Les misérables

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 22 au 27 mars 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

Moyenne des spectateurs

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Les misérables

Une vieille boîte à biscuits renfermant l’auberge des Thénardiers, une table transformée en champ de bataille et quelques figurines chinées dans les brocantes : voilà l’œuvre de Victor Hugo parcourue en une heure, contée par deux actrices, prenant comme axe central la trajectoire de Jean Valjean et le destin tragique de Fantine, invitant le spectateur à la rencontre d’un monument de la littérature et d’un théâtre de l’infiniment petit où la précision des gestes donne la vie, où les voix incarnent et où la taille des personnages est inversement proportionnelle aux tourments qu’ils traversent.

Dans Les misérables, l’art de la narration est sublimé par le jeu gracieux des mains qui manipulent les destins croisés de Cosette, Fantine, Jean Valjean, Javert et Gavroche.
Un théâtre d’objets grandiose et révolté, qui nous replonge dans la pensée politique et sociale de Hugo, et dont l’ingéniosité ouvre la porte à une réelle (re)découverte, de la plus poétique et ludique des façons.

Distribution

CONCEPTION Karine Birgé & Marie Delhaye COLLABORATION À L’ÉCRITURE Françoise Lott JEU Karine Birgé, Marie Delhaye, Julie Nathan, Naïma Triboulet SCÉNOGRAPHIE Frédérique De Montblanc CO-MISE EN SCÈNE Félicie Artaud & Agnès Limbos

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Lundi 28 mars 2022, par Palmina Di Meo

Une épopée en version Emmaüs

Un fond de décor en toile peinte. Les façades populaires et grises de Paris 1815. Des étals avec des objets disparates : statuettes en bois, poupées, bouts de tissus, boîtes à biscuits anciennes rouillées, monuments historiques miniatures d’arrière-boutiques à souvenirs. Une table-plateau basculante et aimantée pour nous transposer d’un coin à l’autre de la France en un tour de manivelle. Deux comédiennes, tenues sobres, pour donner vie à des objets hétéroclites que rien ne destine à l’harmonie. Voilà de quoi susciter l’imaginaire et l’émotion des spectateurs pour 1H15 de voyage dans le roman-fleuve de Victor Hugo.

Karine Birgé, Marie Delhaye, Julie Nathan, Naïma Triboulet (en alternance) prêtent leur voix à un récit poignant qui résume toutes les misères d’un peuple affamé dans la France du début du XIXème siècle.

Jean Valjean, Fantine, Cosette, Marius, Gavroche, sont les héros de cette tragédie universelle alors que l’inspecteur Javert représente le pouvoir oppressif, infatigable, aveugle et démesuré. Il poursuivra Valjean à sa sortie de dix-neuf ans de bagne pour le vol d’un pain, persuadé qu’un voleur reste un voleur jusqu’à la révélation de la valeur de Valjean qui le poussera au suicide.

Pas un murmure dans le public, on retient son souffle tant l’évocation est forte. Des gestes précis dépouillent ces statuettes des quelques chiffons qui leur tiennent lieu de vêtements : individualités volées, destins brisés, fusillades de la rue Saint Denis... Aujourd’hui encore l’actualité fait écho à la pensée de Victor Hugo : « Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ».

La compagnie des Karyatides s’est spécialisée dans l’adaptation des grands classiques de la littérature sous une forme théâtrale dépouillée mêlant marionnettes, objets de brocante, ombres, bruitages et bande son pour une esthétique “des petits riens” en jouant sur la nostalgie, les références, les clichés qui font mouche pour emporter le spectateur au cœur de la tragédie par le seul pouvoir de l’extrapolation et de la résonance des mots dans l’imaginaire collectif.
Un savoir-faire acquis par des années de travail directement inspiré et soutenu par la reine du genre : Agnès Limbos.

Un spectacle à recommander vivement pour jeunes et moins jeunes qui, en fin de spectacle, devant l’insignifiance des bibelots, se demandent quel pouvoir magique les a si brutalement secoués.

Palmina Di Meo

Théâtre des Martyrs