De Infinito universo

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 23 au 26 février 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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De Infinito universo

En trois tableaux, De Infinito universo oppose l’intime de l’être humain à la grandeur et au mystère de certaines questions universelles, auxquelles il n’y a pas de réponse. À tour de rôle, un astrophysicien, un berger et l’assistante d’une femme politique sont plongés dans un questionnement qui révèle une même tension théorique et humaine. La pensée est-elle seulement capable d’élaborer des systèmes de compréhension aptes à décrire chaque élément de l’Univers ? 

Ce spectacle s’inspire notamment des thèses de Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, selon lequel « l’histoire a commencé lorsque les hommes ont inventé les divinités et se terminera lorsque les hommes deviendront des divinités ».

Cela fait quelques années que Filippo Ferraresi collabore, entre autres, avec Franco Dragone, Roméo Castellucci et Fabrice Murgia, comme assistant à la mise en scène. Après avoir présenté la saison passée, dans le cadre de VOIX.E.S, la création sonore Dans la Caverne, cet artiste italien basé à Bruxelles depuis 2012, revient cette fois-ci avec une première mise en scène d’un spectacle créé en coproduction avec le Piccolo Teatro di Milano.

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Vendredi 25 février 2022, par Palmina Di Meo

DE INFINITO UNIVERSO

« Mon Dieu, avec toi je suis fou, sans toi je serai fou »

Création née de la collaboration entre le Piccolo teatro de Milan et le National, « De Infinito universo » de Filippo Ferraresi est directement inspiré de l’ouvrage « De l’infini, de l’univers et des mondes » de Giordano Bruno. Ce dialogue philosophique d’inspiration panthéiste fut publié à Londres en 1584 et valut à Giordano Bruno, frère dominicain, libre penseur, d’être brûlé vif pour hérésie sur ordre du pape Clément VIII. Giordano Bruno (de son vrai nom Filippo) fut le premier scientifique à imaginer une pluralité des mondes où l’homme évolue dans un système sans clôtures.

Conçu en trois tableaux, écrit durant le premier confinement, le spectacle interroge le sens de la vie dans l’infini de l’univers par le biais de la science, de la nature et de la politique.

Ferraresi, dont c’est la première production, fait appel à tous les savoirs qu’il a acquis au cours de ses collaborations avec Franco Dragone et Roméo Castellucci. Plus qu’un discours, c’est une installation théâtrale qu’il propose où la technologie, les effets spéciaux, les masques et la transformation de la matière se mêlent à des rêveries poétiques écrites par Leopardi, un poète du XVIIe siècle, et à des intermèdes acrobatiques (Jérémy Juan Willi).

Dans le premier tableau, un astrophysicien (Gabriele Portoghese) nous initie à la matière et à l’énergie noires. Un décor de forteresse grise traversé de rayons lumineux évoquant un univers carcéral ou les murs d’un monastère, un environnement sonore intriguant composé sur mesure par Lucio Leonardi, nous voilà plongés dans une composition mouvante aux couleurs contrastées (les éclairages sont de Claudio de Pace) qui ouvre une réflexion sur la merveilleuse mécanique de l’univers, un mystère qui reste absolu encore aujourd’hui. Et c’est surtout une invitation à la découverte, à la réflexion sur le sens et la finalité de l’univers, toutes questions fondamentales que nous avons tendance à négliger de nos jours au bénéfice de préoccupations égoïstes et terre à terre.
Une parenthèse de fraîcheur ce deuxième tableau qui fait surgir un pasteur et son monologue poétique adressé aux étoiles. Une véritable carte postale opposant l’infiniment petit de la condition humaine et l’immensité du cosmos. La poésie, la magie des mots, comme moyen d’appréhender la perfection d’un ciel étoilé, peut-on trouver mieux ?

Car le discours politique est bien limité, cantonné dans une vision à court terme de l’évolution de nos sociétés. Alors une jeune assistante d’Ursula Von der Leyen, notre présidente de la Commission européenne, écrirait bien un discours sur l’urgence de se préoccuper ensemble de l’avenir des hommes dans un monde qui court à sa destruction. Elena Rivoltini, comédienne et chanteuse lyrique baroque, occupe la scène de ce dernier volet qui renoue avec les interrogations de la Renaissance, la nécessité d’une régénération morale.
Se pose la question de l’essence divine, en créant des barrières et des mondes clos pour protéger des lois mercantiles, ne s’éloigne-t-on pas de la vérité et du véritable destin de l’homme ?

Palmina Di Meo

Photo : © Event Horizon Telescope Collaboration

Théâtre National Wallonie-Bruxelles