Jeanne d’arc au troisième degré

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 23 septembre au 31 octobre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Place des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Jeanne d’arc au troisième degré

Jeanne entend des voix. Peut-être.
Mais Jeanne surtout n’entend pas rester où une femme se doit de rester.
Alors elle bouge.
Même emprisonnée, même sur le point d’être brûlée.
Jeanne bouge et raconte ce qui la fait bouger.
Elle se bat, elle combat et refait sans cesse les mouvements qui l’ont conduite à la liberté, qui l’ont conduite à être enfermée.
Jeanne nous envoie le négatif de nos peurs, de nos bassesses.
Jeanne est belle et forte, elle explore les zones à proximité des limites.
Elle voyage aux frontières de ses rêves, s’évade sous nos yeux sans quitter sa cellule et explore le mouvement sous toutes ses formes.
La voix de Jeanne ne nous laisse pas froids.
Spectacle mêlant théâtre, cirque et arts martiaux.

Distribution

Avec Emilie Guillaume - Mise en scène Sylvie Steppé – Scénographie spatiale et sonore, lumières et régie Nicolas Marchant – Costumes Héloïse Mathieu

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8 Messages

  • Jeanne d’Arc (au troisième degré)

    Le 4 avril 2015 à 08:44 par carambol

    L’actrice est très en forme, c’est le moins qu’on puisse dire. Du théâtre et du fitness mélangés. 

    La mise en scène est à revoir. Le spectacle manque un peu de cohésion. Le texte et le jeu de l’actrice restent en parallèles sans vraiment s’harmoniser.

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  • Jeanne d’arc au troisième degré

    Le 3 octobre 2015 à 03:13 par Yuri

    Au-delà d’un simple spectacle, "Jeanne d’Arc au troisième degré" est la preuve par l’exemple de ce que le théâtre peut être aujourd’hui : littéralement renversant et pleinement engagé. À travers l’histoire de la Pucelle d’Orléans, c’est toute une société qui est interrogée. Et l’histoire ? La vérité se dissout entre histoire, réalité et fantasmes inavoués. À ne pas manquer.
    L’histoire, tout le monde la connaît. Jeanne entend des voix, qui lui ordonnent de libérer Orléans, de placer le dauphin Charles sur le trône, et de bouter les Anglais hors de France. Enfin, c’est ce que tout le monde croit. Car sous la plume de l’écrivaine belge Jacqueline Harpman, Jeanne d’Arc devient une figure d’émancipation. Et s’il y a bien une chose que Jeanne n’entend pas, c’est de rester à la place que lui attribue la société.
    Dans cette fantastique transposition théâtrale, nous découvrons toute la profondeur de ce personnage incompris. Seule en scène, Emilie Guillaume fait preuve d’une énergie incroyable pour rendre toute l’étrangeté du personnage et nous raconte l’énergie qui habite encore celle qui s’apprête au bûcher. Elle court, se retourne dans toutes les positions, se bat avec l’énergie du désespoir, et surtout, elle tient le public en haleine. Son corps et sa voix sont des instruments dont elle use avec une impressionnante maîtrise, et qui nous dévoilent une Jeanne intelligente et décidée, dégoûtée des hommes qui l’ont entourée.
    La scénographie, d’une très grande simplicité, laisse tout l’espace nécessaire à la comédienne, et offre au public un support suffisant pour libérer l’imaginaire : quelques draps, une corde, de la craie, une bassine d’eau. Les lumières resserrent l’action, la musique intrigue autant qu’elle évoque. Rien ne distrait, tout sert le propos et soutient l’interprète merveilleusement mise en scène.
    Bref, dans ce spectacle de grande qualité, il n’y a ni trop, ni trop peu. La Cie Planche et Tatamis a trouvé ce qu’il faut pour intéresser, saisir, questionner et faire vivre un superbe moment de théâtre.
    Yuri Didion

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  • Jeanne d’arc au troisième degré

    Le 3 octobre 2015 à 19:56 par Charlotte V.

