Le 7ème continent

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 1er mars au 30 avril 2016
Horaires
Tableau des horaires
Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
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+32 2 724 24 44

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Le 7ème continent

Kristin, 40 ans, Miss Météo coincée et maladroite. Anaïs, 35 ans, activiste chez Greenpeace, pleine de colère et de révolte. Lola, 21 ans, souffrant d’un syndrome l’empêchant de ressentir la moindre émotion. Trois femmes que tout oppose, si ce n’est leur amour pour un même défunt ! Hé oui, Franck est mort, victime d’un stupide accident. Franck ou Jack ? Ou Mick ? Un homme. Trois identités. Trois vies parallèles. Il semblait pourtant les aimer d’un amour exclusif, comment diable cela est-il possible ? Autour du cercueil de l’homme de leur vie, les trois femmes assemblent petit à petit les pièces du puzzle, essayant de comprendre. Et pendant ce temps-là, au large d’Hawaï, tourbillonnent des millions de déchets et se forme le septième continent.

Ce spectacle va faire pétiller les esprits en mars et avril ! Au printemps, toutes les filles sont jolies, et les trois comédiennes ne dérogent pas à la chanson… Dirigées par Michel Kacenelenbogen, entre secrets, suspens, humour et coups de théâtre, elles nous jouent une comédie grinçante sur l’engagement, l’amour, la mort, et … les tortues.

Assistanat à la mise en scène : Hélène Catsaras

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC 

Distribution

De Thierry Janssen. Mise en scène : Michel Kacenelenbogen. Avec Bénédicte Chabot, Kim Leleux et Inès Dubuisson

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3 Messages

  • Le 7ème continent

    Le 6 mars 2016 à 09:49 par juliette

    un homme est mort écrasé par un tram - autour de son cercueil sa veuve et 2 "autres" veuves ses maîtresses. on rit de la situation mais bientôt le vaudeville évolue vers une réflexion sur notre monde ...et en fait qui est cet homme et est-il bien mort ? une pièce un peu ambivalente entre comédie et drame - défendue avec beaucoup de conviction pat 3 jeunes excellentes comédiennes - j’ai passé une bonne soirée.

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  • Le 7ème continent

    Le 14 mars 2016 à 11:16 par mvandebroek

    Je suis sortie un peu septique de ce spectacle.
    Je n’ai peut être pas bien compris le propos de l’auteur.
    Pour moi il y avait trop de "niveaux" qui se chevauchaient : situations légères, de réflexion, irréaliste.
    Où et quand sommes nous dans une "réalité" et/ou dans une "fiction" ?

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  • Le 7ème continent

    Le 24 mai 2016 à 09:22 par Manciaux

    originalité du propos et talents féminins au rendez vous. Le dépouillement du décor, l’efficacité des jeux d’ombre et lumière mettent en relief un texte réjouissant dans son (im)pertinence. Excellement servi par 3 comédiennes, chacune émanant d’univers diamétralement opposés, comme en écho aux facettes contraditoires de l’homme que chacune prétend avoir aimé. Moment savoureux.

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Jeudi 10 mars 2016, par Dominique-hélène Lemaire

Electro choc

Autour du cercueil de l’homme de leur vie - Franck, Jack, Mick ? Shocking ! - trois femmes assemblent petit à petit les pièces d’un puzzle affectif et envisagent le monde à l’aune des relations humaines.

Dans le Nord-Est du Pacifique, entre la Californie et Hawaï, les déchets produits par les activités humaines et déversés dans les océans sont acheminés par les courants marins vers un nouveau « continent » boulimique dont la taille atteint près de 3,5 millions de km². A l’image d’un puissant siphon marin, le vortex attirerait vers lui tous les résidus de notre société de surconsommation. Toutefois, contrairement au siphon, les déchets ne sont pas « aspirés » mais accumulés et bien visibles. Voilà pour le titre ! C’est aussi le nom d’une œuvre d’art présentée à l’exposition : « 2050. Une brève histoire de l’avenir ». Source d’inspiration de l’auteur de la pièce ?

