Rumeur et petits jours

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 27 au 28 novembre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National
boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Rumeur et petits jours

Après Le Signal du promeneur, le Raoul collectif poursuit sa réflexion autour des relations entre l’individu et la communauté.

Le spectateur est ici le public d’une émission radio. Dans une atmosphère enfumée rappelant les années 70, un groupe de chroniqueurs se réunit autour d’un projet commun : dénicher de la beauté. A l’heure de la 347ème émission, ce projet est-il devenu trop désuet au regard du monde qui les entoure ? Il est en tout cas mis à mal d’entrée de jeu par l’annonce d’une décision venue d’en haut…La cohésion et l’idéal du groupe, et à travers à lui le langage et les idées, sont alors mis à rude épreuve. Mais de quoi cette épreuve est-elle le nom ? Restent aux chroniqueurs leur liberté de ton et la mise en mouvement d’une pensée chorale pour espérer déconstruire ce qui les contraint, et y résister coûte que coûte.

Fidèle à sa mise en scène inventive construite à partir du plateau, le Raoul nous propose un spectacle à la fois fertile et ludique, visuel et libératoire. La pièce s’attaque, en creux, aux dérives de notre société rationnelle et matérialiste. Et cette création d’envoyer une pelletée de grains de sable dans la mécanique du monde contemporain, entre conformisme et pensée dominante.

« Plutôt que de sombrer dans une attitude nostalgique qui viendrait à regretter l’époque où l’on pouvait encore croire aux grandes idéologies « alternatives », le Raoul Collectif nous suggère de reprendre d’abord notre pouvoir sur le langage, premier et indispensable instrument de la pensée comme de la soumission, de tenter de nous émanciper des idées préconçues pour nous, des expressions toutes faites et des formules qui nous enferment dans une réalité qu’on croit incontournable. » - Mouvement

Distribution

Raoul Collectif

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2 Messages

  • Rumeur et petits jours

    Le 15 novembre 2015 à 11:33 par hello

    C’est "intello" et non-conventionnel, un style nouveau, légèrement politique...
    On ne comprend pas toujours tout, mais on comprend qu’au "There is no alternative", ils donnent à penser qu’il y en a une.
    Intéressant.

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  • Rumeur et petits jours

    Le 19 novembre 2015 à 09:04 par VincentD

    Info préliminaire : j’ai vu cette pièce le deuxième jour. Cela explique mon avis.
    Cela démarre très fort. Le début est assez époustouflant : une caricature du Masque et la plume. Grâce à cette partie, ce spectacle devrait faire un tabac en France et à Paris en particulier.
    Ensuite, pour moi, on part un peu dans plein de directions et j’ai été largué. Trop de pistes et pas toutes intéressantes.
    Mais on se retrouve dans le final.
    Bref, je crois qu’au fur et à mesure des représentations, tout cela va se resserrer et gagner en compréhension. De plus, je suis persuadé qu’à la fin des représentations au National, le collectif va retravailler sur sa pièce.
    J’essayerai de revoir la pièce en espérant qu’elle soit dans sa totalité au niveau de la première partie.
    Mais c’est quand même à voir vu la qualité de tous les acteurs !

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Vendredi 13 novembre 2015, par Catherine Sokolowski

Le groupe sous la loupe

Dans un joli désordre organisé, le Raoul Collectif propose une réflexion à la fois subtile, ludique et burlesque sur l’affrontement de courants sociopolitiques opposés dans un contexte de mondialisation. Mais s’affrontent-ils ? Sur la question de l’argent, la gauche et la droite se rejoignent : ne dit-on pas que l’argent fait le bonheur ? Si l’individualisme gagne du terrain sur la solidarité, ce n’est certainement pas l’image que nous renvoie le Collectif, très soudé pour atteindre ce délicieux niveau de dérision intelligente. Savoureux.

Ce spectacle trouve son origine dans le précédent (« Le signal du promeneur ») mais ne fait pas suite à ce dernier : il serait dommage d’éloigner les néophytes. Dans cette nouvelle création, cinq chroniqueurs se partagent le micro d’une émission de radio un peu désuète dont l’heure de fin a sonné. Entre les sujets proposés, les auditeurs peuvent intervenir, c’est le cas d’une fidèle auditrice, Benoite Grillou, qui suggère une réflexion sur la cohabitation de deux animaux dans un pré. Après quelques échanges cocasses, retour à l’essentiel « La vache est-elle un loup pour le cheval ? ».

Le ton est donné, les sujets se succèdent, c’est ainsi qu’après l’évaluation du bonheur dans le pré, le groupe étudie la privatisation des rivières et passe en revue les animaux en péril, avec toujours une petite pincée d’absurdité loufoque. Les séquences sont suivies d’une excellente petite synthèse de l’un des intervenants, Claude (alias Jérôme de Falloise) qui, à elle seule, vaut le détour.

Ce groupe si soudé au départ va lentement se désolidariser et c’est là l’objet du débat. Non seulement, la tendance politique des protagonistes les amène à se distinguer mais il y a aussi, bien sûr, les (més)ententes inhérentes aux relations humaines. Pourtant, malgré les distorsions, le groupe est là, persiste et dure. Attention, « There is no alternative ! » rappelle la blonde Tina (Benoît Piret), symbole du modèle économique libéral et fille de Margaret Thatcher : le capitalisme et la mondialisation sont inéluctables, la Grèce vient d’ailleurs de le démontrer.

Laissant une place à la musique et au chant, le groupe - et à travers lui l’idée de solidarité - est à l’honneur dans ce spectacle anti-aliénation qui se laisserait bien aller à refaire le monde en passant en revue diverses influences, sources inépuisables d’idées, dont la Société du Mont-Pèlerin avec Hayek ou Friedman et le situationnisme. Le Collectif a d’ailleurs opté pour "Raoul" en hommage à Raoul Vaneigem. Sur la scène, cinq metteurs en scène transformés en acteurs, mais aussi intervenants du monde réel grâce au questionnement qu’ils suscitent comme une porte ouverte vers d’autres modes de vie, plus solidaires et plus joyeux ! Un régal.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles