MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 13 septembre au 27 octobre 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

Une « tragédie de Quat’sous ».

Si l’on pensait connaître tous les chefs-d’œuvre sortis de la plume hugolienne, on se trompait. Mille francs de récompense… une pièce signée Victor Hugo, qui a attendu près d’un siècle avant d’avoir été révélée au public et témoigne d’une extraordinaire inventivité.

Mille francs de récompense est un chef-d’œuvre du genre. Le drame social, rajeuni par la fantaisie, revivra ainsi les beaux soirs du Boulevard du Crime.
Une époustouflante histoire où l’innocente persécutée triomphe au dénouement.

Glapieu, le vagabond redresseur de torts, cette eau-forte de bagnard traîne-savate au cœur tendre, c’est Jean Valjean qui sauve l’orpheline au lieu de voler les chandeliers de Mgr Myriel. Une bombe astucieuse dans l’histoire dramatique. Un bel engin a retardement qui pète 150 ans après sa fabrication, une machine à faire rire et à s’attendrir. C’est fin, gros, généreux, naïf, habile, truculent, tout ensemble. Un mélodrame comique nourri aux mamelles de Shakespeare.

De Victor Hugo
Théâtre en Liberté

Interprétation : Caroline Bertrand, Jean-Henri Compère (Glapieu), Isabelle De Beir, Dolorès Delahaut, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean, Christophe Destexhe, Vivyane Dewals, François Doms, Alicia Duquesne, Bernard Gahide, Nicolas Janssens, Stéphane Ledune, Bernard Marbaix, Sylvie Perederejew, Laurent Tisseyre, Gwen wallon…
Mise en scène et scénographie : Daniel Scahaise - Assistanat : Céline Schmitz
Musique originale et chansons sur des poèmes de Victor Hugo : Daniel Dejean
Mouvements chorégraphiés : Antoine Guillaume
Masques : Jean-Louis Danvoye
Costumes : Anne Compère et Costhéa
Coiffures : Laetitia Doffagne
Régie/Lumières : Philippe Fontaine
Un spectacle de Théâtre en Liberté en coproduction avec le Théâtre de la place des Martyrs

Du 13.09 au 27.10.2012
les mardis à 19h, du mercredi au samedi à 20h15, les dimanches 7 et 21.10 à 16h
Infos & réservation : 02 223 32 08 – loc@theatredesmartyrs.be

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12 Messages

  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 30 septembre 2012 à 08:13 par faser

    L’affiche ne paie pas de mine. Pourtant, la farce promise devient un joli noble conte enlevé sous les paroles aguicheuses du héros et maître de cérémonie Glapieu. Le dénouement rapide n’ôte rien aux efforts de mise en scène des décors, mais surtout de la parole hugolienne. Une version plus soft des Misérables.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 4 octobre 2012 à 02:38 par deashelle

    Ce qui a le plus séduit est
    sans doute une mise-en scène vive, rythmée et adroite où on fait marcher
    Glapieu à la fois sur les toits et sur les conventions. Du haut de sa lucarne à deux
    mètres du sol, Glapieu s’adresse en équilibriste du verbe tantôt à son époque
    tantôt à la nôtre. Le décor revêt une
    sobriété certaine : à peine quelques meubles, puisqu’ils ont été saisis. Tout au
    plus, une mansarde à laquelle les personnages accèdent en sortant de terre et
    le bureau-coffre-fort du banquier qui tombe du ciel. Une foule de personnages pittoresques
    en vêtements d’époque se lance dans une danse macabre : huissiers en haut de
    forme, belles qui hantent les salles de jeu, représentants à collerettes d’une
    justice inexistante. Chorégraphie astucieuse aux accents modernes d’opéra de Quat’sous. La lumière qui
    veut être synonyme de misère est volontairement lugubre, quitte à transformer
    les personnages en créatures de Daumier. En contraste flagrant il y a le motif brillant
    de musiciens et chanteurs chantant à gorge déployée mais pas toujours très
    distinctement à cause des instruments bruyants, une rengaine hélas éternelle :
    « Etant les ignorants, ils sont les incléments. » Il ressort de ce spectacle de l’émotion,
    de la contestation et de la générosité dont notre siècle, à bien des égards
    fort semblable à celui d’Hugo, a peut-être besoin.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 7 octobre 2012 à 04:46 par Asaya

