L’Oeuvre au Noir

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 14 janvier au 14 février 2015
Horaires
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+32 2 223 32 08

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L’Oeuvre au Noir

L’Œuvre au noir Marguerite YourcenarCie Biloxi 48 Zénon, humaniste, alchimiste et médecin, a beaucoup appris au cours d’une vie errante. Visionnaire, il désire franchir les frontières connues de l’esprit. Ses recherches scientifiques, ses publications, son esprit critique indisposent l’Eglise. Réfugié à Bruges, il sera enfermé dans une prison de l’Inquisition… Sensualité de la terre, des forêts, du sable, des pierres : Breughel et la terre flamande. « Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur humain à la mesure de toute la vie » (Zénon). Un spectacle exaltant, inspiré d’un roman magique.
Avec Serge Demoulin, Dominique Rongvaux, Stéphanie Van Vyve, Stéphanie Blanchoud, Soumaya Hallakk et Nathan Michel - Adaptation, mise en scène et scénographie de Christine Delmotte - Eclairages et direction technique : Nathalie Borlée. Un spectacle de la Cie Biloxi 48

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21 Messages

  • L’Oeuvre au Noir

    Le 15 janvier 2015 à 12:36 par juliette

    je ne m’attendais pas du tout à ça...un spectacle plutôt récité que joué par de jeunes comédiens certes talentueux mais pas de vraie scénographie.. sauf une chanteuse a cappella superbe...donc pour moi une demi réussite mais bien sûr le texte de m yourcenar est splendide.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 16 janvier 2015 à 10:48 par adrian

    Tres beau texte de M Yourcenar, mais difficile d’entrer dans l’ambiance due au décalage entre le 16ieme siecle et l’actuel.

    Une chanteuse superbe. Decors simplistes mais voulus tel.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 18 janvier 2015 à 01:14 par Morar

    Le roman de Yourcenar n’est pas facilement transposable au théâtre. L’histoire est racontée mais pas jouée. Après un heure, cela devient difficile de rester concentré. Même si les costumes sont contemporains, le texte lui ne l’est pas. Sans entracte, c’était trop long. Cela reste malgré tout une belle pièce.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 18 janvier 2015 à 01:17 par olimarbr

    un spectacle qui ne nous a pas laisser de marbre nous avons étés emporté par le jeux magnifique des acteurs

    nous n’avons qu’un seul conseil rendez vous au théatre pour profiter d’un moment innoubliable

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 18 janvier 2015 à 08:30 par capkid

    Salle certainement pas comble, public peu enthousiaste.
    Mise en scène minimaliste ; d’avantage narratif.
    Difficile de rester concentrer jusqu’au bout ; mais
    jeunes acteurs talentueux avec mention spéciale pour la cantatrice.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 19 janvier 2015 à 08:33 par lepot

    Gageure réussie ! Le superbe roman de M.Yourcenar est remarquablement adapté et joué.La mise en scène a de la beauté et une douceur parfois Breugheliennes .Le récit est bien rythmé avec des plages permettant la réflexion philosophique toujours tissée avec le narratif chez Yourcenar.Les intermèdes musicaux sont bien choisis ,la voix est juste, plus veloutée ,elle faciliterait peut-être davantage la méditation ? Les acteurs servent parfaitement le texte et le procédé qui fait répéter certaines phrases par différents acteurs sert judicieusement la pensée .Une toute bonne soirée !

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 25 janvier 2015 à 06:34 par bafie

    Zénon sur le chemin de Compostelle nous convie à sa suite,
    sur scène cinq comparses l’accompagnent.

     

    Voyage dans le temps, à la découverte d’une époque troublée
    où l’inquisition semait la terreur.

    Voyage à la rencontre de soi, chacun n’est-il pas à la recherche,
    à la quête de soi-même, ainsi que Zénon construisant son œuvre au noir.

    Voyage aux creux des mots de Marguerite Yourcenar, suscitant
    l’envie de relire ce livre et de vibrer au fil des pages.

    Serge Demoulin est Zénon, interrogateur, cynique, intraverti ;
    il incarne le personnage de Yourcenar sans troubler la représentation que le
    lecteur avait construite.

    Stéphanie Blanchoud, austère, inquiétante souligne les
    interrogations des protagonistes.

    Dominique Rongvaux semble léger et inaccessible comme
    peuvent l’être les puissants.

    Nathan Michel émeut, secoué par la peste et mourant dans les
    bras de son amant.

    Enfin Stéphanie Van Vyve virevolte entre les différents
    protagonistes, déroulant le fil d’Ariane, reliant les différentes scènes ;
    appelant l’attention du public tel le bateleur.

    Un dernier mot pour saluer et applaudir les respirations
    musicales assurées par Soumaya Hallak.

    Une très belle adaptation surprenante, envoûtante qui a su
    faire des choix et tracer son chemin dans l’oeuvre dense de Marguerite Yourcenar.

