Jeudi 17 novembre 2016, par Catherine Sokolowski

Vainqueur, vain cœur...

Un petit village que l’on imagine plein de charme, un café rempli d’habitués tous les dimanches, un atelier de confection textile et … Eddy, LE cycliste du village. Tout le village supporte Eddy, tout le monde espère qu’Eddy va gagner la course dominicale et être incorporé à l’équipe de Monsieur Ketel, le patron de l’atelier. Alors tous les dimanches, le village encourage son champion et vit à travers ses prestations. Mais si Eddy gagne, que va-t-il se passer ? “La course” est un bijou. Les acteurs prennent le temps de coudre le spectacle, de faire vivre des marionnettes et de sourire au public. Un retour aux valeurs de base. Un petit bijou aux multiples facettes, comme un diamant.

On entre dans un atelier de couture à l’allure quelque peu obsolète, même si les machines sont plutôt modernes. Elles semblent se reposer avant de prendre vie, pressées de coudre la route qu’Eddy devra suivre. Et le peloton aussi d’ailleurs, accessoirement. Chaque dimanche, Eddy doit se surpasser ! Il est vrai que “si nous étions tous les meilleurs, le monde vivrait en parfaite harmonie”.

Trois acteurs se partagent la scène (Sarah Hebborn, Valentin Périlleux et Michel Villée), tous au service de l’histoire. Tour à tour couturier, marionnettiste, villageois ou animateur de vélo, leur présence bienveillante est à la fois intense et discrète. Il paraît que “ça calme d’être le meilleur”.

Une victoire est-elle un aboutissement ? Que penser de la compétition, si présente tous atimuts ? Sans vouloir révéler l’issue de la course, il est un fait que tout ne se passera pas comme prévu. Et cette issue déconcertante laisse la place aux marionnettes qui tenteront d’expliquer, avec poésie, subtilement, en suggérant. L’approche multidisciplinaire est riche et très créative. Le spectacle est court, une heure tout au plus. Si on était au cinéma, on rêverait d’une suite, “La course II” ! A bientôt Eddy ?!