Dehors devant la porte

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 26 novembre au 7 décembre 2014
Horaires
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Dehors devant la porte

Dehors devant la porte raconte la quête du jeune soldat Beckmann qui revient chez lui après trois ans passés dans les camps en Sibérie durant la seconde guerre mondiale. Il découvre une Allemagne vaincue qu’il ne reconnaît plus. Tous ont tourné la page et il n’est plus qu’un « fantôme de la guerre ». A travers ses lunettes de masque à gaz, il voit ce que les autres veulent oublier. Et, lorsqu’il décide d’en finir et se jette du haut du pont, la rivière elle-même le rejette.

Texte : Wolfgang Borchert | Adaptation et mise en scène : Héloïse Meire
Une création de la Compagnie What’s Up ?! | Coproduction : Théâtre National/Bruxelles
Du 26 novembre au 7 décembre à 20h30, le mercredi 4 décembre à 19h30 et le dimanche 7 décembre à 15h, relâche le dimanche et le lundi, au Théâtre National
Prix : 19 € - 15 € - 10 €

Réservation : 02/203.53.03

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6 Messages

  • Dehors devant la porte

    Le 30 novembre 2014 à 11:22 par romeo

    Un beau
    moment de théâtre, émouvant et d’une
    grande originalité dans la mise en scène. Un texte très en avance sur son temps, dont certains passages sont encore tout à fait d’actualité (recherche d’un travail par ex.).
    Un Berckmann au ton juste mais quelque peu "récité" auquel peut-être tout le monde n’adhèrera pas.

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  • Dehors devant la porte

    Le 3 décembre 2014 à 01:11 par VincentD

    Tout d’abord, je dois dire que j’ai eu la chance hier d’assister à une présentation de la pièce et surtout de la vie de son auteur, hier soir avant de voir la pièce. Grâce à cette parfaite présentation, j’ai pu profiter au mieux de la pièce.

    Le sujet est fort et est quasi autobiographique. Il est merveilleusement traité par la mise en scène originale d’Héloïse Meire. Les acteurs sont tous excellents. Les décors sont beaux et traduisent parfaitement le climat de la pièce.
    Bref, j’ai passé une excellente soirée et j’attends avec impatience la prochaine msie en scène de cette jeuen belge.

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  • Dehors devant la porte

    Le 3 décembre 2014 à 12:18 par Lou Salome

    Peut-être la pièce est un peu trop longue, redondante ? Mais c’est l’unique pièce d’un très jeune auteur à la fin de la guerre 40 - 45 !
    L’adaptation est très belle, la scénographie est étonnante, les comédiens sont d’une justesse implacable, la thématique donne froid dans le dos. La guerre toujours aussi immonde qui laisse sur le carreau des dizaines d’êtres "vivants" mais impitoyablement "blessés"...

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  • Dehors devant la porte

    Le 5 décembre 2014 à 12:07 par curbain

    Si nous avons admiré le jeu des acteurs et de manière générale l’ensemble des éléments du spectacle, nous n’avons pas accroché au tout.

    Je n’ai pas su rentrer dans la pièce, et mes amis non plus, les répétitions et la lenteur ont étés difficile à surmonter. L’explication du contexte nous aurait sans doute été bénéfique.

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  • Dehors devant la porte

    Le 6 décembre 2014 à 04:21 par thdarell

    Mise en scène incroyable où aucun élément (visuel, sonore) n’est gratuit. Il n’y a pas une ombre qui soit inutile, les changements de scène se font à une vitesse incroyable, et j’ai vraiment été bluffé par l’inventivité des différents tableaux, principalement pendant la première heure de spectacle, très intense et sombre.

    Cela dit, mon humeur a peu à peu changé sur la dernière demi-heure, la faute à un texte parfois trop répétitif et geignard, voire niais. Mais peut-être était-ce dans une certaine mesure le but recherché, que nous mêmes spectateurs rejoignions le choeur de ces gens qui n’ont pas connu la guerre, et rejettent le soldat sdf en n’en pouvant plus d’entendre son histoire ? Ce serait gonflé commeparti pris scénographique, mai qui sait !