     

    A tous, bravo et merci.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 31 janvier 2015 à 09:55 par Joenath

    Belle mise en scène, très beau texte de Margueritte Yourcenar, difficile toutefois, on a parfois du mal à s’y concentrer, acteurs de talent et très bonne cantatrice. Bref, nous avons passé une agréable soirée.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 5 février 2015 à 11:55 par chrisdut

    On m’avait prévenu que le livre était chiant à lire (mauvais souvenir d’école secondaire) et je dois bien avouer que cela l’était aussi en version théâtre. Entendons-nous bien, je parle du texte et certainement pas du jeu des comédiens. La mise en scène est très bien pensée, l’interaction des acteurs sur un seul et même personnage, même texte est une chouette idée. Je n’ai pas trouvé cela perturbant et très bien fait. Les interventions musicales chantées par Soumaya Hallak sont magnifiques. Mais pour en revenir au texte, je ne me suis pas amusé du tout, j’ai trouvé ça lourd, sans aucun intérêt et ce fût dur de rester éveillé. Un brin d’humour pour réveiller le public au milieu de la pièce avec le livre de Marguerite Yourcenar mais voilà, je ne fus pas le seul à être déçu au vu des nombreuses réactions entendues à la sortie par d’autres spectateurs même si leurs remarques ne sont pas toutes justifiées comme l’absence de costumes d’époque (on s’en fout un peu car je ne trouve pas cela perturbant). Certains remettaient même en question leur abonnement (je ne vois pas pourquoi car le théâtre des Martyrs nous fait découvrir énormément de choses de grande qualité. Après il faut accepter que tout ne nous plaise pas. Cela fait partie du jeu.). Je n’ai donc pas aimé Marguerite Yourcenar mais plutôt le jeux des acteurs et la mise en scène originale. A vous de voir votre intérêt.

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 5 février 2015 à 12:32 par mike_bel

    Je me suis vraiment emmerdé... C’est lent, c’est décousu,
    l’idée de changer constamment d’acteur pour jouer un rôle nous fait perdre le
    fil, on décroche totalement.
    Je ne comprends pas l’intérêt d’avoir adapté ce magnifique texte pour au final
    le déclamer d’une manière aussi plate.
    Heureusement des chants (très bien interprétées eux) m’ont permis de ne pas
    dormir.
    Bref, le but du théâtre est de me divertir et là ils sont totalement passés à
    coté !

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 13 février 2015 à 03:58 par yurididion@gmail.com

    Dans cette adaptation du roman de Marguerite Yourcenar, la scénographie est bonne, la mise en scène meilleure encore, et les comédiens sont excellents. Un seul problème subsiste : le texte. 

    Dans ce texte qui tire en longueur, on distingue le grand talent des acteurs qui arrivent à le faire entendre plutôt bien. Malheureusement, malgré ça, les lourdeurs plombent la compréhension : entre les descriptions ampoulées (pour ne citer que celle offerte sur le site du théâtre : "Zenon s’arrêta. Quelque chose d’indécis passa dans son regard, et s’y perdit, comme l’humidité d’une vapeur dans un brasier"), les explications sans âmes et les phrases de trois kilomètres de long, le texte ronronne et berce, si bien qu’on s’aperçoit régulièrement qu’on a oublié d’écouter, ou que l’on est resté sur une phrase incompréhensible du début de la réplique... Ces allées et venues continuelles entre ce qui se passe sur scène et dans notre propre tête donnent l’impression, dans la première moitié du spectacle, de ne rien comprendre (ou qu’il n’y a peut-être rien à comprendre). 

    Par contre, la scène se réchauffe à la seconde moitié, et tout à coup, les personnages vous tiennent en haleine. L’inquiétude de Zénon vis-à-vis de son disciple, son incarcération, son "procès" si l’on peut dire, et sa fin ; toute cette partie pleine de vie contraste avec la lenteur philosophique du début. Preuve en est que dès qu’il y a quelque chose à jouer, les comédiens le rendent à merveille (petit coup de cœur d’ailleurs sur le duel verbal entre Zénon -Serge Demoulin- et le prieur -Dominique Rongvaux- entrecoupé de très brèves narrations par les autres comédiens). 

    Et si les costumes sont très sobres (seul indice peut-être d’une lecture plus que d’une véritable scène ?), la scénographie abreuve l’imaginaire nécessaire pour habiller l’adaptation littéraire : peintures de maîtres flamands, carte médiévale, musiques d’époques uniquement chantées (avec brio par Soumaya Hallak) ; ou pour clarifier à certains moments ce qui manque : les lumières évoquant les lieux et l’utilisation de l’unique décors (une table) pour délimiter l’espace.

    [http://bit.ly/1D3Kbhg]

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 16 février 2015 à 10:03 par michele

    Très beau texte de Marguerite Yourcenar qui nous
    parle d’une époque ou l’inquisition régnait . Une mise en scène sobre . Une
    magnifique cantatrice qui intervient pour conforter le texte . Une pièce qu’il
    vaut mieux aller écouter quand on est en forme car c’est intense .

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  • L’Oeuvre au Noir

    Le 3 mars 2015 à 11:27 par Marc

    Pas facile d’adapter ce texte très littéraire et fragmenté au théâtre. Christine Delmotte s’en tire plus ou moins, en usant d’une mise en scène très minimaliste et, à l’inverse, d’un jeu très expressif des comédiens. Le spectacle est resserré sur le personnage principal de Zénon, ce qui est une bonne idée, mais le resultat demeure top faible.

