Gunfactory

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 23 au 28 octobre 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

Moyenne des spectateurs

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Gunfactory

Connaissez-vous le commerce des armes ? La compagnie Point Zéro a mené l’enquête et appuie ce spectacle sur un travail documentaire fouillé. Pour nous mettre face à leurs constats et questions, les comédiens usent de projections, de marionnettes, de cinéma, de jeux vidéo, d’une caméra cachée…
En une vision kaléidoscopique, le spectacle traite le sujet en donnant la parole à divers intervenants : de l’ingénieur, qui garde une bonne conscience, en se disant que la majorité des balles qu’ils a conçues, finissent dans le sable à l’entraînement, du collectionneur vantant à sa fille les qualités d’une kalachnikov, du marchand d’armes faisant l’article et vantant les produits low cost de son catalogue… à la FN, notre Fabrique Nationale d’Herstal.
Sous forme d’une conférence de presse très animée, on nous informe que des armes sont vendues au Moyen-Orient. Les conséquences ? Que mettre en jeu face à l’emploi ? Peut-on fermer une usine qui tourne dans une région économiquement sinistrée ? Gunfactory ouvre le débat sur toutes les questions de ce commerce.

Gunfactory tire en plein dans le mille, emportant le spectateur par son intelligence, sa cohérence, une énergie sans faille soudée autour d’un propos porté à bout portant.

Distribution

Léone François Janssens ; Léa Le Fell ; Héloïse Meire ; Corentin Skwara ; Benjamin Torrini

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1 Message

  • Gunfactory

    Le 27 octobre 2018 à 14:47 par mike_bel

    Un visuel, avec hologrammes, époustouflant, un thème qui peut être passionnant mais une mise en scène qui part dans tous les sens, très trop moderne, et des jeux d’acteurs parfois limites amateurs avec cette nouvelle mode de devoir toujours hurler pour faire passer un message grave.

    Je n’ai pas détesté mais j’ai trouvé l’ensemble gâché par des choix trop artistiques

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Mardi 22 novembre 2016, par Dominique-hélène Lemaire

Tapie dans l’ombre...

Tsunami sur les planches…et cartes sur table. Il faut que les artistes fassent bouger les lignes. La première représentation de la pièce de théâtre "Gun Factory" par la Compagnie Point Zéro / Jean-Michel d’Hoop a eu lieu au Théâtre National dans le cadre du Festival pour la Liberté. Le théâtre de la Comédie Claude Volter a accueilli ensuite ce spectacle d’une brutalité inouïe, pendant près de deux semaines, avec un extraordinaire succès.

Le commerce des armes ? C’est le mal absolu ! On le sait et que fait-on ? On ajuste les législations ? La croissance des armes est exponentielle. Il est bien loin le temps des marches pour la paix ! Ainsi, dans la ferveur du principe du colibri, l’équipe résolument engagée de la Compagnie Point Zéro expose inexorablement les faits, de manière clinique et détachée, comme si notre monde n’était qu’un grand corps malade. Des chiffres astronomiques nous font savoir que la terre se transforme inexorablement en une poudrière de plus en plus explosive et que les bénéficiaires de ce trafic immonde ne sont nullement prêts à abandonner la partie. C’est dans ce commerce que les ploutocrates invétérés trouvent les profits les plus juteux.

C’est froid, laconique, cynique. Les faits sont palpables, étourdissants, presque inconcevables, dénoncés grâce à un arsenal théâtral à couper le souffle : tant par la puissance de l’imagination collective de cette équipe que par la présence physique tranchante et le jeu ajusté des comédiens en scène. On se doit de souligner avec force le travail fulgurant du vidéaste et des lumières. On est saisi à la gorge par la multiplicité de tableaux qui se bousculent et tuent à bout portant. Une multiplicité de points de vue contribue à une construction intelligente et objective du propos.
L’analyse se concentre sur La Belgique en particulier en Wallonie, au milieu de la problématique européenne. Les armes belges se retrouvent partout dans les mains de criminels de guerre des quatre coins de la planète. Il ressort que ce sont les pays de l’hémisphère Nord plus le Brésil qui sont le creuset du trafic de la mort sous les douilles. Parmi ceux-ci, la Belgique peut s’enorgueillir d’être l’un des plus petits pays du monde mais qui possède une des plus prolifiques multinationale d’armes légères au monde, la FN d’Herstal. Les pièces à conviction sont des dossiers scrupuleusement documentés, des écrits, des ouvrages, des interviews, des images volées de reportages de guerre, des sons, des armes et des munitions. Rien que du réel. Aveuglant et totalement insoutenable. La problématique de l’emploi dans de telles fabriques de mort sont développés avec finesse, clarté et honnêteté intellectuelle. Celle du respect des lois également.

Un Adieu aux larmes… Un Adieu aux armes… utopique hélas, mais bouleversant. Car si on avait proposé aux spectateurs de signer une pétition à la sortie, pas un spectateur n’aurait refusé, tant la qualité du spectacle et l’urgence du message était percutante ! Et sachez que tout ce qui a été dit ne concernait que les armes légères… En Belgique.

Cette production théâtrale qui n’a rien du divertissement ne donne de leçons à personne. Elle possède une lourdeur de plomb qui laissera dans les esprits des traces inoubliables. Ce spectacle peut faire peur, c’est dit dans l’introduction. L’arrivée des mercenaires signe le déclin de notre société avec l’apparition de SMP (Sociétés Militaires Privées). Soit. Mais il reste la parole de résistance, le respect de la légitimé. On ne doit pas se réfugier dans le silence ou chercher des coupables ou des victimes expiatoires. Comprendre aussi que si on se laisse guider par la peur, on s’empêche de résister tandis que la ruine totalitaire, tapie dans l’ombre, veille inexorablement.
Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre des Martyrs