LE SABOTAGE AMOUREUX

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 12 janvier au 18 février 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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LE SABOTAGE AMOUREUX

LE SABOTAGE AMOUREUX
Amélie Nothomb - Cie Biloxi 48
Au Théâtre de la placedes Martyrs - Grande salle.


Du 12/01 au 18/02/2012 - Dimanches : 29/01 et 12/02

Aucun journal, aucune agence de presse, aucune historiographie n’a jamais mentionné la guerre mondiale du ghetto de San Li Tun, qui dura de 1972 à 1975. C’est à la faveur de cette barbarie que j’ai compris une vérité immense : grâce à l’ennemi, ce sinistre accident qu’est la vie devient une épopée. La mienne serait grandiose : les généraux de l’armée des Alliés m’avaient nommée éclaireur. Sans l’arrivée d’Elena, je serais restée invulnérable jusqu’au bout. Je l’ai aimée dès la première seconde. Elle fut ma belle Hélène, ma guerre de Troie, mon sabotage amoureux. J’ai tout vécu pendant ces trois années :l’héroïsme, la gloire, la traîtrise, l’amour, l’indifférence, la souffrance, l’humiliation. C’était en Chine, j’avais 7 ans. ("Le Sabotage amoureux", Amélie Nothomb,éd. Albin Michel, 1993.)

Avec Maroine Amimi, Stéphanie Blanchoud, Catherine Decrolier, Christophe Destexhe et Ingrid Heiderscheidt .
Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte, Eclairage : Nathalie Borlée, Assistanat général : Anna Giolo


INFOS ET RESERVATIONS :


Du 12/01 au 18/02/2012 -

Mardi à 19h – mercredi au samedi à 20h15 – dimanches 29/01 et 12/02/2012.


Théâtre de la placedes Martyrs - 22, place des Martyrs - 1000 Bruxelles


Tel : 02/223.32.08 (du mardi au vendredi : 11 à 18h – samedi : 14 à 18h) -

Courriel : loc@theatredesmartyrs.be -

Info :www.theatredesmartyrs.be



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6 Messages

  • LE SABOTAGE AMOUREUX

    Le 13 janvier 2012 à 06:32 par deashelle

     « J’appelle cheval …ce qui me hisse ! » L’apologie du cheval-vélo, synonyme de dépassement, vitesse, envol est un bijou de romantisme échevelé. Ajoutons quelques perles musicales très évocatrices : de la marche des chevaliers de Prokofiev aux Beatles. Saluons l’encadrement d’éclairages fort ludiques. Les costumes, dignes du Boulevard de la laideur habitable habillent des comédiens parfaits dans leurs rôles d’enfants débordants d’énergie et de cynisme. Dans un échange constant de personnages, Christine Delmotte a distribué la parole d’Amélie à 7 jeunes comédiens pétulants et explosifs, dont des hommes bien sûr, qui retrouvent avec jubilation et exaltation leurs propres souvenirs de cavalcades sur terrains vagues et cours de récréation. Une habile façon d’émietter toutes les facettes d’Amélie sans jamais la trahir. Difficile de rester indifférent. La mise en scène est tellement délirante que le spectateur est embarqué dans l’expérience héroïque presque sans son consentement. Et le cheminement amoureux dévastateur d’Amélie laisse pantois.

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  • LE SABOTAGE AMOUREUX

    Le 19 janvier 2012 à 10:49 par faucer

    Très belle interprétation de la part des comédiens,

    le rythme et l’énergie sont de la partie. L’histoire est

    absolument bien respectée, les protagonistes rendent

    le roman vivant. Sur scène, les « enfants » sont tantôt horribles,

    tantôt tendres...en tous les cas, excellents. Bravo à la mise

    en scène. C’est un régal et un spectacle à voir.

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  • LE SABOTAGE AMOUREUX

    Le 5 février 2012 à 11:20 par loulou

    Excellent spectacle.
    Après les cinq premières minutes de perplexité et d’étonnement,on est littéralement emporté par l’interprétation sans faille de ces comédiens à l’énergie débordante.
    Mise en scène surprenante:tous les acteurs jouent tour à tour Amélie et les autres personnages.
    Si on connaît le roman on le retrouve ici avec beaucoup de plaisir.
    Hier soir Amélie Nothomb assistait à la représentation et elle a paru aussi enthousiaste que le reste de la salle !
    Succès bien mérité.