    Un spectable jubilatoire ! Les personnages hauts en couleur imposent le pas d’une pièce au rythme effréné. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on découvre cette oeuvre peu connue du répertoire hugolien. ça crie, ça hurle, ça rit, ça pleure et on en redemande. On aime se faire le complice, l’oreille confidente de Glapieu pour qui on éprouve une irrépressible tendresse dès les premiers dialogues. Un voleur ? Que nenni ! Plutôt un chevalier au grand coeur... Première pièce de la saison 2012-2013 pour moi, et de quoi déjà aiguiser mon appétit pour la suite.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 8 octobre 2012 à 02:04 par loulou

    Des comédiens,des musiciens,des chanteurs,un dispositif scénique impressionant,le texte de V.Hugo,avec tous les thèmes qui lui sont chers:tout est mis en oeuvre pour nous faire découvrir et apprécier cette pièce.
    Je suis néanmoins moins enthousiaste apparemment que d’autres spectateurs ;les paroles des chansons sont souvent inaudibles (la trompette couvrant la voix des chanteurs) et la scène de carnaval m’a parue longuette et coupant l’action.
    Par contre,j’ai beaucoup aimé la scène chez le banquier et la dernière au palais de justice.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 15 octobre 2012 à 09:43 par kirkavu

    Bon, la mise en scène n’est pas super innovante (et le fond bleu fait un peu studio météo, ca m’a gené assez longtemps), mais une fois passé une petite impression "théatre un rien vieillot, alternant sur jeu et justesse sans passerelle", on passe un super moment. On se demande pourquoi cette pièce est resté si inconnue, quelques passages sont savoureux, plein d’excellents acteurs sont rassemblés sur scène, avec un Jean Henri Compère très en forme et c’est quand même toujours un bonheur de voir le grand Bernard Marbaix, tellement touchant. Un belle pièce et un sourire simple, ca fait du bien aussi !

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 17 octobre 2012 à 05:55 par Yris

    Un décors des plus majestueux, qui peut paraître simple et pourtant très bien travaillé, pensé.
    La pièce en elle même je n’ai pas aimé, je me suis "rapidement" (+-45minutes) lassée du ton des acteurs.

    Mon avis sera donc mitigé !

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 21 octobre 2012 à 09:50 par milouzac

    Plus de 2h sans entracte, ça peut faire peur mais franchement on ne voit pas le temps passer. le jeu de décors est très chouette et crée des atmosphères complètement différentes d’une scène à l’autre. le seul reproche : qques monolgues parfois un peu longuets.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 27 octobre 2012 à 11:43 par chrisdut

    Superbe spectacle. Magnifique. Très belle histoire que nous offre Victor Hugo. Je ne la connaissais pas du tout et j’ai beaucoup aimé. Très belles interprétations des acteurs et belle mise en scène. Musique, chansons, costumes d’époque égayent cette pièce. Je n’ai pas vu le temps passer. Merci a toute la troupe pour ce pur moment de bonheur.

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  • MILLE FRANCS DE RECOMPENSE

    Le 28 octobre 2012 à 09:38 par LUspirou

    Un superbe spectacle . D’excellents comédiens / chanteurs / musiciens ... Une très belle mise en scène . Des décors qui collent au merveilleux texte d’ Hugo . un seul et unique reproche : la voix de certains comédiens étaient un peu plus difficile à entendre de loin .

