Contes et légendes

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 9 au 21 novembre 2021
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Contes et légendes

L’œuvre de Joël Pommerat est intimement liée au Théâtre National. C’est notamment dans nos murs qu’en 2011, il créait son magnifique Cendrillon. En 2016, nous présentions également Ça ira (1) Fin de Louis, un spectacle fleuve sur le politique. 

Avec Contes et Légendes, l’auteur-metteur en scène français revient à une forme de théâtre plus intimiste. Il se penche sur l’enfance et principalement sur ce point de basculement quand elle glisse vers l’adolescence. Quand les premières interrogations surgissent. Comment se construire, à travers quelles représentations collectives ? Joël Pommerat associe ce moment-clé de l’existence humaine au mythe de la créature artificielle. Dans un univers légèrement futuriste, il imagine une cohabitation entre les humains et des robots sociaux. Non pas que l’intelligence artificielle soit au cœur du travail. Sa présence apparaît plutôt comme un prisme au travers duquel nos relations, nos émotions se révèlent dans toute leur complexité. 

Le spectacle est le fruit d’un travail au long cours. Huit mois d’ateliers et de répétitions nourris de recherche. Vous en dire plus serait péché. Ce serait comme vous révéler la fin d’un film exaltant. Nous sommes au théâtre certes, mais avec une équipe de haut vol et une écriture de plateau ciselée, Joël Pommerat nous le ferait presque oublier.

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1 Message

  • Contes et légendes

    Le 13 novembre 2021 à 12:15 par mike_bel

    Textes parfois un peu pauvres et vulgaires mais rattrapés par de superbes jeux d’acteurs et une belle scénographie.
    Un bon Pommerat et très différent de ce qu’il a pu faire précédemment.

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Vendredi 12 novembre 2021, par Catherine Sokolowski

L’indispensable besoin d’aimer

Démarrant sur des chapeaux de roue avec un échange tonitruant entre quelques ados, la nouvelle création de Joël Pommerat surprend. Pimentée d’argot et teintée d’humour, cette première saynète à des allures de chorégraphie verbale. Le garçon, nerveux, se demande si son interlocutrice est un robot. Les thèmes sont définis, ce soir, on parlera adolescence et androïdes. L’intervention des robots permet de développer le sujet principal, à savoir la difficulté pour les enfants d’évoluer sereinement. L’éducation lacunaire, les problèmes d’identité et les influences extérieures engendrent des incertitudes et des dysfonctionnements qui sont décortiqués par le metteur en scène à travers une succession de sketchs basés sur la vie quotidienne. Comme d’habitude avec Pommerat, du tout grand théâtre !

Dans un monde qui s’apparente au nôtre, les parents peuvent acquérir un robot pour accompagner les enfants entre 8 et 15 ans. Présentés comme une solution éducative et pédagogique, ces robots ont une apparence humaine, tout en conservant une certaine rigidité de mouvement. Parfois, leurs réponses sont inadaptées « Tu crois qu’on pourrait s’entendre ? » demande un enfant à son compagnon potentiel. Réponse inattendue de l’androïde : « Je t’entends déjà très bien ».

Les parents achètent un robot pour être soulagé des tâches quotidiennes. L’enfant, laissé de plus en plus souvent seul avec son nouveau partenaire, s’y attache. Pour éviter cette humanisation du robot, l’enfant doit s’en séparer au début de l’adolescence, alors que l’intelligence artificielle de la machine l’a précisément formaté pour être parfaitement compatible avec son compagnon humain.

Les thèmes de la masculinité et de la féminité sont également au centre de la pièce, à différents niveaux. Dans l’une des scènes, de jeunes garçons suivent une formation pour devenir des hommes, des vrais. Qui est qui ? Les acteurs interprètent moulte rôles avec une précision inouïe. Un des critères de recrutement a été la taille, ils devaient être petits puisqu’ils tiennent des rôles d’enfants. Un casting surprenant mais nous ne vous en dirons pas plus si ce n’est que qu’ils sont tous au top.

Alors que les enfants résistent, certains parents ont complètement démissionné. Comme le dit un père accablé, ce n’est pas sa faute, il est confronté aux « limites des personnes humaines ». Métaphore des dangers de la société contemporaine, la pièce séduit par le ton léger qu’elle adopte pour aborder des sujets graves. Les androïdes sont gentils et drôles, parfaitement interprétés par des humains qui s’en donnent à cœur joie. Un spectacle qui séduira incontestablement un très large public. Chapeau bas, Monsieur Pommerat !

Crédit photo : © Elizabeth Carecchio

Théâtre National Wallonie-Bruxelles