Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler !

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 11 novembre au 10 décembre 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler !

Cinq actrices nous racontent quatre épisodes-clés - trop peu connus - de l’histoire des femmes : les suffragettes en Angleterre et leur lutte pour le droit de vote en 1913, les féministes en France pour le droit à l’avortement en 1971 et en 2012, la jeune Malala au Pakistan pour le droit à l’éducation, les Femen en Ukraine contre les dictateurs et les prédicateurs religieux. Et une projection dans le futur avec des idées nouvelles…

Le droit des femmes varie dans le temps. Il avance, il recule et se modifie au gré des cultures. L’inclusion des femmes est un enjeu essentiel de la bataille de nos démocraties. Ce qui est privé est toujours politique. On peut mesurer la santé d’une démocratie à la manière dont elle traite les femmes et les homosexuels. Il est intéressant de voir le parcours du siècle derrière nous, de voir ce qui s’est passé, les énormes progrès et les moments de régression puis les nouveaux avancements, de voir comment les gens ont réagi pour pouvoir encore avancer vers plus de liberté, d’égalité.

Je suis passionnée par l’histoire et ses détails, les faits quotidiens, les combats. J’ai choisi quatre moments charnières de l’histoire des femmes. Beaucoup d’autres événements ou personnes auraient pu être racontés : l’histoire de Rosa Parks, la vie des transgenres, le jour où la femme a pu gérer son compte en banque seule, Christiane Taubira … J’ai choisi quatre moments émouvants, drôles, violents, des combats pour la liberté, pour l’égalité. Je les ai choisis pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont participé à notre émancipation. Et qui savent que ce n’est pas fini.

Documentaire/spectacle : il y aura un mélange de documents d’époque et de documents de fiction, tant au niveau sonore que visuel. Sur le plateau, une foule de femmes de toutes les époques et dressées, grandeur nature, des photos de la réalité, des photos du passé et du présent. Elles se déplacent grâce aux cinq actrices qui les actionnent, qui leur rendent vie. Toutes ces héroïnes sont présentes avec nous pour raconter ces histoires terribles, parfois grandioses. Les cinq actrices prennent la parole au nom de toutes ces femmes. Elles les revivent, les ironisent, les approuvent, les aiment !

(Christine DELMOTTE, auteur et metteure en scène.)

JEU Daphné D’Heur, Isabelle De Beir, Catherine Decrolier, Mathilde Rault, ...
COLLABORATION À LA SCÉNOGRAPHIE Noémie Vanheste
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Fanny Donckels
ÉCRITURE, SCÉNOGRAPHIE & MISE EN SCÈNE Christine Delmotte

Distribution

Mise en scène Christine Delmotte, avec Daphné D’Heur, Isabelle De Beir, Catherine Decrolier, Mathilde Rault, ...

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1 Message

  • Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler !

    Le 19 novembre 2016 à 07:44 par mike_bel

    A la fois poignant, étonnant et choquant !

    Un bon cocktail pour faire une pièce dont on ne ressort pas indemne. Et c’est le but.

    Sous forme d’un documentaire historique raconté et joué à la fois, entre mêlé d’interludes chantées, les 5 comédiennes nous livrent une sélection des grandes dates de l’histoire du féminisme.

    Les dates, si proches de nous, nous font prendre consciences que des combats comme le droit de vote, l’avortement, la liberté d’expression des femmes sont encore bien loin d’être acquis partout et dans toutes les mentalités.

    J’ai eu avec cette pièce une vraie bonne surprise, tant dans la richesse du jeux des comédiennes que dans la mise en scène.

    A voir sans aucune hésitation !

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Mardi 29 novembre 2016, par Dominique-hélène Lemaire

#SexismePasNotreGenre

#SexismePasNotreGenre : vous avez 12 jours pour aller voir la pièce et en parler autour de vous !

« Il est très difficile à une femme d’agir en égale de l’homme tant que cette égalité n’est pas universellement reconnue et concrètement réalisée. » La fin du mépris ? Pas encore ! Le sexisme ordinaire est tellement généralisé qu’il est presque invisible. Les femmes elles-mêmes ont intégré les clichés dont elles sont victimes. Bien pire, il est des millions de femmes qui subissent toujours des traditions néfastes. Elles doivent se battre pour faire des études …ou pour ne pas être excisées, violées, battues, enfermées, traitées comme du bétail humain. Vous souvient –il de cette jeune héroïne pakistanaise qui âgée de 17 ans, obtenait le Prix Nobel de la paix en 2014 ? Malala Yousafzai, fille d’un militant convaincu pour l’éducation des femmes.

Et puis enfin il y a ces Femen médiatiques…qui après la révolution orange en Ukraine, manifestent l’été 2008, déguisées en prostituées, pour dénoncer l’importance de la prostitution en Ukraine. En 2009, elles innovent en manifestant seins nus contre la pornographie en ligne. Elles choisissent ainsi de dénuder leur poitrine, les seins nus symbolisant la condition des femmes ukrainiennes : pauvres, vulnérables, propriétaires seulement de leurs corps.

« Nous sommes les petites filles des sorcières que vous n’avez pas pu brûler »
est un manifeste salutaire, saluant le combat des femmes depuis 1913, retraçant l’histoire de leur pénible chemin vers la dignité et l’égalité. Une urgence par ce que « Si l’on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite ». Une pièce redisant combien nous est nécessaire la phrase de Simone de Beauvoir « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant… » Ce qu’estiment Christine Delmotte, metteur en scène et son quintet sulfureux de comédiennes vaillantes, provocatrices, généreuses et engagées jusqu’au bout des cheveux, courts ou longs, militantes jusqu’au bout des seins pour certaines… Elles sont spectaculaires. Le titre de la création est emprunté à la pancarte d’une manifestante. Ce slogan "paraît très juste et, dit Christine Delmotte, il pourrait être revendiqué par tous les personnages du spectacle"Les héroïnes se nomment Sophie Barbi, Daphné D’Heur, Isabelle De Beir, Catherine Decrolier et Mathilde Rault. Elles sont magnifiques.

La scénographie est haletante, les moyens sont home-made comme certaines bombes. La bande d’heureuses complices, féminines et épanouies, déborde d’ingéniosité pour présenter leur vaste dossier pédagogique live. Et on est loin des stéréotypes des MLF enragées des golden sixties. Quant à la femme des années 80, cela fait peut-être ringard maintenant, mais la bataille et loin d’être gagnée. Les femmes ne sont encore que 14% dans les conseils d’administration des entreprises. En moyenne, les hommes gagnent 19% de plus que les femmes, et cette différence persiste tout au long de la vie. Combien de coups de reins encore pour secouer la pesanteur du joug sexiste ? C’est que chacun de nous se doit de traquer la « blague » ou le comportement sexiste.

Suggestions de la réalisatrice : La bataille pourrait-t-elle se livrer sur le plan de la maternité, dernier refuge de l’inégalité des sexes ? Elle vous offrira en prime un balayage maison délirant des nouvelles constellations familiales ! Un seul regret : l’absence de ces sorcières d’antan dont on aurait aimé honorer la mémoire, car les honorer c’est faire l’éveil devant la crainte de nouvelles formes d’inquisition, c’est dénoncer les discours fondamentalistes qui se présentent comme vérités immuables. Depuis toujours, on pratique la recherche de boucs émissaires responsables de tous les maux de la société, et on ferme pudiquement les yeux.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre des Martyrs