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  • LE SABOTAGE AMOUREUX

    Le 8 février 2012 à 01:33 par chrisdut

    Jeune troupe très dynamique, originale. L’esprit d’Amélie Nothomb a bien été transposé sur scène. Agréable spectacle d’une heure et demie pour les amateurs d’originalité, de fraîcheur. Chouette soirée, j’ai beaucoup aimé. A recommander si vous aimez l’univers d’Amélie Nothomb comme moi.

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  • LE SABOTAGE AMOUREUX

    Le 9 février 2012 à 09:42 par Asaya

    C’est une Amélie aux multiples visages que nous propose
    Christine Delmotte qui nous livre là une mise en scène formidable. On salue l’interprétation des comédiens qui
    bien que jouant des enfants restent crédibles en toutes occasions en évitant la caricature. On n’a pas affaire à
    de « grands enfants » mais seulement à des enfants un peu grands tant
    ils nous feraient oublier leur âge en attirant notre attention sur leur
    gestuelle infantile et leurs mimiques plutôt que sur leur physique. On est
    rapidement embarqué dans cette incroyable épopée au cœur de la Chine,cette
    guerre des enfants que les adultes ne comprennent pas, où les manches à balais
    sont des chevaux, où les cartons sont des briques et où le monde n’est qu’un gigantesque terrain
    de jeu.

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  • le sabotage amoureux

    Le 7 août 2013 à 12:27 par cybemi

    Encore un splendide spectacle à découvrir au festival Bruxellons. A découvrir avec des comédiens fantastiques. Ils interprêtent magistralement ces enfants pleins d’imagination et d’énergie qui réinventent leur monde et où on découvre que la cruauté n’est là où on le croit. Premiers attachements, premiers émois, découverte de l’autre parfois si différent, aimer et être aimé....un problème dès le plus jeune âge. Petit bémol, la voix de l’une des comédiennes (par ailleurs excellente) s’accomode mal du plein air.
    Si vous aimez être surpris et découvrir un univers plein d’humour, vous ne serez pas déçus !

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Lundi 15 juillet 2013, par Dominique-hélène Lemaire

« J’appelle cheval …ce qui me hisse ! »

Saviez-vous qu’un pays communiste, c’est un pays où il y a des ventilateurs ? Que de 1972 à 1975, une guerre mondiale a fait rage dans la cité-ghetto de San Li Tun, à Pékin ? Qu’un vélo est en réalité un cheval ? Que passé la puberté, tout le reste n’est qu’un épilogue ? Vous l’apprendrez et bien d’autres choses encore de ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d’amour authentique, absolu, celui qui peut naître dans un cœur de sept ans. Un sabotage amoureux : sabotage, comme les sabots d’un cheval qui est un vélo…

« Dès le premier jour, j’avais compris l’axiome : dans la Cité des Ventilateurs, tout ce qui n’était pas splendide était hideux. Ce qui revient à dire que presque tout était hideux. Corollaire immédiat : la beauté du monde, c’était moi. » Ce n’est pas à une guerre des boutons, mais à une guerre mondiale féroce que se livrent avec entrain les enfants de diplomates dans le ghetto de San Li Tun à Pékin en 1972. Amélie, 7 ans, est éclaireur. Elle ne peut concevoir plus beau, plus grand, plus digne d’elle-même, elle qui aime une seule chose, être regardée et se sentir le centre du monde. « J’avais tout. J’étais une interminable épopée. Je ne me sentais de parenté qu’avec la Grande Muraille : seule construction humaine à être visible depuis la Lune, elle au moins respectait mon échelle. »

Déclarations, affrontements, humiliations, sabotage, contre-attaques, trahisons, trêves… La guerre et l’amour partagent le même vocabulaire. Elle va le découvrir. Car le monde bascule pour Amélie quand la sublime et très cruelle Elena devient le nouveau centre du monde car elle est la perfection. Amélie ose lui déclarer : « Il faut que tu m’aimes parce que je t’aime. Tu comprends ? » Pour Elena, jouer à la guerre, « le plus noble des jeux », est totalement inintéressant.

« Elle fut ma belle Hélène, ma guerre de Troie, mon sabotage amoureux. » dit Amélie qui joue au chevalier à la rose, acceptant les défis les plus surhumains y compris une course folle qui l’emmène jusqu’à l’évanouissement. Chaque pas piétine son corps et son ego si sensible, dans l’indifférence absolue de la belle. « Sois méchante avec Elena et elle t’aimera. » dira sa mère en cherchant à la consoler. Un plan de vie ?

