Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 25 novembre au 6 décembre 2014
Horaires
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Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

Dans notre société en crise, où l’individualisme règne en maître, où le « Moi » domine outrageusement, où les dogmes ont partiellement volé en éclat, le « développement personnel » apparait dans certains milieux comme une « nouvelle religion », constate Olivia Carrère qui a donc décidé d’interroger les techniques de coaching relevant tantôt de l’accompagnement individuel tantôt de la thérapie. Avec, en arrière-plan, des questions relatives à l’éthique, à la protection de la vie privée, à l’émancipation de l’individu... Un spectacle sous forme de pièce-performance dans laquelle la comédienne installe un univers très personnel qui apportent à cette chronique libre autour du « développement personnel », une couleur fraîche et généreuse. Un spectacle qui nous confronte directement à l’ultra-modernité, ses réalités et ses travers.

Ecriture, interprétation & création musicale : Olivia Carrère 
Du 25 novembre au 6 décembre à 20h30, les mercredis 26 novembre et 3 décembre à 19h30, relâche le dimanche et le lundi, au Théâtre National
Prix : 19 € - 15 € - 10 €

Réservation : 02/203.53.03

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8 Messages

  • Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

    Le 25 novembre 2014 à 10:47 par Aurelia

    Je trouve que le sujet traité est intéressant : le paradoxe du comment trouver son individualité dans une société qui a tendance à tout conformiser tout en mettant l’inidividualité en avant, comment trouver sa place en tant qu’être authentique alors qu’on n’a pas le droit de montrer ses faiblesses dans ce culte du bonheur à tout prix. La comédienne joue très bien mais le jeu mériterait d’être poussé plus loin ainsi que le sujet pas assez exploité à mon goût. Joli jeu de lumière/images.. Intéressant mais un petit goût de trop peu, pas assez développé. Mais bravo !

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  • Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

    Le 26 novembre 2014 à 08:38 par Doctora

    Seule en scène, Olivia Carrère dit le texte qu’elle-même a écrit, alternant le rôle d’un individu à la recherche de son identité et celui d’un "coach" proposant des formules thérapeuthiques. Le monologue est fréquemment interrompu par des chansons en anglais, écrites et interprétées par la même Olivia Carrère. C’est trop pour une seule femme ! Même s’il y a quelques aspects intéressants dans la réflexion sur le développement personnel et la "dictature du bonheur", même s’il y a un "joli jeu de lumière/images", et même si l’actrice cherche constamment la connivence avec le public, je n’ai pas du tout accroché à ce spectacle, que j’ai trouvé monotone, sans humour ni émotion.

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  • Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

    Le 27 novembre 2014 à 06:46 par pierreha

    Globalement d’accord avec la critique de Catherine Sokolowski

    et l’avis de caillou_des_caraibes.

    Mais je serai nettement plus enthousiaste.

    Olivia Carrère a un beau regard au propre et au figuré.

    L’intérêt majeur réside dans les demi-teintes d’un texte jouant sur plusieurs registres, 

    dont celui de l’humour et de la dérision.

    Economie de moyens. Pas d’effets inutiles.

    L’inanité et la vacuité des discours autour du coaching sont intelligemment brocardées.

    Magnifique aussi le traitement de l’injonction contradictoire consistant à prôner la révélation de soi et le dénigrement des originalités.

    Non, vraiment, un spectacle nécessaire avec une auteure/interprète magnétique.

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  • Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

    Le 3 décembre 2014 à 01:15 par VincentD

    Pour une fois, j’ai lu le feuillet reçu à l’entrée de la salle. Je crois que je n’aurais pas dû. En effet, la belle promesse lue dans ce feuillet n’a pas été remplie pour moi. Je suis donc sorti insatisfait.

    Je n’ai rein à dire sur l’actrice, ni sur la mise en scène. Il y a eu de beaux moments. Mais je n’ai pas bien saisi le fil conducteur. Cel a partait un peu trop dans tous les sens.

    Mais je crois qu’il faudra suivre les prochaines créations d’Olivia Carrère.

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Jeudi 27 novembre 2014, par Catherine Sokolowski

Les mélodies du bonheur

Titre biblique pour un spectacle lyrique : Olivia Carrère, prix de la Critique du meilleur espoir féminin en 2012, propose un one woman show au National. Elle y incarne son propre rôle, celui d’une jeune trentenaire confrontée à une société en crise, tentant diverses approches pour résister aux agressions quotidiennes. Douce-amère, parfois drôle mais surtout triste, Olivia partage ses expériences et ses conclusions provisoires, comme le ferait une amie ou une collègue, sur un mode interrogatif. Inventaire des remèdes contre la morosité, l’exposé est volontairement verbeux. Ponctuée de mélodies minimales et de vidéos illustratives, la prestation est protéiforme mais c’est essentiellement le charisme de l’interprète que l’on en retiendra.

Olivia ne trouve pas sa voie. En contact avec Dieu, Franck Nicolas ou encore avec des centaines de célibataires sur le net, personne ne répond à son désespoir profond. « Je ne veux pas être sympa, je préfère être grossière » affirme l’interprète dans sa première chanson.
Sur les chemins sinueux du développement personnel, elle évoque les pistes qui lui sont proposées mais toutes se transforment en impasses. « Bouffée par l’indifférence », quelle pourrait être « sa contribution au monde » ? Dans une société sous influence freudienne peuplée de « binômes heureux », quelle est la place d’une célibataire ? Ignorer le sexe devient même un « acte politique ». Et pourtant, avec les hommes, elle n’a connu que des « contrats d’intérimaires voire de stagiaires ». Si Olivia s’attarde sur le célibat, elle évoque aussi son enfance, ses rêves, la religion, le clonage ou la reproduction dans une succession de mini sketches au vocabulaire pompeux entrecoupés de compositions musicales qui oscillent entre l’ironie et le constat d’échec.

Au final, un spectacle qui touche par sa forme personnelle et généreuse mais qui déçoit par la teneur du propos. Critique d’une société déréglée ou autoanalyse d’une jeune femme en détresse, la déferlante d’idées manque d’originalité. Il n’en reste pas moins qu’Olivia Carrère illumine la scène par sa présence et sa voix cristalline et que le spectacle assez court permet de découvrir ses nombreux talents.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles