LA COMPAGNIE DES HOMMES

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 24 avril au 24 mai 2014
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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LA COMPAGNIE DES HOMMES

Shakespeare faisait le portrait des rois et des abus du pouvoir politique, Edward Bond n’épargne pas les PDG d’entreprise et leurs abus de pouvoir économique. La Compagnie des Hommes est un règlement de comptes dans le milieu des ventes d’armes. Une tragédie familiale sans femme, avec fils adoptif ambitieux doutant de sa légitimité et rapaces tout autour bien décidés à en profiter. On n’est pas très loin du Roi Lear ou de Richard III, mais ça se passe aujourd’hui. Un thriller qui finit mal.
LA COMPAGNIE DES HOMMES Edward Bond Tragédie shakespearienne dans le milieu impitoyable de l’argent et des armes. Une rencontre entre l’Acteur et l’Ecrit et Théâtre en liberté. Du 24 avril au 24 mai 2014 Mise en scène Frédéric Dussenne avec Philippe Jeusette, Benoît Van Dorslaer, Christophe Desthexe, Stéphane Ledune, Brice Mariaule et Michel Collige

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5 Messages

  • LA COMPAGNIE DES HOMMES

    Le 26 avril 2014 à 10:34 par juliette

    dur, dur ; plus de 2h 30 de spectacle dans un espace confiné et très chaud.
    une scène sans décor ; seul un fauteuil de bureau présidentiel car il s’agit d’une pièce qui parle surtout de business, d’argent , de magouilles entre des sociétés et de pouvoir...le pouvoir que certains ne veulent pas partager ni même léguer à leur fils.
    le drame se noue car la relation père/fils est amour/haine...la mort bien sûr est au bout du chemin.
    spectacle fort , bien joué par des hommes uniquement mais parfois trop lent.

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  • LA COMPAGNIE DES HOMMES

    Le 3 mai 2014 à 12:06 par Tiago

    Espace étroit mais la disposition des chaises permet une vue d’ensemble. Déplacement en diagonales des acteurs qui ont bien joué leurs rôles. Le ventilateur au plafond a permis de refroidir l’atmosphère. Les acteurs statiques au début, se sont lâchés en finale....

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  • LA COMPAGNIE DES HOMMES

    Le 8 mai 2014 à 10:18 par Pattrick

    quand
    j’ai entendu que le spectacle allait durer 2h30 sans entracte, j’ai cru à une
    blague, mais non, c’était sérieux.la scène est centrale, entourée du public,
    juste une chaise de bureau (de manager) au centre et un éclairage de néons.
    tous les comédiens sont là, un sur la chaise les autres derrière le public. et
    pour chaque entrée ou sortie, ils se replacent là.
    la pièce en fait est passée vite, peu d’action mais une intrigue, des manigances,
    des doubles ou triples jeux.
    le rythme est là, l’émotion aussi. les comédiens sont tous très bons et
    crédibles, on est dedans dès le début.
    très bonne pièce, seul bémol la chaleur de la salle, heureusement que des
    ventilateurs ont étés prévus dans le décors.

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Vendredi 2 mai 2014, par Jean Campion

Au milieu des requins

Chantage, tentative de meurtre, trahison, combats féroces entre requins de la finance, suicide... Avec ces ingrédients, Edward Bond aurait pu simplement nous tenir en haleine par un polar en col blanc. Mais pour ce dramaturge, le théâtre, qui a le pouvoir d’examiner des situations extrêmes, doit être "un outil de responsabilisation" et nous aider à répondre à la question : qu’est-ce qu’être humain aujourd’hui ? A une époque de déshumanisation. Fable sur la lutte pour le pouvoir et sa logique de destruction, "La Compagnie des hommes" nous impressionne par son âpreté, sa lucidité et parfois son brio. Mais l’étirement et la complexité de certaines séquences rendent le spectacle éprouvant.

A la tête d’un empire (agroalimentaire et grande distribution), Hammond a tenté une OPA sur la société d’armement, dont le vieil Oldfield est le P-DG. Celui-ci a réussi à garder le contrôle de son entreprise. Dodds, son homme de confiance, le félicite et Léonard, son fils adoptif, profite de l’euphorie, pour lui demander d’intégrer immédiatement le conseil d’administration. Refus catégorique d’Oldfield, pour des raisons... stratégiques. Cependant Léonard brûle de s’affirmer et, encouragé par Dodds, se lance dans une aventure financière. A l’insu de son père ! Il accepte de renflouer l’entreprise d’armement Wilbraham, à une seule condition : en devenir le P- DG. Pantin alcoolique et joueur, indigne de l’héritage paternel, Wilbraham s’incline. Hammond tient sa revanche. Grâce à la ruse de Dodds, il a fait tomber Léonard dans un piège. Quand celui-ci héritera de ses parts de la compagnie Oldfield, il devra les remettre à Hammond, qui deviendra l’actionnaire majoritaire. Léonard n’occupera jamais la place de son père.

Les péripéties suivantes confirment l’entrelacement entre la cruauté du monde économique et la filiation. Léonard cherche sa place dans le monde. Plus rien ne le rattache au quartier de sa mère, qui l’avait abandonné à sa naissance. Oldfield l’a adopté, mais Léonard se sent-il réellement son fils ? Il faudra qu’il le trahisse puis qu’il tente délibérément de le tuer, pour éprouver cette sensation. Egoïste, colérique, paralysé par ses certitudes, Oldfield ne comprend pas son héritier et adopte à son égard des comportements contradictoires.

S’il est clair que Dodds est LE traître et que Wilbraham est un loser pitoyable, Hammond se montre plus énigmatique. Il nargue Léonard, victime de ses magouilles. Plus tard, le retrouvant dans un squat, il le pousse à se réconcilier avec son père et lui propose même de l’accueillir comme son propre fils. Ce carnassier, habitué à vivre avec des gens corrompus, est-il attiré par son innocence ? L’auteur se sert parfois de certains personnages, pour dénoncer les dérives du capitalisme. Ainsi Hammond affirme cyniquement : "Les gouvernements disent qu’ils ne peuvent s’offrir de la nourriture ET des armes. Des canons ET du beurre. Alors ils disent au peuple de crever de faim. Vous ne pouvez pas vous offrir à manger, mais vous devez être en mesure de tuer : c’est cela l’histoire. Des sacrifices."

Unique décor : un fauteuil qui trône au milieu d’un carré dessiné par deux rangées de sièges. Souvent pris en sandwich, entre les personnages au centre de la scène et ceux qui se glissent dans leur dos, les spectateurs sont survolés par les échanges. Impliqués au maximum, selon le voeu du metteur en scène Frédéric Dussenne, ils ressentent la violence des joutes verbales, le lyrisme de certaines tirades et la conviction d’excellents comédiens. Dommage que la multiplication des explosions de colère en atténue l’impact. L’ombre d’"Hamlet" plane sur Léonard et celle du "Roi Lear" sur Oldfield. Seul prolétaire, Bartley est le bouffon shakespearien qui devrait laisser respirer le public. Malheureusement ce personnage insaisissable n’apporte pas la détente souhaitée. Au contraire. Ses commentaires alcoolisés alourdissent la tragédie. Les spectateurs apprécient l’ambition et l’écriture d’Edward Bond. Ils vibrent à l’unisson de six acteurs de talent. Mais, durant deux heures trente, ils se voient, sur des chaises peu confortables, plongés dans une atmosphère étouffante. L’esprit est satisfait, les fesses beaucoup moins.

Théâtre des Martyrs