JE MENS, TU MENS !

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 25 septembre au 26 octobre 2013
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JE MENS, TU MENS !

Je mens, tu mens ! - Susann Heenen-Wolff - Cie Biloxi 48 Une soirée chez un couple de la presque quarantaine : ils jouent au bridge avec un couple d’amis puis, la soirée avançant, à des jeux plus dangereux... Entre deux bons vins, ils parlent de tout et de rien : des premiers amours, de la hantise de l’orgasme de la femme, des avancées de la psychanalyse, des mensonges autour de la sexualité...

Avec un humour anglo saxon, la soi-disant "libération" sexuelle est ironiquement mise en cause. Une nouvelle auteure à découvrir !

Avec Quentin Minon, Mathilde Rault, Fabrice Rodriguez et Stéphanie Van Vyve. Mise en scène et scénographie : Christine Delmotte

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7 Messages

  • JE MENS, TU MENS !

    Le 1er octobre 2013 à 04:54 par pierreha

    Voilà un spectacle à ne pas rater même si ce n’est pas tout à fait du …théâtre.

    Il n’y est question que de sexe, mais rien n’y est graveleux.

    C’est drôle et même passionnant. 

    L’aspect didactique est peut-être trop présent mais la mise en scène est intelligente et les comédiens épatants. Ils tentent pour la plupart de rester légers et subtils ce qui n’est pas une tâche aisée compte tenu d’un texte certes instructif mais dont la démonstration est souvent académique.

    Rien d’étonnant puisqu’il a été écrit par une professeur de psychologie de l’ULB.

    On aurait aimé plus de demi-teintes. Les hommes y passent quand même pour des lourdaux.

    Mais ce sont des réflexions d’un habitué du théâtre et je le répète, c’est à vraiment à voir.

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  • JE MENS, TU MENS !

    Le 8 octobre 2013 à 11:47 par deashelle

    Sur scène, on revoit avec un plaisir immodéré Stéphanie Van Vyve dans le rôle de Charlotte. Elle fut Fantine dans les Misérables joués au pied de la butte du Lion de Waterloo. Elle a mis en scène et joué Diotime et les lions d’Henry Bauchau. On retrouve avec émotion le très nervalien (El Desdichado ?) Fabrice Rodriguez (applaudi dans Hammelin). Ils sont tous deux ici des comédiens merveilleusement complémentaires. L’autre couple composé de Mathilde Rault et de Quentin Minon, n’ont rien à leur envier. La connivence du quatuor est si évidente que l’on pourrait croire qu’ils improvisent sur scène. Voilà donc un travail d’équipe exemplaire.

    En dehors de l’excellence absolue de son casting, la metteuse en scène, Christine Delmotte a plus d’une corde à son arc. Qu’on se souvienne avec délices de plusieurs de ses productions comme Le sabotage amoureux ou La comédie des illusions. Elle rentre dans l’abîme du sujet par la lecture de citations très instructives d’une masse d’auteurs qui se sont intéressés à « la Chose ». Lunettes au bout du nez, Sandrine, l’un des personnages, fait doctement la lecture aux autres sur sa main, à la façon d’enfants qui jouent… « Sandrine prend son carnet dans son sac » : en effet, les notations scéniques – les didascalies - sont récitées face au public comme si cela pouvait aider le spectateur à se distancier un peu du sujet brûlant. Car tout le reste est d’une intimité brûlante. Les supports musicaux sont d’une actualité flagrante mais on ne vous dévoilera rien !

    Vous voulez une phrase de mecs ? « On ne peut pas parler d’autre chose ? » Et vous aurez tout compris ! Les personnages s’animent et se figent quand la tension devient trop forte, gelés ou bouillants de l’envie de comprendre et de savoir, mais jamais ils ne quittent vraiment la scène. Adultes, ils égrènent (face au public encore) tout ce qui se dit et se fait dans la vie sociale codifiée bon chic bon genre. Authentiques, ils se dévoilent avec tendresse retrouvée lorsqu’ils jouent entre eux l’intimité souvent tue par dérision. Vous l’aurez compris, ce spectacle fourmille de nuances. Il est enraciné dans le bon goût et la recherche généreuse du bonheur de l’autre. Et les joueurs de bridge seront aux anges. Car le but de ce jeu n’es-il pas de jouer le plus intelligemment possible avec le jeu qui vous est donné, sans faire confiance au hasard ou à la chance ? Un jeu où l’on peut gagner, sans avoir toujours les meilleures cartes ?

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  • Je mens, tu mens !

    Le 7 novembre 2014 à 02:23 par yurididion@gmail.com

    Mise en scène sympathique mais sans plus, avec quelques effets comiques. 

    Le propos sort des années 60 : comment parler de la sexualité, quel place pour le plaisir de la femme, etc. Et même s’il est encore d’actualité, le traitement psychologique (citation de Freud à l’appui) amène une sorte de lourdeur textuelle. 

    Cela dit, les comédiens à l’intérieur s’en sortent très bien, et il y a quelque chose sur le plateau.

    En bref, rien de remarquable : ni très bon, ni très mauvais.

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  • Je mens, tu mens !

    Le 7 novembre 2014 à 06:53 par miche271

    Je ne pense pas que la piece soit basee sur des propos venant particuliereemnr des annees 60...elle est pour moi parfaitement intemporelle avec la difference que la liberte de parole des femmes est enfin arrivee, meme si incomplete.

    Sympathique et amusante reflexion sur la sexualite et l’orgasme feminine. Messieurs, faites fonctionner vos meninges après ca :-)

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  • Je mens, tu mens !

