par l’humour et la dérision bien d’autres préjugés : sur les modes et les petits caprices de la danse contemporaine, sa sophistication, son élitisme ; sur les idées préconçues proches du racisme, qu’on peut se faire du mouvement des corps d’une culture à l’autre…

Mais Dieu soit loué, une communion générale à base de houmous et de pita viendra comme par miracle dissiper tout malaise et tout malentendu !...

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Jeudi 1er mars 2018, par Marc Gaëlle

OUT OF SPACE

Programmé dans le cadre de Brussels Dance ! 2018, le spectacle We love arabs du
chorégraphe Hillel Kogan propose par le mouvement une rencontre ironique entre
exclusion et partage.

Doit-on laisser le boycott d’Israël en dehors des salles de théâtre ? À défaut d’y répondre, le duo à l’origine de We love arabs manie avec subtilité l’auto-dérision pour mettre en évidence une situation politique que l’Europe a tendance à enterrer. Entre les murs d’un studio de danse, Hillel Kogan enfile le costume d’un chorégraphe tyrannique, faussement concerné par l’inclusion de la population arabe dans l’État d’Israël. Sous couvert de la création d’une pièce et armé de bonne volonté, il va imposer à Adi Boutrous, dans le rôle de l’interprète arabe, ses fantasmes d’exotisme.

Les tentatives de rapprochement, motivées par l’ambition d’authenticité du créateur, échouent une par une contre les stéréotypes racistes qu’il laisse échapper dans ses consignes. Privé de parole (et de microphone), le danseur captif ne cède pas sans quelque résistance aux propositions ridicules du créateur grotesque. Chaque contact est mesuré dans cette co-existence précaire. On retrouve dans cette instrumentalisation du corps de l’Autre une version de l’occupation de l’Orient impuissant par l’Occident dominateur.

L’atmosphère de la pièce oscille entre un discours politique amer et un regard acide sur l’obscurantisme du monde de la danse contemporaine. Personne n’est épargné, de l’interprète isolé dans le mutisme, au chorégraphe perdu dans sa recherche égoïste.
Le public rit volontiers de la bêtise poussée à son paroxysme et se pose en juge impartial de l’échange unilatéral. Dans leur fuite de la confrontation, le houmous devient le symbole de l’union spirituelle des deux personnages. Ce duo out of space, qui s’achève sur une eucharistie improbable, vous ravira par son piquant.

À déguster jusqu’à samedi 3 mars au Théâtre National.
En correspondance avec le spectacle, le Théâtre National s’associe au Cinéma des galeries pour vous offrir une réduction (sur présentation de votre place de théâtre) à la projection du film de Yolande Zauberman Will you have sex with an arab ? > le lundi 5 mars.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles