LEGS "suite"

Schaerbeek | Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 24 novembre au 9 décembre 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Océan Nord
Rue Vandeweyer, 63 65 1030 Schaerbeek
Contact
http://www.oceannord.org
info@oceannord.org
+32 2 216 75 55

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar-half

Nombre de votes: 7

LEGS "suite"

LEGS “suite” (donation, héritage en français ou jambes en anglais) est le récit d’une jeune femme qui s’interroge sur son statut d’enfant “bâtarde”. Edoxi a été élevée par sa mère et n’a jamais été reconnue par son père, qui habitait pourtant dans le même quartier pauvre de Ouagadougou. Nulle complainte dans ce travail, c’est plutôt la rage qui cogne aux fenêtres. Au père qui abandonne ses enfants vient répondre le dictateur qui abandonne la nation, par un raccourci poétique et politique fulgurant.

Extrait du Journal n°79 - Laurent Ancion

Distribution

Avec Edoxi Gnoula
Texte Edoxi Gnoula / Mise en scène Philippe Laurent / Création lumières Nicolas Sanchez / Assistanat à la mise en scène Sidiki Yougbaré

Production Théâtre Océan Nord / Coproduction la Coop asbl / Soutiens Fédération Wallonie-Bruxelles - Service théâtre / Shelterprod / Taxshelter.be / ING / Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge

Laissez nous un avis !

7 Messages

  • LEGS "suite"

    Le 28 novembre 2018 à 20:22 par mauvever

    Prestation énorme et somptueuse d’Edoxi Gnoula . Une histoire dans l’Histoire , bouleversante écriture et narration grandiose , la comédienne joue plusieurs rôles et ce avec autant de bonheur , phrasé limpide , touchant,émouvant , sa gestuelle est phénoménale .Une seule en scène d’une force irrésistible ,elle réussi à nous placer dans son Ouagadougou natal , aucun temps mort , elle nous crie sa révolte , sa colère , son questionnement quant à ce père absent , elle nous clame aussi le courage de sa mère ,le courage des femmes de son pays , le tout sur fond politique,l’instabilité du pays confronté aux dictatures diverses , qui ont marqués les Burkinabés ,ancienne Haute Volta .
    Une question me taraude après ce spectacle riche de culture ,riche d’une toute grande comédienne : Que fait encore cette femme sur une si petite scène, bien sympathique certes , mais son talent mérite un tout grand théâtre ,une autre dimension .Bravo pour ce moment partagé avec une toute GRANDE DAME
    Philippe Neus (mauvevert)

    Répondre à ce message
  • LEGS "suite"

    Le 29 novembre 2018 à 17:39 par mimi5

    Il y a des jours comme ça... je commence par mettre accidentellement le feu à ma maison... puis en voulant évacuer la fumée, je me retrouve avec le store de la cuisine sur les bras... J’ai sérieusement envisagé de me recoucher et d’annuler ma sortie théâtre mais l’envie me tenaillait de rencontrer la meilleure humoriste du Burkina Faso.
    Je ne l’ai pas regretté une seule seconde.
    Elle est drôle, expressive - elle incarne une multitude de personnages avec talent et crédibilité - émouvante, attachante.
    J’ai adoré !! Et je n’étais pas la seule.
    Edoxi Gnoula, you saved my day !

    Répondre à ce message
  • LEGS "suite"

    Le 1er décembre 2018 à 19:30 par Charlotte V.

    Edoxi Gnoula nous embarque très vite au Burkina Faso à travers une galerie personnages qu’elle habite tantôt en femme.s, tantôt en homme.s.
    Aucun effet ni déguisement, juste et tout simplement son immense TALENT !
    Son histoire nous parle, on la découvre...
    TOUCHANT

    Répondre à ce message
  • LEGS "suite"

    Le 1er décembre 2018 à 21:49 par C. ThéO

    Magnifique Edoxi G.,
    elle est elle, il.s et puis sa mère...
    Elle.s & ils sont nombreux sur scène grâce à Elle toute seule, oui Grâce à Edoxi !
    Son Burkina Faso qu’elle nous dépeint avec conviction, authenticité, et des points de vue partagés ou s’opposant, ci et là quelques temps d’humour.
    Son texte est engagé, sa gestuelle est soutenue, convaincante, porteuse de sagesse, de douceur de vivre, gracieuse, Edoxi est un théâtre à elle seule !
    Pour l’avoir plus qu’appréciée dans ’Last Exit to Brooklyn’,
    et ’ici’ encore, elle joue plusieurs jeu à la fois, à la Foi d’une Grande Dame de scène <3

    Répondre à ce message
  • LEGS "suite"

    Le 1er décembre 2018 à 22:27 par CORL

    un Seule en scène ’authentique’ :
    une comédienne unique
    pour donner voix, corps & âmes à plusieurs personnages, à un pays SON pays,
    pour donner vie à une histoire, SON Histoire !
    Un beau voyage, quelques notes d’humour, de danse, et un sourire débordant d’humilité...

