Vinci avait raison

Bruxelles | Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 10 au 26 novembre 2021
Horaires
Tableau des horaires
Les Riches-Claires
Rue des Riches Claires, 24 1000 Bruxelles
Contact
http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

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Vinci avait raison

Les Moreau et les Boulin se réunissent pour un dîner à la campagne qui s’annonce délicieux. Sauf que les toilettes sont bouchées, il faut déranger les voisins. Au moment de passer à table, c’est le choc : un caca gît sur la nappe.
Et il n’y en a pas qu’un seul !
Alain et Guy sont de la police, et usent des meilleures méthodes pour déjouer le coupable.
Qui donc se permet de chier dans toute la maison ? Leurs épouses ? Le fils attardé ? La bonne ?
Une chose est sûre : l’ennemi est à l’intérieur.

"Mettre le nez des petits bourgeois bien (mal) pensants dans leur caca a été une passion de l’écrivain, poète et dramaturge Roland Topor. (...) Une mise en scène servie par d’excellents comédiens, dont l’impeccable Benoit Pauwels." Moustique

Maxime Pistorio réussit, sans édulcorer le texte, à en faire une pièce drôle, cocasse et acerbe, pied-de-nez à une frange de la société engoncée dans ses convenances bourgeoises et moralisatrices. Usant des ressorts du vaudeville, Vinci avait raison est servi par une truculente brochette de comédiens, qui, tous, jouent le jeu à fond, sans verser dans l’hystérie." La Libre Belgique

"En nous proposant cette farce mordante, ils lancent un pavé dans la mare du politiquement correct, qui engourdit la société actuelle. (...) Dans sa mise en scène fort dynamique, Maxime Pistorio s’est efforcé d’atténuer certaines longueurs du texte de Topor, ndlr) et de privilégier la satire de la bourgeoisie. [...] Avec un sérieux irrésistible. Très complémentaires, les six comédiens nous embarquent dans un spectacle impertinent et fort divertissant." Demandez le programme

"On est surpris tout le temps. Les acteurs sont incroyables, la mise en scène est surprenante, et puis c’est pas n’importe qui Topor !" Vivacité

Distribution

De Roland Topor | Avec Benoît Pauwels, Elisabeth Wautier, François Heuse, Maïa Aboueleze, Thomas Demarez et Amélie Saye | Mise en scène Maxime Pistorio | Scénographie Sylvianne Besson | Lumière et Régie Gleb Panteleeff & Clément Papin

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1 Message

  • Vinci avait raison

    Le 11 novembre 2021 à 21:36 par mauvever

    Quel beau spectacle de " merde " , les temps ont bien changés depuis la critique d’un autre temps de Ph .Genaert, et ses lecteurs bien pensants d’une cetaine bourgeoisie ! Je me suis bien amusé . 0ù comment faire passer une pièce scatologique sans verser dans la vulgarité , c’est évidemment du second degré ,c’est du Topor en plein ,on sait où on va ,dans l’absurde et le décapant ! C’’est bien joué , l’ histoire est simpliste ,elle fait surtout bien rire ,c’est le but ,en plein dans le mille. Un très bon moment , beaucoup d ’applaudissements , ne dit- on pas que le public a toujours le dernier mot ?

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Lundi 15 novembre 2021, par Jean Campion

Une Audace payante

Créée en 1976, au Théâtre de Poche de Bruxelles, "Vinci avait raison" a déclenché un beau scandale. Déchaîné, Philippe Genaert, journaliste du "Peuple" dissuade ses lecteurs d’aller voir : "ce numéro de gugusserie pour débiles mentaux". Avant d’entrer dans la salle des Riches-Claires, les spectateurs reçoivent une copie de cette critique assassine. C’est donc en jouant cartes sur table que Maxime Pistorio et son équipe redonnent sa chance à la pièce de Topor. La pandémie les a obligés à reporter deux fois cette recréation. Mais ils ont eu raison de tenir bon. En nous proposant cette farce mordante, ils lancent un pavé dans la mare du politiquement correct, qui engourdit la société actuelle.

Alain Boulin ne décolère pas. Alors qu’il s’apprête à recevoir des amis, il doit, une nouvelle fois, se salir les mains, pour tenter de déboucher les toilettes. A croire qu’ "ils" passent leur vie à chier ! Léonard de Vinci avait bien raison : "Il y a des gens qui ne laisseront d’eux que des latrines pleines." Tête pensante de la famille, Alain empêche Colette, sa femme, de confondre les bouses de vache, solubles comme des cachets d’aspirine, avec la merde humaine, qui devient indestructible. Dans la tête de ce flic expérimenté, deux suspects : son fils Robert, qui raffole des grosses boules de papier et Inge, la bonne suédoise : "Il y a quelque chose de pourri en Suède."

L’arrivée des Moreau abrège la discussion. Colette les accueille chaleureusement, mais est très embêtée quand Josette évoque les embarras gastriques de son mari. Pris de violentes coliques, Guy se met à trépigner. Alain le calme : allez chez les voisins, ils ont l’habitude. Tout à coup Colette pousse un cri perçant : une crotte imposante trône sur la table. Réflexe professionnel : Alain récupère cette pièce à conviction. Policier, lui aussi, Guy veut se mêler à l’enquête, mais ses nombreuses visites aux voisins l’empêchent de rivaliser avec le flic chevronné. Un pro qui utilise la manière forte pour faire avouer un suspect, mais qui n’hésite pas à se déculotter, pour prouver son innocence.

L’enquête piétine. En proliférant un peu partout, les crottes suscitent un relâchement général. Plus question d’astiquer les meubles souillés, pour rétablir l’ordre. Place aux pulsions. Josette prend plaisir à entamer l’éducation sexuelle de Robert. Guy ne résiste pas à la plastique aguichante d’Inge.
En revanche, Colette, très excitée, voit ses avances repoussées par un mari coincé dans son combat contre la merde.

Dessinateur, cinéaste, écrivain, dramaturge,...Roland Topor est un artiste qui prend des libertés avec les conventions, le monde, l’ordre établi. Pas pour choquer, mais pour inventer un autre point de vue. Grâce à son anticonformisme, son sens de l’absurde et son humour féroce, il nous éblouit souvent avec des trouvailles fulgurantes. Mais parfois son comique nous déçoit par son manque de légèreté. Un contraste perceptible dans les séries télévisées très populaires : "Merci Bernard", "Palace" ou "Téléchat". On le retrouve aussi dans "Vinci avait raison". Un exemple : dans une première scène, Alain gifle son fils avec une brutalité déroutante. De ce fait, lorsqu’au cours de l’enquête, il le torture longuement, pour lui extorquer un aveu, son sadisme ricanant ne nous choque plus. Dans sa mise en scène fort dynamique, Maxime Pistorio s’est efforcé d’atténuer certaines longueurs et de privilégier la satire de la bourgeoisie. Il est très amusant de voir se craqueler le vernis des convenances qui amidonnait Colette ( Elisabeth Wautier) et Josette ( Maïa Aboueleze). Inge (Amélie Saye), languissante nymphomane et Robert (François Heuse), adolescent attardé, n’arrivent pas à s’intégrer dans ce milieu conformiste. Otage de ses coliques, Guy (Thomas Demarez) illustre le pouvoir de la merde. Comme les étrons qui pullulent dans l’élégante demeure. Face à cette menace, un seul rempart : Alain Boulin (Benoît Pauwels). Il pontifie puis traque le coupable. Avec un sérieux irrésistible. Très complémentaires, les six comédiens nous embarquent dans un spectacle impertinent et fort divertissant.

Jean Campion

Les Riches-Claires