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Mardi 27 janvier 2015, par Jean Campion

Chercher la vérité ou plus humblement l’exactitude

Férue de spiritualité et passionnée par les ouvrages de Marguerite Yourcenar, à qui elle a consacré plusieurs émissions de radio, Christine Delmotte a eu envie d’adapter à la scène "L’Oeuvre au noir". Fameux défi, relevé lucidement : "J’aime partager mes émotions et inciter le public à lire ou relire le bouquin, dont est tirée la pièce." Un spectacle de 90 minutes ne peut pas prétendre refléter la complexité d’une oeuvre aussi dense. Grâce à son imagination et à l’efficacité du travail sur le plateau, la metteure en scène nous propose une visite du roman. Des scènes jouées, des passages racontés, des fragments lus par une troupe de six comédiens éclairent différentes facettes de Zénon, alchimiste, médecin, chercheur scientifique et avant tout humaniste, attaché à la liberté de pensée.

Nous sommes au 16e siècle. Sur le chemin de Compostelle, Henri-Maximilien rattrape son cousin Zénon. Les deux jeunes hommes confrontent leurs ambitions. Pas question pour Henri-Maximilien "d’auner du drap dans une boutique". C’est par les armes qu’il veut réussir. "Dans quinze ans, on verra bien si je suis par hasard l’égal d’Alexandre." Zénon estime disposer de cinquante ans d’étude, pour "être plus qu’un homme". Quelques années plus tard, à Innsbruck, ce "médecin qui ne soigne plus personne" accepte pourtant de panser la blessure de son cousin. Leur longue conversation confirme leurs divergences. Capitaine désabusé et cynique, Henry-Maximilien se contente de vivre : "Je prends mon Dieu et mon temps comme ils viennent." Contrairement à Zénon qui, en se passionnant pour la science et la philosophie, est contraint à la clandestinité. Pour le Saint-Office, ses publications en font un athée, menacé par l’Inquisition.

Il s’oppose farouchement à l’obscurantisme. A la suite d’accusations calomnieuses, il est condamné au bûcher. S’il se rétracte, il peut y échapper et finir ses jours en prison. Refusant de se mentir à lui-même, il préfère rester maître de sa vie et se suicide. Médecin dévoué, Zénon est sensible au malheur des autres. Il comprend les crises de conscience de son ami, le prieur des Cordeliers, écoeuré par les crimes commis au nom de Dieu. La mort de son valet Aleï, emporté par la peste noire, le désespère. Mais il refuse de prendre la défense de pauvres ouvriers qui, par crainte de perdre leurs emplois, ont saccagé les nouveaux métiers à tisser. Dans la ligne de Paracelse ou de Léonard de Vinci, Zénon croit au progrès et se révolte contre ces taupes aveugles : "Brutes, qui n’auriez ni feu, ni chandelle, ni cuiller à pot, si quelqu’un n’y avait pensé pour vous." Ses connaissances de l’anatomie humaine lui permettront de souffrir le moins possible, lorsqu’il se donnera la mort.

Nous ne voyons pas défiler la biographie d’un héros incarné par un seul acteur. Trois femmes (Stéphanie Blanchoud, Soumaya Hallak, Stéphanie Van Vyve) et trois hommes (Serge Demoulin, Nathan Michel, Dominique Rongvaux) font vivre Zénon dans différents moments importants de sa quête spirituelle. Des échanges de rôles qui varient les approches du personnage principal et dynamisent la représentation. Sans nuire à la compréhension. Certaines phrases importantes sont soulignées par une reprise en choeur. Tout à coup, livre de poche en main, un comédien sort du 16e siècle, pour nous avertir qu’avec ses partenaires, ils vont lire "L’Abîme", un chapitre ardu et sans dialogues, sur les rapports entre le corps et l’esprit. Ce sont des passeurs de roman.

Le spectacle est ponctué par des chants du 16e siècle et d’époques plus récentes. La voix émouvante de la soprano Soumaya Hallak nous offre des respirations, qui laissent le temps d’intégrer la scène précédente. Jouant la carte de la sobriété, la mise en scène se contente de la projection de l’une ou l’autre toile (Bosch, Vinci, Breughel...), d’un plan de Bruges et de quelques accessoires. Leur nombre pourrait encore se réduire. Si l’amoncellement de godasses grossières, au pied de la Régente, suggère bien la dépendance des tisserands coupables, l’exhibition de costumes de théâtre ou de portraits d’identité semble superflue. Climat musical, éclairages suggestifs, vivacité de comédiens talentueux, dirigés avec précision, soutiennent l’attention du public et l’aident à apprivoiser cette oeuvre ambitieuse, subtile et exigeante. En racontant la destinée d’un humaniste du 16e siècle, Marguerite Yourcenar pose des questions essentielles, qui interpellent notre société déboussolée et nous incite à combattre la routine et les préjugés.

Théâtre des Martyrs