Cependant que la guerre internationale contre les allemands fait rage, libres de surveillance, les enfants-maîtres es cruauté se délectent d’empilage verbal acide et tranchant, de persécutions, de harcèlements, de divertissements sadiques et de supplices frôlant la mort, jusqu’à l’intervention salutaire des parents. « Oubliés des autorités chinoises et des autorités parentales, les enfants de San Li Tun étaient les seuls individus de toute la Chine populaire. Ils en avaient l’ivresse, l’héroïsme et la méchanceté sacrée. »

Le texte est éblouissant et provocateur. « La guerre commença en 1972. C’est cette année-là que j’ai compris une vérité immense : sur terre, personne n’est indispensable, sauf l’ennemi. Sans ennemi, l’être humain est une pauvre chose. Sa vie est une épreuve, un accablement de néant et d’ennui. L’ennemi, c’est le Messie. Sa simple existence suffit à dynamiser l’être humain. »

« J’appelle cheval …ce qui me hisse ! » L’apologie du cheval-vélo, synonyme de dépassement, vitesse, envol est un bijou de romantisme échevelé. Ajoutons quelques perles musicales très évocatrices : de la marche des chevaliers de Prokofiev aux Beatles. Saluons l’encadrement d’éclairages fort ludiques. Les costumes, dignes du Boulevard de la laideur habitable habillent des comédiens parfaits dans leurs rôles d’enfants débordants d’énergie et de cynisme. Dans un échange constant de personnages, Christine Delmotte a distribué la parole d’Amélie à 7 jeunes comédiens pétulants et explosifs, dont des hommes bien sûr, qui retrouvent avec jubilation et exaltation leurs propres souvenirs de cavalcades sur terrains vagues et cours de récréation. Une habile façon d’émietter toutes les facettes d’Amélie sans jamais la trahir. Difficile de rester indifférent. La mise en scène est tellement délirante que le spectateur est embarqué dans l’expérience héroïque presque sans son consentement. Et le cheminement amoureux dévastateur d’Amélie laisse pantois.

Dominique-Hélène Lemaire

Jeudi 26 janvier 2012, par Joséphine

Une Amélie aux corps multiples

Dans Le Sabotage Amoureux, la deuxième adaptation au théâtre d’Amélie Nothomb par Christine Delmotte, on fait rimer « Amour » avec « jeu », et « jeu » avec « Guerre ». Ces mots sont la triade infernale qu’a vécu l’auteure à ses sept ans, dans un « ghetto » diplomatique, en pleine Chine communiste. L’Amour, c’est Elena, « le centre du monde » sur lequel le triomphe signifie briser l’indifférence ; et le jeu, c’est cette épopée héroïque de l’enfance, la seule assez digne d’être vécue, la seule, la vraie, la guerre. Amour et jeux guerriers sont les écoles savoureuses d’Amélie, qui nous raconte sa découverte de la cruauté de l’enfance conjuguée à l’humour et le dynamisme d’une mise en scène haute en couleur.

Sur une scène reconvertie en plaine de jeu, les acteurs-grands-enfants remuent leurs corps, souples, fidèles qu’ils sont aux mimiques de l’enfant, à ses visages hébétés, sa gestuelle dynamique. Ils jouent de manière presque animale les intrigues effrénées d’un cœur « qui découvre tout en même temps » et qui se plaît à composer au gré des personnalités de son hôte. Christine Delmotte aime à souligner que « chacun incarne plusieurs personnages, exprimant tantôt nos parts masculines, tantôt féminines », pour faire tourner les facettes d’Amélie entre les comédiens, ce qui n’est pas sans faire rire.

Donner vie aux introspections émouvantes de l’auteure n’a jamais paru si simple car leur intensité est agréablement couplée de chants entraînants, de danses guerrières et de flashs endiablés d’une bagarre, pour faire « comme au cinéma ». Musique et chansons éloquentes se chargent de répondre en bande sonore à l’indifférence cruelle d’Elena dans un tourbillon de notes et de lumières, enracinées au plus profond de l’imaginaire coloré, à la fois du metteur en scène, mais aussi des comédiens. Le rêve se trouve dans les dessins projetés, les décors et accessoires qui illustrent une intériorité multiple, dont l’écho onduleux n’en finit jamais d’émerveiller, encore et encore.

Jean-François Roland

Théâtre des Martyrs