Soufi, mon amour

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 18 janvier au 11 février 2017
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Soufi, mon amour

Ella Rubinstein a en apparence tout pour être heureuse. Mais, à l’aube de ses quarante ans, elle se demande si elle n’est pas passée à côté d’elle-même. Décidée à reprendre une activité professionnelle, elle est engagée comme lectrice par un agent littéraire. Sa première mission : rédiger une note sur un manuscrit signé Aziz Z. Zahara. Ce roman, qui retrace la rencontre entre le poète Rûmi et le plus célèbre derviche du monde musulman, Shams de Tabriz, va être une révélation pour Ella. Au fil des pages, elle découvre le soufisme, le refus des conventions et la splendeur de l’amour. Cette histoire se révèle être le miroir de la sienne.

Le mot de la metteure en scène, Christine DELMOTTE : Le livre de l’écrivaine turque Elif Shafak, que je résume ici, m’a happée dès les premières secondes. Rendre accessible l’histoire de Rûmi me semble une idée fantastique. Et pour cela, la raconter en même temps qu’une histoire contemporaine est très efficace. Adapter un roman sur un plateau de théâtre est à chaque fois une aventure particulière. Il faut capter l’esprit du roman, son centre vital, son intérêt contemporain. Notre fil rouge, dans ce texte foisonnant et passionnant, sera la rencontre entre Rûmi et Shams de Tabriz. Le grand plaisir de mettre un roman en scène est de mélanger différentes théâtralités. Avec une installation liée aux différentes époques, en costumes contemporains et avec un minimum d’accessoires, nous allons vous raconter cette histoire d’hier et d’aujourd’hui. Michel Raji et Yumma Mudra pratiquent le tournoiement en danse contemporaine. Ils seront avec nous pour vous faire partager l’esprit de l’ivresse de cette danse que Rûmi a initiée avec Shams de Tabriz : les derviches tourneurs. L’Orient et ses mystères. C’est important pour nous de proposer des paysages différents et particuliers à nos publics, pour que chacun puisse s’y retrouver.

JEU Maroine Amimi, France Bastoen, Christophe Destexhe, Soufian El Boubsi, Yumma Mudra, Michel Raji, Fabrice Rodriguez, Laurent Tisseyre, Stéphanie Van Vyve COLLABORATION À LA SCÉNOGRAPHIE Noémie Vanheste ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Fanny Donckels ADAPTATION, SCÉNOGRAPHIE & MISE EN SCÈNE Christine Delmotte COPRODUCTION Cie Biloxi 48 | Théâtre en Liberté | La Servante

Distribution

Adaptation, scénographie & mise en scène Christine Delmotte, avec Maroine Amimi, France Bastoen, Christophe Destexhe, Soufian El Boubsi, …

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Lundi 23 janvier 2017, par Catherine Sokolowski

Voyage spirituel intense

Ella Rubinstein, proche de la quarantaine, femme aisée et mère de trois enfants souhaite reprendre une activité professionnelle et devient lectrice pour une agence. Elle débute avec un manuscrit de Aziz Z. Zahara. Le roman raconte la rencontre entre le poète Rûmi et Shams de Tabriz, un derviche errant. Le spectateur assiste donc à deux histoires parallèles, celle de la lectrice dont le ménage bat de l’aile, qui communique par messagerie avec l’auteur du roman, et celle de Rûmi et Shams, empreinte de spiritualité, qui se déroule dans l’Orient du XIIIième siècle. Soufisme à l’honneur pour un soir ou pour toujours, cela dépendra, mais dans tous les cas, une pièce qui met l’amour sur les devants de la scène et donc, déjà pour cette raison, recommandable !

La pièce est basée sur le grand succès "Soufi, mon amour" d’Elif Shafak, écrivaine turque, qui éclaire les caractéristiques du soufisme, cœur de la tradition islamique. En deux mots, ce courant est initiatique et mystique, centré sur l’intériorisation, la contemplation et la sagesse, en quête de l’amour de Dieu. Le livre et le spectacle sont découpés en 5 chapitres, “Terre” synonyme de solidité, “Eau” ou fluidité, “Vent”, mouvance menaçante, “Feu”, destructeur, et “Vide”, centré sur l’absence.

Aziz est un écrivain qui s’est converti au soufisme. Shams, mystique soufi, est un vagabond derviche qui fait des rencontres, pour finalement tomber sur le poète Rûmi, mystique persan, qu’il va profondément aimer. Ella, américaine, fait le lien entre les personnages et tombe finalement amoureuse d’Aziz. Le livre - comme le spectacle - décrit le voyage initiatique vers l’amour, les caractéristiques nécessaires pour le trouver (humilité, humanité, ascétisme, richesse intérieure…). La conclusion pourrait être que l’amour est accessible pour tout le monde, aussi bien pour une mère de famille américaine aisée qu’un vagabond. C’est dans le chapitre “Vide”, que la danse des Derviches (pauvres et austères) trouve sa place, permettant de terminer le spectacle en beauté.

Il n’est pas évident d’adapter un roman au théâtre. Dans ce cas-ci, le roman traite de spiritualité et aborde des sujets qui ne sont pas forcément familiers pour tout le monde (soufisme, quête mystique, derviches tourneurs…). Christine Delmotte, metteuse en scène, a opté pour un décor simple et immobile, à savoir la cuisine d’Ella. A l’image du soufisme, le voyage du spectateur sera donc intérieur. Très dense, il semblera probablement ésotérique pour certains. Pour ceux-là, seules des bribes resteront car “le Coran est une rivière tumultueuse”. Pour d’autres, plus accoutumés, le spectacle sera plus accessible et la quête spirituelle plus évidente. La lecture du roman pourrait compléter les interrogations nées de la pièce. Au final, “Le monde est un énorme chaudron et quelque chose d’essentiel y cuit. Nous ne savons pas encore quoi. Tout ce que nous faisons, sentons ou pensons est un ingrédient de cette mixture.” Assister au spectacle par exemple ?

Théâtre des Martyrs