"Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

Théâtre | Théâtre la Balsamine

Dates
Du 2 au 13 février 2010
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.balsamine.be
info@balsamine.be
+32 2 735 64 68

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

"Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

Deux auteursfinlandais, Bengt Ahlfors et Johan Bargum, nous racontent l’histoire de… deuxauteurs dramatiques finlandais, A et B, qui reçoivent commande d’une comédie,pour deux acteurs, sur le thème du sida. Ne sachantcomment se dépatouiller d’un début créatif des plus difficiles, ils décident de partir de leurs proprespersonnalités, se mettant dans la peau de leurs personnages. Ils vont êtreleurs propres cobayes et s’observer au microscope, navigant entre lesfrontières du mode théâtral et de l’intime. Ils conduisent alors leur processusde création dans leur vie même et y introduisent le virus. Ils observent cetélément destructeur, ils relèvent les ambiguïtés, les changements, les dégâtsque l’arrivée de cette maladie provoquerait sur eux, sur leur entourage, surleurs relations et dans leurs vies professionnelles. Ils révèlent ainsi leursdouleurs et leurs contradictions : leurs peurs, leurs lâchetés, leursdifficultés à assumer leurs responsabilités.En montrantles ficelles et les stratagèmes de la construction d’une œuvre dramatique, enjouant à mélanger le vrai avec le faux, le drame et le comique, ils nousétourdissent un peu, et nous font glisser de leurs questionnements d’auteursvers nos propres questionnements d’êtres humains.
Mise enscène : IsabellePaternotteAvec : Olivier Darimont, Jan HammeneckerDramaturgie : Pietro PizzutiTraduction :

Philippe BouquetScénographie

Marie-Bénédicte Baudin

Assistante à la scénographie :

CarolineCaillat

Éclairages : Laurent Kaye

Photo : © David Gladsteen


Une coproductiondu Théâtre de la Balsamineet de La Chargedu Rhinocéros

Laissez nous un avis !

5 Messages

  • "Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

    Le 4 février 2010 à 11:31 par loulou

    Très belle surprise ce soir à la Balsamine !
    Malgré ce titre énigmatique qui nous est expliqué dès le début du spectacle,un texte simple,limpide mais combien efficace pour nous parler du sida.
    On pourrait s’exclamer :encore ! mais ce n’est pas le cas car la man ière d’en parler est très originale.
    Bravo aussi aux deux comédiens qui savent nous toucher , nous faire rire et nous faire réfléchir sur un sujet passé au deuxième plan mais hélas toujours d’actualité.
    A voir.

    Répondre à ce message
  • "Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

    Le 7 février 2010 à 12:35 par coppens

    Rien à voir avec le titre bien sûr, alors qu’on s’attend à voir débarquer 2 compères de la brousse....Après une amenée un peu ennuyeuse du sujet nous voilà enfin plongé pieds joints dedans."Et si tu avais le SIDA, que ferais-tu ?"Mélange de rires, d’émotions, de réalités,de situations, le tout pimenté de quelques clowneries pour à peine dédramatiser l’histoire.
    Très bon jeu d’Olivier Darimont.

    Répondre à ce message
  • "Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

    Le 10 février 2010 à 10:51 par Pierre1

    Une salle "aseptisée" nous met d’emblée dans le vif du sujet. Le décor est volontairement désordonné car 2 écrivains planchent sur un sujet difficile : Comment écrire une pièce sur le sida qui soit percutante et intéressante pour le public ? Le pari est largement relevé puisque nous entrons dans la vie intime des acteurs et que l’émotion est présente. Une pièce à voir.

    Répondre à ce message
  • "Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

    Le 17 février 2010 à 10:05 par ibastait

    Si la mise en scène était intéressante, et d’une "hygiène" irréprochable, en revanche, certains aspects de cette pièce me laissent particulièrement perplexe... Le choix des comédiens, l’un fr et l’autre nl, eut pu être mieux exploité : là, on s’interroge sur le pourquoi de cet accent, le lien avec la pièce et le sujet. Le propos semble éculé, et terriblement moralisateur.
    Je n’ai pas du tout non plus cerné la mise en abîme des auteurs finlandais écrivant sur des auteurs finlandais : on voit juste 2 comédiens bien belges qui tentent de nous faire rélféchir sur les attitudes à adopter face à la séropositivité, et c’est tout, c’est malheureusement tout. Grosse déception.

    Répondre à ce message
  • "Y a-t-il des tigres au Congo ?" de Bengt Ahlfors et Johan Bargum

    Le 2 mars 2010 à 05:08 par programm

    Vu le titre de la pièce, je ne m’attendais pas du tout à aborder un sujet aussi "sensible" que celui sur le sida....
    Les comédiens ont réussi à nous faire réfléchir sur tout ce qui touche de près ou de loin au sida : son origine, la manière dont on l’attrape, qu’il suffit "juste d’une fois", comment réagirions nous si on l’avait... et les autres, notre entourage, faut-il leur dire ?
    Très belle pièce, bien jouée. Ca nous touche, car ça pourrait arriver à de nombreuses personnes je pense et on se pose pas mal de questions après (peut-on avoir confiance en son conjoint quand il part en voyage d’affaire ? Faut-il de temps en temps faire un test de dépistage ds le couple ?)
    Je la conseille surtout aux étudiants de secondaires afin de leur faire comprendre à quel point il faut rester vigilant envers ce fléau !!!

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Mardi 9 février 2010, par Jean Campion

Face à la vérité

Titre énigmatique pour une pièce aux intentions claires. Dès 1986, lorsque le sida prenait sa dimension médiatique, Bengt Ahlfors et Johan Bargum, dramaturges finlandais écrivant en suédois, ont voulu l’aborder dans... une comédie. Leurs personnages, qui sont leurs clones, emmènent le spectateur dans leur processus créatif, l’incitant à imaginer son comportement face à la maladie et à s’interroger sur sa responsabilité. Un spectacle utile, souple, teinté d’humour, mais qui n’évite pas tous les pièges du théâtre didactique.

Les mégots, les bouteilles vides, les papiers qui jonchent la table, montrent que les deux auteurs n’en sont pas à leur première séance de travail. C’est "A" qui relance le scénario. En lisant qu’une mère n’ose pas ouvrir les lettres de son fils, sans mettre de gants de caoutchouc, il s’est persuadé que l’on peut tourner en dérision les préjugés sur le sida. Aussi il imagine qu’un photographe homosexuel , revenant du Congo, suscite une méfiance incontrôlée... "B" ricane : ces clichés ne feront pas rire ! L’affrontement entre les deux hommes rétablit certaines vérités sur les voies de transmission et la relative impuissance des traitements. Bien sûr, ces rappels à la vigilance sont nécessaires, mais manquent parfois de subtilité.

Comme la mayonnaise ne prend pas, "B" est prêt à jeter l’éponge. Mais ils ont déjà touché un acompte, pour écrire cette foutue comédie. Alors ils changent l’angle d’attaque : ils vivront des situations précises dans la peau de leurs personnages. A Copenhague, "B" a trompé sa femme avec Solveigh, une traductrice. Quelques mois plus tard, celle-ci lui écrit qu’elle est séropositive. "B" acceptera-t-il de se soumettre à un test de dépistage ? Avouera-t-il sa liaison à son épouse, menacée de contamination ? Comment vivra-t-il le vendredi, "jour où on prononce les condamnations à mort ?" Doit-il craindre les réactions de ses collègues, s’il les met au courant ? "A" le harcèle, refuse les faux- semblants et l’oblige à affronter une réalité implacable. Sur la sellette à son tour, il se voit mal révéler sa séropositivité à ses beaux-parents et tente de se raccrocher à diverses solutions : vivre comme si cette épée de Damoclès n’existait pas ou... se suicider ?

Dans sa mise en scène discrète et précise, Isabelle Paternotte a obtenu de ses comédiens qu’ils accordent autant d’importance à l’écoute qu’à la parole. De ce fait, nous n’assistons pas à un débat intellectuel, mais nous sommes impliqués dans les situations imaginées par les personnages. Et quand ils se détendent dans des intermèdes musicaux, nous éprouvons aussi le plaisir de souffler.

En pressant son adversaire avec une énergie et une adresse redoutables, Olivier Darimont est très convaincant. Cependant il bute sur un collaborateur sceptique, exigeant, caustique, incarné intelligemment par Jan Hammenecker. Dommage que celui-ci malmène certaines répliques. Bien servis par ces interprètes, Bengt Ahlfors et Johan Bargum réussissent à nous sensibiliser à l’injustice, dont sont victimes les séropositifs : "Le cancer, c’est la tragédie avec un grand T, tout le monde se mobilise, personne n’est coupable, même pas si on l’a attrapé en fumant trop. Mais le sida..."

Théâtre la Balsamine