Carmen - La Veritable histoire

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 22 avril au 23 mai 2015
Horaires
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Carmen - La Veritable histoire

Entre Bonnie and Clyde et Sailor et Lula, l'histoire parodique mais tragique, comique mais émouvante, nous emporte du Guadalquivir aux rives de l'enfer.
Carmen y est convoquée par Prosper, comme on convoque les esprits.
Carmen, l'insaisissable gitane, change de rôle comme elle respire.
Sorcière à ses heures, elle représente un pouvoir exacerbé de l'imprévisible sur le conventionnel.
Femme fatale, elle est l'incarnation nuisible de l'imaginaire indompté.
Fantasmes de la langue et de ses dérives, elle représente celle que l'amant éreinté par sa course ne pourra que tuer lorsqu'il l'aura enfin capturée.
Après Alice, le Décaméron, Lolita ou les 1001 nuits, la troupe de L'Infini théâtre, qui se passionne pour la transposition du récit romanesque en théâtre épique,
nous promet un spectacle musical dansant, enlevé et prenant, mêlant, comme de coutume sur les planches de L'Infini, un ici et maintenant troublé et des histoires figurées.
Des musiciens en scène transposent des extraits de la célèbre partition de Bizet en une vibrante musique d’aujourd’hui.

Distribution

Avec : Alexia Depicker, Daphné D’Heur, Florence Guillaume, Sylvie Perederejew, Laure Voglaire, Patrick Brüll, Laurent Capelluto, Toni D’Antonio, Vincent Huertas, François Langlois, Vincent Zabus Piano : Antoni Sykopoulos Batterie/percussions : Gauthier Lisein Mise en scène : Dominique Serron Texte : Dominique Serron d’après Mérimée Création et Direction musicale : Antoni Sykopoulos Scénographie et costumes : Christine Mobers Création lumières : Franco Desautez Assistants à la mise en scène : Colin Javaux et Clémentine Colpin Assistant scénographie : Simon Detienne Régie : Bruno Smit Tournée : Sam Guenoun

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15 Messages

  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 24 avril 2015 à 11:53 par Alexei

    Contrairement aux avis ci-dessous, je ne partage pas l’entousiasme de ceux-ci. En effet, j’ai trouvé ça infiniment long et aucunement drôle. Ce qui m’énervait le plus était le conteur/narrateur qui semblait diriger les acteurs. J’avais le sentiment d’assister à une répétition et non à une pièce. Pour moi, la narration couper le rythme de la pièce et le jeu des acteurs. Une chose qui m’énervait encore plus, c’est que déjà, je n’ai pas ressenti de passions alors que pour moi Carmen en est une. Ca beuglait mais c’était pas sanguins comme le sont les espagnols. J’ai trouvé ça mou et long.

    Et pour le petit détail : il n’y avait pas de castagnettes.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 24 avril 2015 à 12:41 par othman

    La troupe de L’Infini théâtre nous fait vivre la tragique histoire de Carmen et de son amant, en musique mais non sans humour. Le spectacle proposé est riche en couleur et le conteur nous embarque pour plus de 2h de récit mise en scène avec brio par les acteurs.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 25 avril 2015 à 10:30 par Joenath

    J’ai beaucoup aimé ce spectacle magique, dansé, conté et chanté, très bien mis en scène avec de beaux costumes, de la couleur et de l’imagination. Un peu long quand même, 2h 15 cela aurait pu être un peu raccourci. Mais bravo un magnifique spectacle.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 26 avril 2015 à 03:26 par asou

    Carmen revisité. Très agréable soirée en ce qui me concerne : bon jeu d’acteurs, chouette mise en scène, jolis costumes. Le tout agrémenté de musique et de chants. Un seul petit bémol cependant : un peu difficile à comprendre au début. Je conseille cette pièce.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 27 avril 2015 à 06:31 par juliette

    ne cherchez pas l’opéra de bizet ; on en est loin ; ici le spectacle est plein de fougue , de tours et détours, plusieurs camen diffférentes et un ryhtme très soutenu ; on rit et on applaudit aux danses et chants des acteurs ; très gai et à recommander

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 28 avril 2015 à 01:11 par yurididion@gmail.com

    S’il faut s’arrêter au fait qu’il n’y ait pas de castagnettes, on peut tout aussi bien dire qu’il n’y avait pas de taureau, et que Lucas n’est pas réellement mort... Quant à savoir si les espagnols sont sanguins, c’est plus que stéréotypé comme avis.

    Il ne faut pas perdre de vue que le théâtre est un art d’artifice autant que d’évocation, et c’est cette deuxième approche qu’il faut s’attendre à voir, de manière générale, avec l’Infini. 

    C’est aussi la forme qui convient le mieux à la vérité du récit fait au public : aller à l’encontre du naturalisme et affirmer la théâtralité de la scène (la fameuse distanciation brechtienne). Rappeler qu’il est au théâtre, c’est pousser le public à réfléchir, à comprendre, à vivre et non à regarder béatement.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 30 avril 2015 à 04:17 par pierreha

    La troupe se débrouille plutôt bien, les musiciens aussi, la mise en scène est assez nerveuse et pourtant on décroche.

    La nouvelle originale de Mérimée dontl’histoire est complètement biscornue est, tout compte fait, relativement inintéressante. Drôle d’idée de reprendre ce récit d’un 19e siècle souvent ridiculement romantique.

    Ou alors, il fallait en faire une fable moderne sur "l’amour qui est un enfant de bohème" avec des personnages contemporains.

    Et je suis d’accord avec d’autres : le narrateur (Patrick Brüll) cabotine.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 30 avril 2015 à 10:07 par VincentD

    Je rejoins quasi totalement l’avis d’Alexei. Je n’ai pas aimé ce spectacle. Le narrateur m’a prodigieusement énervé. Sa manière de jouer date terriblement. Les perpétuelles répétitions et relances sont crispantes. Spectacle qui dure au moins une demi-heure de trop. Même si certaines actrices et certains acteurs m’ont parfois touché.

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  • Carmen - La Véritable histoire

    Le 1er mai 2015 à 10:07 par lepot

    Très intéressant de retrouver l’approche de Mérimée et de savourer un "Carmen" bien plus imaginatifet amusant que trop souvent. .Théâtre avec chants ,comédie musicale ??? Un peu de tout cela et très bien réalisé.

    Les musiciens et chanteurs sont très bons et on passe surpris 

    d’une facette de Carmen à une autre encore rendues plus nettes par la constance d’un José plus univoque .Bravo ! à l’adaptation et aux acteurs ...Seul regret .Pourqoui ne pas avoir fait un entracte ? La pièce le permettait et ... nous aurions gardé l’ attention plus vigilante que la pièce méritait.

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Lundi 4 mai 2015, par Jean Campion

Prends garde à toi !

Parue en 1845, sans grand succès, la nouvelle de Mérimée "Carmen" sortit de l’ombre grâce à l’opéra de Georges Bizet. Cependant les auteurs du livret, Meilhac et Halévy, l’avaient édulcorée. Il ne fallait pas choquer la bourgeoisie parisienne de 1875. Pour raconter "la véritable histoire" de la gitane aux mille visages, peinte avec passion par Prosper Mérimée, Dominique Serron est repartie du texte. Sans négliger "ce que l’opéra a rendu incontournable".
Elle a découpé la nouvelle en quinze séquences, qui ponctuent chaque apparition de Carmen. Plusieurs versions de chaque scène ont été soumises à l’épreuve du jeu. Un travail minutieux qui permet à l’Infini théâtre de nous offrir un spectacle foisonnant et original.

Pastia, le maître des lieux, accueille successivement les musiciens et quatre hommes, qui sympathisent avec le public. Des accessoires remplissent leurs valises. Prêts à servir le récit. Ces hommes ont rendez-vous avec un écrivain qui leur a promis d’exhumer la véritable histoire de Carmen. Dès qu’il apparaît, une question fuse : allons-nous la voir ? Pas de réponse. Prosper s’égare dans un labyrinthe d’explications agaçantes. Impatience ressentie par les spectateurs. Enfin ! Une faible lueur éclaire Don José dans sa prison. Condamné à mort, il attend son supplice et confie son journal à Prosper.

Celui-ci, micro en main, commence à le lire. Mais très souvent, il s’interrompt pour laisser place à l’action. Il distribue les rôles et en assume certains. C’est lui qui mène l’enquête sur la bagarre entre les cigarières ou qui glisse le couteau dans la main de Don José. Les acteurs ont des physiques très différents. Pourtant, chacun a l’occasion de représenter l’amoureux transi. Par leurs récriminations, leurs maladresses ou leur jeu caricatural, les comédiens nous tiennent à distance des péripéties dramatiques. On ne peut que rigoler devant les soubresauts burlesques de Garcia, baignant dans son sang. Prosper est un narrateur qui dit "Je", en s’identifiant à Don José. Avec subtilité, Patrick Brüll nous fait sentir que cet intellectuel français est sensible au charme des Andalouses et qu’il fantasme sur Carmen. Comme les autres hommes, envoûtés par cette femme fatale.

Leur désir fait surgir cinq "Carmen" : la danseuse, la chanteuse, l’ambivalente, la sorcière, la douce. Cinq facettes d’une femme qui refuse toute entrave. L’opéra met en valeur sa volonté de gravir l’échelle sociale : la cigarière devient la compagne d’un brillant torero. Dans la nouvelle, la gitane passionnée mais manipulatrice cède à son impulsivité et entraîne Don José dans une cavale sanglante. L’amour, que lui inspire cette femme volage, fera de lui un brigadier dégradé, un contrebandier et un assassin.

Cependant, si l’on excepte la dernière séquence, le climat du spectacle n’est pas tragique. Loin s’en faut. Scènes teintées d’humour, ballets impeccables, chants d’ensemble se passent le relais, sur un rythme très soutenu, pour nous emporter dans un tourbillon. Antoni Sykopoulos, le directeur musical, reconnaît que : "La matière musicale fournie par le chef-d’oeuvre de Bizet est tellement ancrée dans la conscience populaire qu’il aurait été dommage de s’en priver." Il a donc transformé différents airs de l’opéra en compositions d’aujourd’hui et les a associées à des morceaux de jazz ou à des rythmiques sud-américaines. Revisiter Carmen en croisant l’opéra est un fameux défi. Brillamment relevé, grâce à la mise en scène rigoureuse de Dominique Serron et à l’aisance des onze comédiens de l’Infini théâtre.

Théâtre des Martyrs