La petite fille de Monsieur Linh

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 25 au 31 mai 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

Moyenne des spectateurs

starstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 1

La petite fille de Monsieur Linh

Celui-ci parle surtout de sa femme qui vient de mourir. Monsieur Linh ne le comprend pas, mais l’écoute en tenant sa petite-fille sur ses genoux. Ils continuent à se rencontrer chaque jour au parc, sur le même banc. Mais un jour, tout est bouleversé...

La petite fille de monsieur Linh est un récit poignant inspiré d’une nouvelle de Philippe Claudel sur un homme qui doit fuir son pays avec le peu qui lui reste. Guy Cassiers confie le rôle à Jérôme Kircher. Avec son sens de la finesse et du détail, il donne corps à l’étrangeté d’un monde nouveau et à la familiarité qui s’installe malgré tout entre deux personnes, chacune porteuse de blessures profondes.

Là où la production précédente de Guy Cassiers, Grensgeval (Borderline), met en scène l’Occidental qui ne trouve pas de réponse à offrir au nouvel Européen, La petite fille de monsieur Linh évoque l’expérience sensorielle du réfugié à qui l’on donne (trop) peu de clés pour comprendre son nouveau monde.

 

PRESSE

✮ ✮ ✮ ✮ ✮ "Une superbe réussite collaborative qui éclaire modestement le débat sur l’accueil des réfugiés : un projet européen en somme." Demandez le programme, mai 2018
✮ ✮ ✮ "Poignante, l’histoire de Philippe Claudel rappelle que dans « boat people », il y a le mot « people ». Antidote à l’inhumanité après la mort d’un enfant, elle ranime ce qui fait encore de nous des hommes : la bienveillance. " Le Soir
"La beauté de la mise en scène de Guy Cassiers tient à la subtilité qui nous fait entrer dans cet éxil immémorial et contemporain." Le Monde, 4 avril 2018

"Jérôme Kircher, comédien toujours capable d’intense intériorité, réussit à faire chatoyer cette délicate alchimie sur scène" Télérama , 28 avril 2018

"Ce n’est pas un one man show, ce n’est pas un « seul en scène », c’est un spectacle de Guy Cassiers. C’est-à-dire un art du théâtre qui orchestre magistralement les sons, les images, les volumes, les corps, les écritures." Mediapart , 21 mars 2018

 

 

Laissez nous un avis !

1 Message

  • La petite fille de Monsieur Linh

    Le 30 mai 2018 à 23:05 par mauvever

    Quasiment monochrome,c’est bien le mot ! , L’interprétation est très réussie, mais la lenteur du récit m’a rapidement conduit à l’ennui, aucune surprise ,c’est cousu de fil blanc, les touches musicales sont superflues et les aigus vrillent les tympans.Trois M : Monotone,monocorde,monochrome. Le fond n’est pas mal écrit,égayer ce récit dans le contexte me semble bien entendu hors propos,lui donner vie par contre était essentiel et ça "on "a oublié de le faire .....dommage !
    Mauvevert Ph . Neus

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Dimanche 27 mai 2018, par Catherine Sokolowski

Une amitié bouleversante

Monsieur Linh prend le bateau pour quitter son pays, dévasté par une guerre. Il y laisse son fils et sa belle-fille, morts dans une rizière. Vieux, usé, Monsieur Linh ne sait pas ce qui l’attend mais il sait qu’il doit protéger San Diû, sa petite fille rescapée de 6 semaines. A partir de là et après 6 semaines de voyage, Jérôme Kircher conte avec chaleur et douceur l’aventure du vieil homme, son arrivée dans un nouveau pays et l’accueil qui lui est réservé. C’est l’histoire d’un réfugié parmi d’autre, d’un homme qui protège sa petite-fille, mais c’est aussi celle d’une amitié improbable et de l’importance que peut prendre une telle relation pour quelqu’un qui a tout perdu. Un condensé d’humanité.

Ici, pas de grands effets spéciaux ou de décors éblouissants. La belle voix rauque de Jérôme Kircher remplit la grande salle du théâtre, avec chaleur et délicatesse, ponctuellement accompagnée de quelques notes de musique. Dans cette mise en scène de l’Anversois Guy Cassiers, Kircher apparaît sporadiquement sur grand écran (en direct) dans le rôle du vieil homme, mais aussi dans celui de son ami, Monsieur Bark, qu’il vient de rencontrer dans un parc. Kircher et Kircher assis côte à côte deviennent deux personnes différentes grâce au récit intelligent du conteur. Parfois des mots, des syllabes ou des phrases traversent l’écran venant compléter le monologue du comédien, par exemple lorsqu’il s’agit d’un dialogue avec une infirmière. Une originalité qui capte l’attention.

Monsieur Linh et son ami communiquent alors qu’ils ne parlent pas la même langue. Le courant passe. Ils deviennent essentiels l’un pour l’autre. Monsieur Bark et Monsieur Linh scrutent l’horizon, imaginant l’ombre du pays d’origine du réfugié (le Vietnam ?). Les pays ne sont jamais nommés. Le récit dépasse le cadre du cas particulier. Monsieur Bark connaît bien ce pays et demande pardon à son nouvel ami pour les exactions qui y ont été commises bien que Monsieur Linh ne comprenne pas ce qu’il lui dit.

Le vieil homme est temporairement hébergé dans un centre de réfugiés. Bientôt il doit déménager, le dortoir va fermer. Que va-t-il devenir ? Pourra-t-il continuer à s’occuper de sa petite fille ? Reverra-t-il son ami ?

Un conte plein d’humanité écrit par Claudel qui bénéficie de la mise en scène sobre mais sophistiquée de Cassiers, avec Kircher à la barre, cela ne pouvait qu’être une réussite. Effectivement. Sans larmoiements, sans description sordide inutile, tout y est parfaitement dosé. Quasiment monochrome, la couleur du spectacle naît de la rencontre entre un autochtone et un émigré, sans matérialité superflue. Une création qui est présentée par plusieurs comédiens en fonction de la langue du pays qui l’accueille. Une superbe réussite collaborative qui éclaire modestement le débat sur l’accueil des réfugiés : un projet européen en somme.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles