l’amour, la guerre

Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 1er au 12 octobre 2013
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l’amour, la guerre

Avec l’amour, la guerre, librement inspiré de Shakespeare et de son traitement de l’amour et des passions, Selma Alaoui construit une véritable saga familiale moderne. L’amour y est moteur de changements : les liens se nouent et se dénouent sur fond d’enjeux politiques, financiers et familiaux. Diane, savant mélange de Cordélia et d’un Hamlet au féminin des temps modernes, tente de renouer les liens avec son père et ses deux sœurs aînées. Pour ce faire, elle se rend à une fête donnée sur l’île du père. Malgré la marchandisation des sentiments qu’offre le père, Diane dépasse ses peurs et ses vieux démons pour se lancer dans l’aventure de l’amour et de la réconciliation. Cette révolution intérieure chez Diane conduit alors à un changement dans son entourage. Jusqu’où peut-elle aller dans le chemin vers l’amour ? Ira-t-elle jusqu’à révolutionner son existence ? Dans l’ambiance chaude et orageuse des îles tropicales, les comédiens vont chanter, pleurer, s’aimer, se déchirer, boire comme dans un vaudeville où le mélodrame rejoint la comédie. l’amour, la guerre est un spectacle à la théâtralité libre, joyeuse, jouissive, qui fait apparaître l’amour comme moteur créatif de la vie et du changement.

Avec : Yoann Blanc, Christian Crahay, Soufian El Boubsi, Estelle Franco, Emilie Maquest, Nathalie Mellinger, Achille Ridolfi

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4 Messages

  • l’amour, la guerre

    Le 3 octobre 2013 à 11:31 par Zaffira

    Je trouve la critique de Melle Karolina Svobodova très juste... En effet le second degré, l’auto-caricature, le ton parodique surprennent agréablement le spectacteur au début mais le laissent sur sa faim, selon moi ... Ils aident en effet ici et là à soutenir le propos, mais on ne comprend plus, après le "continuel énervement pathétique" (perfect !), quand est-ce que l’on peut réellement écouter le coeur des personnages... On a peur de s’émouvoir et de se sentir con si quelques minutes après, le personnage de Misha débarque avec son "reality check" ... Du coup, tout reste en surface ... J’ai aimé les couleurs, le son et la musique, le décors... C’était comme regarder un très agréable film, sans avoir été intrigué par les nuances apportées aux personnages... J’ai toutefois trouvé l’acteur Soufian El Boubsi épatant !

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  • l’amour, la guerre

    Le 4 octobre 2013 à 09:34 par Marie Dequenne

    L’on peut aimer ou ne pas aimer une oeuvre,tant mieux.
    Le théâtre est un art vivant et mérite quand même une critique qui ne passe pas totalement à côté de son sujet.
    Pourquoi parler de 1 er ou de 2ième degré quand toute la mise en scène repose sur la critique de la superficialité et du degré dont l’amour et les sentiments sont récupérés.
    J’ai fort aimé la distance et le cynisme qui est un point de vue dramaturgique solide et dont les spectateurs se sont totalement emparés grâce à l’excellent jeu des comédiens sachant jongler avec une pallette d’émotions mais aussi d’idées car eux connaissent leur sujet.
    Ce qui est frappant(j’étais présente à la deuxième représentation) c’est combien le pari est réussi ;surtout pour une génération de spectateurs jeunes(il y avait des écoles ou des associations en salle).Il est rare de sentir une telle osmose dans une salle Bruxelloise.
    PS:Il existe une pièce sur le métier de critique de théâtre ;cela s’appelle ’Amateur’ de Gerardjan Rijnders...C’est parfois trop triste un critique de théâtre.....

