LA GENE DU CLOWN

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 19 mars au 5 avril 2014
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LA GENE DU CLOWN

Bobby Dick, fonctionnaire, rentre chez lui après sa journée de travail. Dans le hall d’entrée de son immeuble, il rencontre Philomène Planchapin, sa concierge, qui balaie en tripotant ses fantasmes... Surgit Andromède, avec son cartable, des objets qui se brisent, un revolver... Il semble bien que la nièce de Bobby Dick ait un certain nombre de choses urgentes à dire...
Nouveau et sulfureux texte de Stanislas Cotton flirtant avec le monde du clown dont on ne sait plus bien si les personnages font rire ou peur. A l’instar peut-être de ceux d’Alice au pays des Merveilles.

De Stanislas Cotton Mise en scène Georges Lini – Assisté de Nargis Benamor Avec Isabelle Defossé, Laurie Degand et Philippe Jeusette Scénographie Ronald Beurms - Création lumière Alain Collet Création sonore Sébastien Fernandez Une coproduction Belle de nuit et La Charge du Rhinocéros
Création au Théâtre de la Place des Martyrs

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12 Messages

  • LA GENE DU CLOWN

    Le 20 mars 2014 à 10:55 par loulou

    Magnifique spectacle !
    Un texte surprenant et dur qui commence comme une farce et devient vite dramatique ;une façon très originale d’aborder un thème difficile (l’inceste).
    Trois comédiens excellents ;une très belle mise en scène avec de très beaux jeux de lumière.

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 21 mars 2014 à 09:21 par juliette

    spectacle dur mais très bien joué et mis en scène.
    le thème de l’inceste est très difficile à aborder et on a un peu peur de ce que l’on va entendre. malgré cela, on est pris par le sujet et l’heure passe ... le jeu caricatural des acteurs (surtout d’isabelle defossé) se transforme en drame et convainc.

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 22 mars 2014 à 09:57 par Polome

    Sentiment partagé entre un remarquable jeu d’acteurs mais une manière d’aborder le sujet de l’inceste d’une façon trop frontale et trop explicite . Il y a moyen d’aborder ce type de sujet de manière plus intelligente et plus subtile .
    Par contre la scène pendant laquelle les masques tombnet et ou la jeune fille est lavée de toute souillure est remarquable et très suggestive
    A ne pas mettre entre toutes les mains

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 25 mars 2014 à 09:34 par Ninurta

    La pièce démarre gentillement, jusqu’à ce qu’apparaisse une tête d’enfant, grimée comme un clown, qui va nous bouleverser.

    Le clown étant l’outil par lequel s’expriment les enfants.

    Nous bouleverser car la pièce s’attaque à un tabou fondamental : comment un père, un oncle ... peut-il toucher un enfant.

    La pièce montre, avec sensibilité, les ravages faits à un enfant par un adulte malade, qui est incapable de comprendre ce qu’il fait.

    La pièce est superbement interprétée.

    Bravo

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 26 mars 2014 à 10:59 par schoumaker

    Dans ce spectacle on passe du burlesque au dramatique !La vie est un cirque avec des clowns tristes !Très beau texte même si je n’ai pas toujours apprécié le langage parfois grivois.Le thème du spectacle ;"l’inceste"qui nous emporte tant du point de vue de l’ab
    usée que de l’abuseur !Une scénographie magistrale un jeu d’acteurs éblouissant !Merci à tous pour oser aborder un thème difficile

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 28 mars 2014 à 09:21 par mimipat

    Un texte difficile pour un sujet "tabou" porté par des mots lourds , joué avec justesse et légéreté.

    Les acteurs sont simplement bons, même leur silence parle sur le sujet.

    Ce moment trop court m’a bouleversé par son intensité.

    Sans oublier, le choix des places qui nous a permis d’apprécier toute la scène, les interprètes et de sentir de près l’ambiance délicate de la Gêne du Clown.

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 29 mars 2014 à 06:38 par adrian

    Sujet difficile a
    maîtriser. Il me semble que c’était très réaliste.

    Hormis quelques mots
    qui me semble un peu « cru ».

    Très bonne
    interprétation, mais il faut aimer le sujet. Très bonne pièce qui
    pourrait être suivi d’un débat.

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 5 avril 2014 à 09:34 par miche271

    Terrible et difficile piece sur un sujet effrayant, s’il en est.

    Meme les silences parlent, ils sont tellement lourds qu’ils en deviennent palpables. Les comediens sentent veritablement le public qui retient l’expression de son horreur. Magnifiques comediens qui sont tous 3 a un tel haut niveau. Un bravo special au metteur en scene qui a du reprendre le role de Bobby Dik au lendemain de la premiere puisque le comedien a eu un accident et est au repos.

    Dormirons-nous encore longtemps la conscience en paix devant un tel avilissement humain ?

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 9 avril 2014 à 11:47 par screach

    Funny and hilarious. This is what clowns usually are. And so
    were they at the very beginning of the play carelessly driving us to laughter.
    Yet the journey soon drastically changed its direction to talk of child abuse.
    Their ugly make-ups worn by ’our’ clowns in a perfect way visually reflected
    their troubled souls. The characters believably conveyed the related emotions
    while acting. You could feel Philomène’s [Isabelle Defossé]
    desperation and helplessness, Bobby’s [Philippe Jeusette] mental dysfunctionality,
    insanity and childish unconsciousness. And finally Alice [Georges Lini],
    suspended in hypnotising state of determination and indifference, ’liberated’
    her confusion and range. And yourself, you were also suspended in a state of
    disbelief, anger and... compassion (not just for Alice, but surprisingly enough
    to Bobby as well). *** By the way, the service on the spot is always so nice
    and welcoming (starting from the staff giving out and checking tickets to bar
    tenders).