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Mardi 25 septembre 2012, par Jean Campion

Pleurant d’un oeil, riant de l’autre

Exilé à Guernesey, de 1855 à 1870, Victor Hugo se défoule en écrivant "Théâtre en liberté". Un recueil de comédies et de drames inattendus, impertinents, dont fait partie "Mille francs de récompense". Injouable à cause de la censure, cette pièce qui stigmatise l’argent roi, les préjugés bourgeois et la rapacité des financiers, dénonce l’injustice sociale. Avec une verve, un humour malicieux qui privilégient l’esprit subversif et le ton pamphlétaire, au détriment de l’émotion.

Condamné pour un petit larcin, commis à quinze ans et... treize mois, Glapieu a décidé de devenir honnête : "Je viens planter dans le sol parisien l’oignon de la vertu, mais laissez-lui le temps de pousser, que diable !" Malheureusement, la société, méfiante et rancunière, n’offre pas de deuxième chance. Pourchassé par la police, le "bandit" se réfugie sous les toits. Au-dessus de l’appartement miteux, où grelottent Cyprienne, sa mère Etiennette que l’on croit veuve et son grand-père le major Gédouard. Sous un pseudonyme, celui-ci donnait des leçons de musique. Gravement malade, il ne peut plus nourrir les siens. Au nom de son patron, le baron de Puencarral, Rousseline, un homme d’affaires véreux, orchestre le ballet des huissiers. Spéculant sur la détresse des deux femmes, il leur propose machiavéliquement de renoncer à la saisie des meubles, si Etiennette lui accorde la main de sa fille.

Nous baignons en plein mélo. Les coups de théâtre et les rencontres providentielles se multiplient, garantissant les happy ends. Une fille-mère retrouve dignité, amour et fortune. Un père coupable embrasse sa fille inconnue. Un amoureux malchanceux tombe dans les bras de sa bien-aimée. Et un brigand au grand coeur démasque une ignoble crapule. Dirigés rigoureusement par Daniel Scahaise, les comédiens assument à fond ces rôles stéréotypés. En évitant la caricature. Dans la peau du manipulateur sournois, Jaoued Deggouj brille par sa lucidité et son cynisme. Le baron de Puencarral est un banquier obsédé par l’injustice. Bernard Marbaix l’incarne avec beaucoup de classe.

Glapieu ne se contente pas d’intervenir comme un ange bienfaiteur. Il observe et commente l’action. Ses remarques souvent grinçantes prennent le public à témoin et le tiennent à distance du mélodrame. Situation idéale pour savourer les envolées libertaires de ce malfrat, qui a la générosité de Jean Valjean et la gouaille de Gavroche. Porte-parole de Hugo, il fustige cette société " qui s’est donné la peine de faire de toi un voleur et n’entend pas en avoir le démenti " et, sans illusion, affirme que " la vérité finit toujours par être inconnue." Jean-Henri Compère joue cet anarchiste, qui rend la justice, avec jubilation. Son audace, son autorité, sa joie de vivre rayonnent et suscitent la complicité du spectateur. Des exploitations astucieuses empêchent les nombreux monologues, qui émaillent la pièce, de freiner l’action. Par contre, les scènes de carnaval et de beuverie la font piétiner. Entre les actes, des musiciens des rues viennent chanter la misère. Dommage que les paroles (poèmes de Victor Hugo) soient parfois couvertes par la trompette.

Comme "Les Misérables", publié quatre ans plus tôt, "Mille francs de récompense" s’attaque à la mécanique sociale, qui pousse les puissants à broyer les humbles. Mais dans ce mélodrame éclaté, Victor Hugo s’amuse. Caché derrière un héros insaisissable, narquois et sensible, il nous propose une utopie réjouissante. Cette drôlerie favorise le rapprochement entre le capitalisme impitoyable de la Restauration et les crises financières, dans lesquelles s’embourbe notre société. Quand on entend le baron de Puencarral s’interroger sur le sens de l’accumulation de richesses, ne souhaite-t-on pas que des milliardaires contemporains partagent sa perplexité ?

Théâtre des Martyrs