VANIA !

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 4 au 22 novembre 2014
Horaires
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+32 2 737 16 00

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VANIA !

Texte français Natacha Belova et Christophe Sermet.
Avec Anny Czupper, Francesco Italiano, Philippe Jeusette, Sarah Lefèvre, Sarah Messens, Pietro Pizzuti, Yannick Renier, Philippe Vauchel.

Création
04 > 22.11
Le Rideau @ Théâtre Marni (25 rue de Vergnies – 1050 Bruxelles)

Après la retentissante reprise de Mamma Medea de Tom Lanoye, Christophe Sermet s’attaque à un des chefs-d’œuvre de Tchekhov. Une façon pour lui de prolonger l’exploration d’un théâtre tragique aux résonances comiques et grotesques. Désargenté, le professeur Serebriakov regagne avec sa jeune épouse le domaine familial géré par sa fille et son beau-frère Vania. Un retour à la campagne qui, sous la chape d’un été étouffant, va dérégler le quotidien besogneux de la propriété. Tchekhov ausculte les désirs enlisés de huit personnages qui se cognent comme des insectes aux vitres de leur existence. Un cruel jeu d’occasions manquées, de drames en sourdine, dans un monde en train de basculer.

NL : Onvervulde verlangens, gemiste kansen,... de regisseur van Mamma Medea bijt zich vast in het meesterwerk van Tsjechov. Tragisch theater met komische en groteske allures.

Coproduction Rideau de Bruxelles/Compagnie du Vendredi - Christophe Sermet. Avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service du Théâtre - CAPT. Avec la participation du Centre des Arts scéniques.

Réservation au 02 737 16 01 ou sur www.rideaudebruxelles.be

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10 Messages

  • VANIA !

    Le 6 novembre 2014 à 06:32 par Lou Salome

    Superbe. Jouissif. Un Tchekhov plein de truculence. Pathétique et drôle. Mélancolique et burlesque. Triste à mourir et violent. Plein d’amour et plein de regrets. Mélange de cyniques et de dépressifs chroniques. Avec un beau brassage de comédiens généreux, je retiendrai surtout Philippe Jeusette, Pietro Pizzuti, Sarah Lefèvre, et ....... Yannick Renier !!!!! A voir sans hésiter.

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  • VANIA !

    Le 8 novembre 2014 à 03:53 par loulou

    Un Tchekov comme je ne l’avais jamais vu ;la modification du titre déjà laissait présager une nouvelle vision de cet auteur.
    Déconcertée,surprise par le ton,le langage et le jeu des comédiens au début,petit à petit je suis rentrée dans l’intimité des personnages.
    J’ai particulièrement apprécié le jeu de Philippe Jeusette et Yannick Renier.

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  • VANIA !

    Le 11 novembre 2014 à 11:05 par mike_bel

    Revisiter une oeuvre donne souvent lieu a des deceptions, et bien pas du tout dans ce cas ci, une excellente manière de revisiter tchekhov !

    Chapeau aux acteur aussi, très belle performance.

    A voir sans tarder...

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  • VANIA !

    Le 3 décembre 2014 à 01:37 par VincentD

    Je rejoins totalement les avis précédents.

    Quelle belle relecture d’Oncle Vania. Version plus crue et directe magnifiquement servie par tous les actrices et acteurs.

    La tension est permanente et la mise en scène y est pour beaucoup.

    Et je me suis dit que Tchekov etait particulièrement actuel dans le sujet traité.

    Ne manquez pas cette pièce lors de ses représentations en province.

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  • VANIA !

    Le 28 janvier 2015 à 02:01 par nwouters

    Une adaptation de très haute tenue et des comédiens vraiment excellents. La mise en scène plutôt épurée rend justice à la limpidité et à l’universalité d’une pièce qui m’a fortement plu !

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  • Vania !

    Le 9 octobre 2016 à 20:53 par Isabel Maria Prata

    Je rejoins totalement tous les autres avis déposés et ai beaucoup apprécié.
    Grandiose !
    Éloquent !

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  • Vania !

    Le 10 octobre 2016 à 18:15 par C. ThéO

    Arrivée la tête dans la lune, j’étais bien au milieu des étoiles descendues sur les planches ce samedi-08-Oct.
    Une distribution bien choisie, toute en harmonie, des comédiens au jeu comme les cinq doigts de la main, une vraie claque théâtrale.
    Mise en scène frôlant la perfection, tout est pesé, tout est juste, costumes, lumières et son ... encore un ’joyau’ derrière le Rideau !
    Qu’une envie, y revenir... relire Tchékhov, une traduction de l’œuvre originale ou apprendre le russe...
    ps.
    Que le Rideau soit en travaux pour se retrouver @Marni ... une excellente chose pour l’acoustique

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  • Vania !

    Le 10 octobre 2016 à 18:52 par CORL

    ils ont joué 2h00
    on devrait les*** applaudir tout autant
    Un Tchekhov sublimé !

    ***= tous, sur les planches, derrière, devant, ...

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  • Vania !