    ... au premier son, au premier mouvement on s’attend à bien plus qu’à un texte tantôt ’gymnastiqué’, tantôt ’renversé’, tantôt ’virevoltant’...
    Ce ’spectacle’ qui en contient beaucoup, pourrait parfois ’larguer’ certains spectateurs, et cela mérite tout simplement d’y revenir 1, 2 ou 3 fois encore pour les moments, les notes ’oubliées’. Chacun y a vu ce qu’il a bien voulu voir, mais il y avait tant à voir qu’il devenait impossible de tout entendre>écouter.
    La performance est bien au RDV, si ’tant’ époustouflante qu’on en oublie le texte, bien que la comédienne sache prendre autant les mots que toute la scène au bout d’une corde, dans un simple drap, ou tout simplement d’un battement d’éventail. Son jeu renvoie inconsciemment ou pas au Petit Prince, parfois à Peter Pan...
    La mise en scène, la scénographie... s’adaptent très bien au lieu, et surtout donnent beaucoup d’espace au jeu de la comédienne qui en a besoin, par colère, par dépit, par le poids du texte, des mots qu’elle veut souffler, crier...
    Les costumes, je ne sais pas, y aurait-il mieux ?
    A Voir, entendre
    A Revoir, écouter

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Jeudi 1er octobre 2015, par Catherine Sokolowski

Petit mensonge d’une sainte

Et si Jeanne d’Arc n’avait jamais entendu de voix ? Et si elle les avait inventées pour parvenir à ses fins ? Car Jeanne était lucide. A une époque où l’intelligence était considérée comme l’apanage des hommes et les tâches ménagères réservées aux femmes, l’intrépide adolescente décide de se soustraire à sa condition de femme. Pour ce faire, elle prétend entendre des voix de saints qui lui confient la mission de délivrer la France. Elle devient un homme et s’emploie à convaincre son entourage de l’importance de cette mission. Une interprétation très physique d’un texte de Jacqueline Harpman par l’artiste transdisciplinaire Emilie Guillaume qui met tous ses talents au service de la révolte de Jeanne contre sa condition. Et elle le fait avec brio, certainement convaincue par la justesse de la cause, intemporelle.

Indifférente au désir et dégoûtée par le comportement de la plupart des hommes, Jeanne refuse d’être une femme : elle aurait voulu être un garçon. Les tâches assignées à ses congénères ne l’intéressent pas. Curieuse et intelligente, elle comprend qu’elle ne pourra s’épanouir dans un monde d’hommes qu’en devenant l’un d’entre eux. Cacher ses seins, éviter d’éveiller le désir et convaincre tout le monde y compris le dauphin qu’elle doit mener les troupes françaises contre l’Angleterre pour délivrer Orléans : une idée qui lui plaît. L’humour fait aussi partie du récit.

Alors Jeanne s’en va-t-en guerre. Avec une volonté qui ne se délite jamais. Le texte de Jacqueline Harpman est le récit d’une révolte. Une quête dont Jeanne, fougueuse et volontaire, sera la victime. Emilie devient Jeanne, charismatique et généreuse, cette Jeanne tellement convaincue du rôle ingrat de la femme qu’elle frôle la folie.

Et Emilie ? Comédienne, elle a d’autres flèches à son arc : de l’escrime aux arts martiaux, Emilie est également cascadeuse et acrobate. L’artiste au travail protéiforme offre ses talents à la cause de Jeanne. Pas de décors, mais de nombreux déplacements acrobatiques et maniements d’épée qui les remplacent. C’est la prestation d’Emilie que l’on retient, toute entière dévolue à servir Jeanne et sa rébellion précoce. Un spectacle original et sympathique qui mélange avec habilité la vraie histoire de Jeanne d’Arc et la stratégie surprenante de Jeanne-Emilie. A découvrir.

Catherine Sokolowski

Jeanne d’Arc au troisième degré

Jeanne d'Arc from NIGHTHAWKS on Vimeo.

Théâtre des Martyrs