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  • l’amour, la guerre

    Le 9 octobre 2013 à 12:28 par Lou Salome

    Ah ! comme il est agréable d’aller au théâtre quand le théâtre est ainsi jubilant, riche, intelligent, bien joué, surprenant, inventif, émouvant, "dansé". Petits bonheurs que la scène de "séduction bagarrée" entre les deux jeunes gens ! ou l’entrée dansée du père. Théâtre "physique", théâtre qui nous entraîne, Shakespeare remixé, l’actualité qui s’y infiltre et s’éclate (l’écroulement d’une usine au Bangladesh), la haute technologie qui remplace les dieux fomenteurs de tempête et autres catastrophes "naturelles"... je sors de ce spectacle à la fois rassasiée et indiciblement démunie. Avec l’envie saugrenue d’y revenir, de revoir. De me délecter encore une fois.

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Jeudi 3 octobre 2013, par Karolina Svobodova

Shakespeare pour rire

Au théâtre des Tanneurs, Selma Alaoui se lance dans l’exploration des sujets les plus universels qui soient. L’amour, la guerre, les deux extrémités des relations humaines. Y a-t-il encore quelque chose à en dire ? Face à la surabondance des œuvres qui leur sont consacrées, la metteuse en scène fait le choix du patchwork. Se saisissant d’un fil et d’une aiguille, elle tisse ensemble les mots lus et aimés. Ceux de Shakespeare, bien sûr, mais aussi ceux d’écrivains tels que Tchékhov, Yeats ou Kerouac. Assumant jusqu’au bout cet éclectisme, la forme même du spectacle joue avec les codes théâtraux. De la tragédie au vaudeville, l’équipe d’acteurs amuse les spectateurs en interprétant les personnages clichés des différents genres.

Au départ il y a Diane. Hybride d’Hamlet et de Cordélia, elle est le personnage tragique par excellence. La violence coule dans ses veines, nous prévient-elle d’emblée, comme si la guerre faisait partie de son intimité. Cette violence prendra la forme de la vengeance : nourrie de peur et de colère, elle part affronter son père tenu pour responsable de la mort de sa mère. C’est sur une île paradisiaque, entourée des autres membres de sa famille, qu’elle le retrouvera. Elle est attendue : le vieux manager emboîte le pas à ce pauvre Lear en voulant séparer son "royaume" entre ses trois filles.

La suite de l’histoire on la connaît : la question de l’amour filial, l’hypocrisie, les déchirements, les jeux de pouvoir, la mort.

Et l’amour alors ? Certes, rencontre amoureuse il y a. Mais celle-ci a-t-elle réellement la force de changer le destin des protagonistes ? J’avoue ne pas avoir vu cet amour annoncé comme pouvoir rédempteur. Je n’ai pas senti la puissance bouleversante de l’amour, conduisant inexorablement à la remise en question de ce qui jusque-là allait de soi.

Pour que le spectateur puisse accueillir une telle proposition, il aurait fallu lui en donner les moyens, c’est-à-dire développer un horizon d’attente adéquat. Or, l’ensemble de la pièce semble reposer sur le second degré. Les acteurs caricaturent les personnages-types qu’ils incarnent. Le ton est parodique et les postures volontiers stéréotypées. Cette surdramatisation sert souvent le propos et permet au spectateur contemporain de découvrir les grandes figures du répertoire sous un autre angle. Ainsi, avec son ton exagérément tragique, son continuel énervement pathétique, Emilie Maquest donne à voir un personnage complètement en porte-à-faux avec l’époque contemporaine et les préoccupations futiles des autres protagonistes qui ne peuvent qu’hausser les épaules en déclarant "elle est marrante, la petite". Aussi rien d’étonnant à ce qu’on ne puisse pas la prendre au sérieux quand elle tombe amoureuse. La distance ironique a pris toute la place et l’émotion ne parvient pas à arriver jusqu’à nous. C’est dommage car à de nombreux moments, l’on aurait aimé se laisser prendre, on sentait l’émotion toute proche, on la sentait possible.

Mais comment la laisser advenir tant que Diane pousse "ses jérémiades entre deux palmiers" pour nous faire marrer ?

Karolina Svobodova

L’amour, la guerre

Théâtre Les Tanneurs