    Le 21 octobre 2016 à 16:52 par Domi

    Bravo pour cette adaptation, c’est un excellent spectacle ! Le ton et le langage étonnent d’abord puis convainquent, la mise en scène crée le mouvement et les acteurs, tous très bons, donnent beaucoup d’eux-mêmes.

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Lundi 17 novembre 2014, par Jean Campion

Il faut vivre jusqu’au bout

"Traduire, c’est déjà mettre en scène." Christophe Sermet et Natacha Bolova sont repartis de l’original, pour privilégier un langage quotidien, direct, débarrassé du "petit filtre littéraire ou précieux qui existe dans certaines traductions." Avec un point d’exclamation et sans la référence familiale rassurante, le titre claque comme un rappel à l’ordre. En insufflant ce dynamisme, cette âpreté, le metteur en scène pousse ces personnages, qui pataugent dans leur existence, à libérer leurs rancoeurs. Avec la violence d’un orage qui explose.

Accompagné de sa jeune épouse Eléna, le vieux professeur Sérébriakov revient dans la propriété, qui appartenait à sa première femme. C’est sa fille Sonia et Vania, son beau-frère, qui exploitent tant bien que mal le domaine. La beauté d’Eléna ravive les regrets de Vania et excite le désir d’Astrov, le médecin qui soigne Sérébriakov. Celui-ci provoque, par son comportement égoïste, une dispute homérique. On frôle le drame. Et puis la vie reprend son cours insipide.

Malgré la vanité de leur existence, les héros de Tchekhov ne baissent pas les bras. En s’affrontant dans ce huis clos, ils revivent leurs rêves et confessent leurs frustrations. Médecin désabusé, Astrov s’indigne de voir la forêt massacrée : "Il faut être barbare, sans conscience, pour brûler dans son poêle toute cette beauté, pour détruire ce que nous ne pouvons créer." Persuadé que Sérébriakov n’y connaît rien en art, Vania déteste ce professeur qu’il a admiré. Comment a-t-il pu gâcher sa vie, en se crevant, pour lui envoyer les maigres revenus du domaine ? Sa haine est attisée par sa jalousie. Si dix ans plus tôt, il avait déclaré son amour à Eléna, c’est peut-être lui qu’elle aurait épousé. Lui parler de son amour fait malgré tout son bonheur. Des déclarations qui agacent la jeune femme.

Eléna croyait sincèrement aimer Sérébriakov, malgré la différence d’âges. Aujourd’hui, elle supporte de moins en moins l’égoïsme d’un hypocondriaque, qui l’accuse d’attendre sa mort. Conscient de tyranniser son entourage, celui-ci réclame le droit à une vieillesse tranquille. Contrairement à Eléna, qui crève d’ennui, Sonia mord dans la vie. Amoureuse d’Astrov, dont elle partage l’idéal écologique, elle lui fait jurer de renoncer à l’alcool. Cependant, complexée par son physique, elle n’ose pas l’interroger sur ses sentiments. Eléna est prête à le faire, convaincue que la réponse sera décevante. A moitié séduite par le médecin entreprenant, elle hésite à franchir le pas.

Christophe Sermet ne voulait pas d’acteurs "confortablement assis à discutailler". Pas de sièges, mais un monumental comptoir en zinc qui, en pivotant, découpe le temps. Bar où se presse une armée de verres, invitant à noyer les désillusions dans la vodka, mais aussi lit, ponton ou table d’autopsie, sur laquelle les occupants de la maison dissèquent leurs relations. Autre élément étrange : une hache plantée dans une souche. Ce rappel de la déforestation permet à certains personnages de libérer leur agressivité. Les comédiens trouvent dans ce décor épuré, un tremplin pour faire éclater la vie, dans une atmosphère désenchantée. Philippe Jeusette est un Vania pathétique. Révolté par l’injustice, il pousse des coups de gueule, qui masquent mal ses fêlures. Par son jeu très physique, Yannick Renier nous fait sentir qu’Astrov est un homme sans illusions, mais capable de vivre encore des passions. Incarné par Pietro Pizzuti, Sérébriakov apparaît comme un vieillard dépassé et pontifiant, plus risible que méchant. Sarah Lefèvre impressionne par l’intensité de son interprétation et Sarah Messens par sa maturité. Elles font de la scène de réconciliation entre Sonia et Eléna un petit bijou.

Trouvant qu’ "il y a chez Tchekhov une atemporalité dans la manière d’exposer le désarroi métaphysique", Christophe Sermet ouvre le spectacle par "People are strange" (The Doors), y intègre d’autres chansons en anglais et même un extrait de "La Divine Comédie" en italien. Il ignore la campagne russe du 19e siècle, pour concentrer notre attention sur des hommes paralysés par le besoin d’exprimer leurs sentiments. Ils vivent des situations parfois cocasses, comme Vania, un bouquet de roses à la main. Mais le plus souvent, ils nous émeuvent par leur résistance au désespoir.

"Vania !" au Rideau de Bruxelles

Vania ! from Rideau de Bruxelles on Vimeo.

Le Rideau