    Répondre à ce message
  • LEGS "suite"

    Le 4 décembre 2018 à 13:24 par Paul

    très beau one-man show , histoire de l’ancienne Haute-volta et histoire personnelle racontée avec humour, au travers de plusieurs personnages pittoresque. a voir même si lle sujet est grave

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Jeudi 6 décembre 2018, par Didier Béclard

Le récit d’une libération

Le festival Mouvements d’identité propose des récits de femmes qui se démènent avec une filiation pour trouver ou créer une identité, en lien avec plusieurs endroits dans le monde. Dans ce cadre, Edoxi Gnoula présente le récit d’une jeune femme qui s’interroge sur son statut d’enfant « bâtarde » qui se mêle au destin de son pays, le Burkina Faso, le Pays des Hommes Intègres.

Elle est seule sur scène avec pour seul décor, seul accessoire, une chaise rouge en plastique. Un sourire radieux illumine son visage et dévoile « les dents de la chance ». Sous cette lumière qui irradie le plateau, point un récit, souvent dur, parfois drôle, le récit d’une petite fille née en Haute-Volta, devenu aujourd’hui Burkina Faso, élevée par sa mère et qui n’a jamais été reconnue par son père, qui habitait pourtant à quelques maisons de là, dans le même quartier pauvre de Ouagadougou.
A cinq ans, elle part retrouver sa grand-mère parce qu’elle ne comprend pas pourquoi sa mère ne veut pas qu’elle se fasse exciser. Cette dernière intervient à temps pour empêcher la cérémonie, ce dont Edoxi lui est toujours reconnaissante aujourd’hui. Sa mère qui a pris en charge seule ses cinq enfants, tous de pères différents, refusant d’avorter et, surtout, refusant le chantage « tu me laisses l’enfant ou tu te débrouilles sans mon aide ». Injustice faite aux femmes mais aussi aux enfants.
Le récit d’Edoxi est le récit d’une fille « bâtarde » en quête de son identité, un récit où « la place du père est le centre de la distance », mais aussi le récit de l’émancipation de la femme à la manière d’entraves aux pieds. Sa mère, petite femme d’apparence fragile, a toujours montré à ses enfants qu’il fallait prendre ses responsabilités, assumer son « statut » de femme indépendante. Elle qui multipliait les petits boulots -si tant est que l’on puisse parler de boulots -, vendre de la soupe, ramasser les plastiques ou du sable, pour arriver à boucler les fins de semaines où l’on ne mangeait qu’une fois par jour.
Mais le récit d’Edoxi qui prête sa voix et ses attitudes à nombre de personnage, croise également celui de son pays longtemps sous le joug d’un dictateur, Blaise Compaoré, irresponsable par rapport à son peuple comme son père l’était à son égard. Elle applique ainsi l’un des enseignements du metteur en scène belge Philippe Laurent avec lequel elle a suivi des ateliers d’écriture à Ouagadougou et qui met en scène le spectacle : lier la petite histoire à la grande. Compaoré arrive au pouvoir en octobre 1987 à la faveur d’un coup d’État qui renverse le président Thomas Sankara qui y perdra la vie. Anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste, Sankara s’est consacré au développement de son pays, à la lutte contre la corruption et à la libération de la femme. Le 31 octobre 2014, après 27 ans au pouvoir, Compaoré est contraint à la démission suite à une insurrection populaire.
A cette époque, Edoxi est en Suisse mais elle suit de près les événements et le départ du dictateur la soulage d’un poids, la libère d’une oppression. Elle écrit « Legs » en un mois, transformant sa rage personnelle en un cri universel teinté d’humour et d’émotion, donnant la parole aux enfants, aux jeunes et aux femmes que l’on n’entend pas. Le titre de la pièce « Legs (suite) » évoque en français l’héritage et en anglais les jambes sur lesquelles on essaie de tenir debout. Une autre signification possible vient des initiales de la comédienne, Lionelle Edoxi Gnoula auxquelles elle ajoute Scène. « Lionelle est mon deuxième prénom, explique-t-elle, et cet acronyme traduit l’enjeu qui consiste à me jouer moi-même pour faire écho à une réalité collective. »

Didier Béclard

« Legs (suite) » de et avec Edoxi Gnoula, mise en scène Philippe Laurent, jusqu’au 9 décembre dans le cadre du festival Mouvements d’identité » au Théâtre Océan Nord à Bruxelles, 02/216,75,55, oceannord.org.

Théâtre Océan Nord