Francesca

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Samedi 5 mars 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National
boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Francesca

« J’aimerais avoir un avis clair sur le capitalisme et sur le communisme aussi
et avoir 
une idée de comment on pourrait sortir de cette crise
et savoir quel serait un meilleur système 
et l’affirmer, 
et sur la position de la femme dans la société aussi et l’affirmer 
et une solution pour l’environnement 
le Mali
et …

J’aimerais savoir quel avenir je pourrais donner à mes enfants
 trouver une forme d’art qui soit la mienne, écrire des films, faire de la broderie ou des photos et cesser de la chercher, sortir de cette crise là aussi et mettre de l’humour dans les choses, parce que c’est vachement sexy quand même une fille qui a de l’humour et tellement plus digeste et de la discipline,
me lever tous les matins à 6h30 et faire du yoga 
et savoir comment parler aux autres, mais surtout à toi aussi, surtout. (…) »

La découverte de l’œuvre photographique de Francesca Woodman constitue le point de départ de ce spectacle. Un plongeon dans le carnet de notes d’une jeune femme. Un solo qui flirte avec la performance, entre un portrait et l’autofiction. Une langue brute, proche du journal intime et des extraits d’un poème d’amour épistolaire intitulé "Coeur de Lion" de l’auteur Ariana Reines, dont les spectateurs seront les seuls témoins.

 

Distribution

Nathalie Rozanes

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Vendredi 26 février 2016, par Catherine Sokolowski

Les labyrinthes de l’âme

Nathalie Rozanes propose un hommage très personnel à Francesca Woodman, légende de la photographie disparue en 1981. En se basant sur les œuvres de l’artiste, sur son journal intime, sur les écrits poétiques d’Ariana Reines et en y ajoutant sa propre vision des choses, l’actrice nous promène dans son monde, fait de subtilité, d’humour, de réflexion et d’introspection. Fort intuitif, ce voyage paraît parfois vague ou inachevé mais il permet de se rappeler Francesca et de découvrir une comédienne talentueuse, Nathalie Rozanes.

Qui était Francesca Woodman ? Photographe de génie mais aussi artiste multidisciplinaire, Francesca (née en 1958) était jolie, secrète et douée. Qualités que Nathalie Rozanes partage avec elle, toute en finesse, charmante et subtile. Mais la comparaison a ses limites : la première s’est suicidée dans son loft New-Yorkais à l’âge de 22 ans, hantée par les ombres qui marquent ses œuvres et dévastée par des épreuves récentes. Nathalie, au contraire, est lumineuse, joyeuse, positive. Elle tente de communiquer toute l’admiration qu’elle ressent pour la première même lorsqu’elle parle de crise existentielle.

« La rencontre avec elle est un dialogue avec soi-même » prévient Nathalie.

De ce contraste naît un spectacle surprenant, déferlante de références en forme d’hommage à l’artiste culte (et à d’autres figures féminines) qui laisse le spectateur dans l’expectative même s’il est partiellement éclairé par l’exposition « Iconic Echo » proposé en conclusion. Certaines caractéristiques sont laissées de côté. Le nu par exemple, très présent chez la photographe, n’est pas exploré par la comédienne. L’expo propose une nouvelle image du travail de Woodman à travers le prisme d’autres artistes (Lucie Guien, Thomas Depas et Thibault Grégoire).

Sérieuse, proposant quelques références explicites aux dérives de la société contemporaine, prônant la « micro-politique » ou force de l’interrogation individuelle pour solutionner les problèmes, l’artiste peut aussi se montrer absurde, surréaliste ou drôle. Nathalie peut tout faire passer mais ne le fait pas assez. Multipliant les références dans un flou contrôlé, elle propose des images brutes et pensées décousues sans que le spectateur ne se sente réellement impliqué. Un sentiment d’incomplétude flotte dans l’air. Volontaire ? Probablement, comme moteur de réflexion. Dans tous les cas, un intéressant miroir du travail de la photographe et une belle rencontre avec une artiste enthousiaste.

Catherine Sokolowski

Théâtre National Wallonie-Bruxelles