    Le 16 novembre 2014 à 04:19 par chrisdut

    Et bien j’ai beaucoup aimé cette manière de présenter les choses : 

    utilisation de jeux d’ombres au début ; manière de concevoir les actions et les décors absents avec bruitages amusants ; présentation style cinématographique avec générique de fin et commentaires de spectateurs à la sortie de la salle. Tout ça fait que le spectacle est différent, frais et amusant, autour d’un sujet toujours aussi délicat. On parle donc de sexe et ce n’est pas vulgaire pour un sou. Les deux femmes se découvrent un point commun qui va faire retomber un peu le soufflé de leurs compagnons respectifs. Allez messieurs que diable, un peu d’imagination ! Une bonne petite pièce à vite découvrir.

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  • Je mens, tu mens !

    Le 5 décembre 2014 à 12:54 par qson

    Sujet délicat que celle de la jouissance féminine et tous les mythes qui l’entoure. Une mise en scène réalisée avec beaucoup d’humour et interprêté avec finesse par des comédiens merveilleusement complices.
    Seul un couple d’une soixantaine d’années a quitté la salle. Pour le reste, la bonne humeur était de mise. A la fin du spéctacle, j’ai entendu beaucoup d’hommes chuchoter à l’oreille de leur compagne : " et pour toi ?" La pièce ouvre une porte vers la discussion et la découverte.

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Jeudi 3 octobre 2013, par Jean Campion

Pénétrez-vous de ces vérités

Pour la psychanalyste Susann Heenen-Wolff, la difficulté qu’ont beaucoup de femmes à atteindre l’orgasme par la seule pénétration "n’est pas un "trouble" qui relève d’une histoire individuelle, mais qui se niche dans la nature même de la sexualité de la femme." C’est pourquoi elle a écrit une pièce destinée à rassurer la femme qui se croit "nulle" et l’homme qui se sent coupable. Mise en scène avec élégance par Christine Delmotte, "Je mens, tu mens !" est une comédie pertinente, souvent drôle, mais qui manque d’élan.

- chambre Philippe-Charlotte/ intérieur nuit.
Il aurait préféré lui faire l’amour sans préservatif, changer de position, mais s’endort heureux. Sans arrière-pensée. Grisée par ses caresses, elle s’est donnée sans retenue et ils ont atteint le septième ciel,... croit-il. Certes, Charlotte a éprouvé du plaisir, mais quand Philippe s’est déchaîné en la pénétrant, elle n’a pas eu d’orgasme.
- salon/ intérieur soir.
Comme chaque premier vendredi du mois, Philippe et Charlotte ont battu au bridge Romain et Sandrine. Gentilles mises en boîte. Puis on s’amuse au jeu des devinettes. Par des mimes très approximatifs, qui déclenchent fous rires et contestations. On boit du bon vin et la conversation s’oriente vers les premières expériences sexuelles. Perdu dans sa rêverie nostalgique : "J’avais 17 ans, elle en avait 18, en camp scout, un soir d’été, c’était délicieux.", Philippe est foudroyé par le " Délicieux pour qui ? " de Charlotte. Romain pérorant : "Paraît qu’il y a des clitoridiennes et des vaginales." se voit contré, tout aussi sèchement, par les deux femmes qui voudraient savoir ce que les hommes entendent par cette distinction. Philippe jette l’éponge. Détente. On écoute du Kurt Weil, on danse sur "Je t’aime,... Moi non plus". D’autres discussions confirmeront la difficulté de déraciner les idées reçues sur la sexualité.

En revanche, pas de tabou entre les femmes. Charlotte confie à Sandrine ses déceptions et lui pose des questions sur l’intimité féminine. Celle-ci justifie ses réponses, en s’appuyant régulièrement sur Freud. Mais son savoir théorique ne la protège pas des désillusions. Au début de sa relation, elle ménageait Romain, en simulant l’orgasme. Elle ne s’en donne plus la peine. Stéphanie Van Vyve (Charlotte) et Mathilde Rault (Sandrine) donnent à ces duos entre une amante mélancolique et une intellectuelle résignée beaucoup de vérité.

Quand Philippe et Romain, isolés dans la cave à vins, parlent sexe, ils aiment jouer les victimes : "On se fait baiser", "Le problème de l’homme, c’est la femme". Une ironie qui cache mal leur réticence à se livrer. "L’exigence de la performance sexuelle inhibe leur parole." (S. Heenen-Wolff). Drôle, décontracté, Fabrice Rodriguez campe un Philippe qui refuse de s’attarder sur ses échecs. Et Quentin Minon souligne l’immaturité de Romain. Fier d’être monté d’un cran dans l’échelle sociale, il tente de s’aligner sur des amis, qui représentent la réussite.

L’humour permet à l’auteur de masquer partiellement ses intentions didactiques. Philippe envoie promener ce vieux schnock de Freud, mais beau joueur, fait écouter "Quatre-vingt-quinze fois sur cent" de Brassens. Et Charlotte promet qu’à la prochaine réunion, le sexe sera banni des discussions.

Grand écran, génériques, indications de lieu et de temps. Christine Delmotte nous emmène au cinéma ! Régulièrement, un acteur sort de son personnage et face au public, décrit des actions mimées et accompagnées de bruitages par les autres comédiens. Quand elle cite Freud, Sandrine chausse ses lunettes et lit sur sa main. Des procédés qui, nous tenant à distance, renforcent notre lucidité. Misant sur des éclairages très travaillés et des musiques bien choisies, la mise en scène s’efforce de dynamiser ces conversations de salon. Cependant l’absence de progression dramatique, la constance des personnages et le retour de certains effets comiques font espérer une relance, qui ne vient pas. Et les commentaires, à la sortie du cinéma, enfoncent inutilement le clou.

Théâtre des Martyrs