    Un dernier mot sur les acteurs, dont certains n’étaient pas vraiment gâtés par le texte original (la jeune fille et "Dieu", surtout, qui étaient presque insupportables à la longue) alors que d’autres, comme le colonel, étaient absolument brillants. Mention spéciale aussi à la jeune fille qui jouait la voix de la conscience (si j’ai bien interprété) ... Quelle acrobate !!

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Mardi 2 décembre 2014, par Blanche Tirtiaux

Voilà leur Allemagne

En 1947, Wolfgang Borchert écrit « Dehors devant la porte » et lui donne le sous-titre de « pièce qu’aucun théâtre ne veut jouer et qu’aucun public ne veut voir ». Héloïse Meire et Céline Hupin à l’origine de la compagnie What’s up ?! ont décidé de relever le défi audacieux de monter le texte sur les planches du National en lui redonnant une actualité.

La guerre est finie, un homme rentre en Allemagne. Trois ans se sont écoulés depuis la fin des hostilités mais Beckmann, jeune soldat de 25 ans, a été retenu en Sibérie et revient de cette épreuve perdu et épuisé. Il ne rêve que d’une chose : une porte à passer pour retrouver un foyer, un chez lui. Cependant son absence a été longue et il revient tout différent de celui qu’il était en partant, précise la préface de la pièce.

Borchert livre un texte noir où il utilise le ton du conte pour rendre compte de l’état d’errance d’entre vie et mort que connaît le héros. Héloïse Meire et Céline Hupin ont choisi d’utiliser l’onirisme du texte pour proposer des ambiances contrastées où le macabre rencontre le fantastique. Le spectacle commence par une image fort, particulièrement emblématique du spectacle dans laquelle la mort masquée émerge lentement d’une marée immense et organique évoquant des lambeaux de chair, des viscères ou un amas de cadavres. L’enfer que vit le héros se matérialise au travers de différents tableaux en dialogue étroit les uns avec les autres : derrière un voile en fond de scène des pans du rêve ou du cauchemar se déploient à demi-teinte ; sur l’avant-scène le soldat se confronte en clair-obscur avec le monde réel. L’ambiguïté des registres accentue le décalage que vit Beckmann et nous fait entrer au cœur de son tourment.

En filigrane apparaît alors le propos de la pièce, à savoir celui de la responsabilité individuelle dans l’horreur, le choix ou non du déni face à l’inacceptable. La guerre est finie ? Pour Beckmann elle ne l’est pas. Par sa quête éperdue du sens, le protagoniste nous partage les barrières et les refus qu’il essuie, nous fait rencontrer ses démons d’hier et d’aujourd’hui. L’Elbe personnifiée en figure mythologique refuse son suicide, le colonel de Beckmann dans son intérieur bourgeois le prend pour un fou. Chaque jour, on assassine, chaque jour on est assassiné... mais comment faire pour avancer sans oublier ses crimes ?

Le dispositif scénique revisite le texte et fait ressortir par l’allégorie l’intemporalité des questions posées. L’habile mise en abyme de la rencontre de Beckmann avec un directeur de théâtre pose par exemple un regard auto-réflexif sur la pièce et interroge le culte du divertissement face au désastre. En ce sens, le spectacle fait preuve d’une ligne lisible et cohérente, un rien didactique peut-être. Les scènes s’enchaînent avec cadence sur une bande-son rythmée et nous font pénétrer par la matière dans les nuées du héros. On apprécie d’assister à une recherche théâtrale entière et foisonnante incluant des acteurs impliqués et des personnages dynamiques, au risque peut-être de regretter qu’il n’ y ait davantage de sobriété et de suggestion.

Blanche Tirtiaux

Théâtre National Wallonie-Bruxelles