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  • LA GENE DU CLOWN

    Le 29 avril 2014 à 12:28 par Tylman

    Adapter cette pièce de Stanislas Cotton n’est pas une gageure : commencer sur le ton du boulevard pour soudain bifurquer dans le drame le plus noir.
    Une prouesse que réussit G. Lini bien épaulé par 2 fantastiques comédiennes dont la jeune et très talentueuse Laurie Degand. Dans un décor usuel mais formidablement travaillé, il nous montre l’horreur de l’inceste et du viol de manière dure et crue. Il fallait voir le silence de la salle lors des longs monologues de la jeune Andromède. Il fallait rensentir l’effroi et la gêne sur les visages des spectateurs lorsque l’oncle semble attoucher le cadavre de l’enfant. Le genre de pièce qui vous prend à la gorge et vous oblige à croire en l’horreur humaine. Et puis cette scène, lumineuse, où la concierge, témoin du drame, démaquille l’enfant, la lave de ses souillures, lui redonne sa pureté et son innoncence. Dans un silence lourd de sens jusqu’à un final s’achevant sur un regad signifiant que plus rien ne sera jamais plus pareil.
    Une grand réussite que cette "Gêne du Clown".

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Mardi 1er avril 2014, par Jean Campion

Il fallait oser

Pour aborder des sujets politiques comme le choc des cultures ("Bureau national des allogènes") ou la violence économique ("Le Sourire de Sagamore"), Stanislas Cotton tient le réel à distance, en affublant ses personnages de noms farfelus et en misant sur une situation et une langue surprenantes. On retrouve ce principe dans "La Gêne du clown". Entraîné dans une farce apparemment inoffensive, le spectateur est progressivement confronté à l’horreur de l’inceste. Mêlant humour et effroi, ce texte qui, pour Georges Lini, "a le goût et l’odeur des défis", nous bouleverse et nous oblige à regarder en face une vérité dérangeante.

Une porte s’ouvre brutalement. Dans un nuage de fumée, Bobby Dick, un clown blanc très énervé, peste contre les désagréments du tramway. Coup de projecteur sur la concierge, qui achève de balayer la salle. Tout aussi caricaturale, sous son maquillage outrancier, Philomène Planchapain tripote ses fantasmes. Passant en revue les mâles de l’immeuble, elle considère que Bobby est le seul capable de satisfaire son appétit sexuel. Puis elle lève le rideau sur un joyeux capharnaüm. Dans les airs, des serviettes de cuisine dansent une farandole avec des lampions et au sol des casseroles hétéroclites montent la garde devant sa loge. De plus en plus excitée, Philomène multiplie les plaisanteries grivoises, confiant au public qu’elle est une "CON - CIERGE". Cependant Bobby Dick ne répond pas à ses avances. Ce fonctionnaire tatillon est inquiet : Andromède, sa nièce, devrait être rentrée de l’école. Tout à coup un bruit plaintif, lancinant agace ses oreilles...

Comme un diable sortant de sa boîte, surgit une jeune fille à la bouche ourlée d’un rouge agressif. Ado farouche et butée, Andromède casse la vaisselle de la concierge, révèle ses médisances et se moque de l’indignation de son oncle, qui la menace d’une fessée. Comme Alice, l’héroïne de Lewis Carroll, elle est passée dans un autre monde. En jouant avec une poupée, elle raconte posément comment elle s’est emparée d’un revolver. Une arme qui lui donne la force de briser le mur du silence et de dénoncer les turpitudes de Moby... Bobby Dick, ce salaud de cachalot.

Laurie Degand revit ce cauchemar avec une sensibilité d’écorchée vive. Elle décrit crûment les agressions qui salissent son corps. Un corps dont elle a honte, alors qu’elle est la victime d’un hypocrite, obsédé par l’assouvissement de ses désirs. On sent bouillonner l’esprit de vengeance, mais que de blessures avant d’oser se libérer ! Remplaçant Philippe Jeusette au pied levé, Georges Lini a dû jouer la première partie avec un aide-mémoire et puis s’est lancé sans filet dans la seconde. Il a pu ainsi, par son énergie, rendre pathétique le délire d’un malade, prisonnier d’un amour dévoyé. Dans la peau de Philomène, Isabelle Defossé oppose la femme provocante au témoin sidéré par une vérité, qui lui éclate à la figure. Cette vérité qu’elle n’a pas su voir, alors qu’elle épie les habitants de l’immeuble.

Médusée, elle enlève sa perruque, se démaquille et manifeste sa compassion. Nos masques, le vernis des convenances, le poids des tabous, en nous rassurant, nous privent de lucidité. C’est pour lutter contre cet aveuglement que Stanislas Cotton nous propose ce témoignage accablant, enrobé de fantaisie. Dommage que les récits poignants fassent de l’ombre aux séquences clownesques, trop répétitives. La mise en scène renforce l’intensité de la pièce, mais stimule aussi notre imaginaire, notamment par l’extravagance des décors et l’efficacité des jeux de lumière. En concrétisant ce projet audacieux, Georges Lini confirme son adhésion à "un théâtre dur, authentique, qui secoue le spectateur émotionnellement et intellectuellement, sans pour autant le désenchanter."

Théâtre des Martyrs