L’histoire raconte la rencontre de trois veuves (des résidus ?) amoureuses du même homme, sûrement très extraordinaire pour avoir su mener une triple vie sans jeter le moindre soupçon. Shocking. La double vie ne semblant, par les temps qui courent, plus assez palpitante pour intéresser le public, Thierry Janssen lance l’idée d’une troisième femme dans le tableau, histoire de secouer un peu les esprits et d’amorcer une nouvelle dynamique.

Et cela marche du tonnerre. Le public se passionne pour trois « êtres » différents. Kristin, 40 ans, Miss Météo, est bon chic bon genre, coincée et maladroite. Anaïs, 35 ans, est activiste chez Greenpeace, elle écume de colère et de révolte. Lola, 21 ans, est handicapée. Elle souffre du syndrome d’Asperger qui fait d’elle un robot encyclopédique incapable d’éprouver la moindre émotion. Bien sûr, les trois femmes se reconnaissent toutes comme l’unique objet de désir de l’homme défunt et se disputent son souvenir et leur avenir à coups de mots cinglants. En crêpages de chignon successifs bien caustiques, les caractères se dessinent, toutes griffes dehors, le charme en bandoulière, le sabotage amoureux et le dépit au fond du cœur. Mais sous le choc du deuil de l’homme et la découverte du triple mensonge, commenceraient-elles à s’écouter ? Elles sentent soudain qu’elles ont besoin l’une de l’autre pour comprendre. Femme des années 2020, qui sont-elles ? Vont-elles accoucher d’un nouveau monde ? La mémoire archaïque leur dit que nous avons besoin de la nature et que la nature a maintenant besoin de nous. Et si ces dames se mettaient à réinventer et l’homme et la planète ?

Et si au lieu des luttes de pouvoir, elles s’unissaient pour refaire un monde différent, capable d’enrayer la prolifération de cet odieux 7e continent ? Et si l’intérêt de la planète se tricotait dès la naissance, au cœur des relations familiales ou intimes avec pour premier horizon le respect de l’autre, comme modèle affectif pour changer le monde ? Loin du chacun pour soi, de l’intérêt personnel, de la vanité et de la puissance ? Si on décidait d’inventer d’autres relations humaines ? Question de court-circuiter l’histoire humaine telle qu’elle se déroule depuis les origines ? Quelle utopie fantastique dans la plume de ce comédien rêveur d’un monde vraiment meilleur et sous l’œil du metteur en scène inventif qu’est Michel Kacenelenbogen.

Tout a commencé avec Louis Aragon : « Le poète a toujours raison / Qui voit plus haut que l’horizon / Et le futur est son royaume / Face à notre génération / Je déclare avec Aragon / La femme est l’avenir de l’homme ». Et bien sûr, Jean Ferrat. Thierry Janssen continue :

« Comment prendre soin de la terre alors qu’une grande partie des habitants de celle-ci est opprimée, souillée, brutalisée ? Comment respecter et jouir des dons de la nature alors que la plupart des êtres humains se crachent haine et violence au visage ? Face à notre mère terre comme face à un miroir, elle nous renvoie notre lâcheté, les conséquences de nos actes irréfléchis et la laideur de nos âmes corrompues... »

Spectacle écrit par un homme qui grâce au théâtre, raisonne par l’absurde. Le raisonnement fort tiré par les cheveux frise le délire artistique, mais le funérarium espère enterrer le pire de notre monde et ouvrir sur une page que l’on brûle chacun d’écrire. Spectacle-choc des idées, choc amoureux de la présentation, choc crucial de l’innovation. Une écriture sur mesure pour cette formidable trinité de femmes de choc : Bénédicte Chabot, Kim Leleux et Inès Dubuisson, soutenue par une mise-en scène délectable de Michel Kacenelenbogen.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre Le Public