Lundi 19 décembre 2011, par Carole Glaude

Tu cherches l’ambiance ou l’ambulance ?

Les monologues de la Marijuana. Voilà un titre pour le moins éloquent ! Vous aussi vous imaginez voir tous les fumeurs de Bruxelles qui se sont donné rendez-vous au théâtre de Poche pour, une fois n’est pas coutume, aller au théâtre (rien que le mot les glace d’effroi : « ce truc pour intellectuel, là ? Ouuuh, tu crois qu’on va avoir mal à la tête ? ») attirés comme des mouches par le cinquième mot du titre ? Au risque de vous surprendre, il n’en est rien…

Ou pas totalement, du moins. Bien sûr, le Poche est partiellement rempli de jeunes dotés de dreadlocks aux airs baba cools mais sachez que vous partagerez votre bout de banquette avec un public pour le moins disparate : des fumeurs, des non-fumeurs, des jeunes et des moins jeunes et même des personnes âgées aux airs respectables. Car l’habit ne fait pas le moine et que la marijuana n’intéresse pas que ceux qui en consomment !

Le spectacle a tout d’une performance. Trois acteurs, trois tabourets, quelques sons et beaucoup de lumière. That’s all. Il s’agit dès lors de ne pas faillir. Nos trois compères endossent tous les rôles, toutes les voix, toutes les poses, sans sourciller ! Dans quel but ? Celui de nous faire rire… Et ça marche !

Un spectacle entier sur le cannabis… ça doit être un peu redondant à la longue, non ? Même pas ! Ils sautent d’un continent à l’autre, de la mésaventure au fait scientifique en passant par tous les clichés connus et avérés en parfaits pilotes de l’herbe, le jeu de mot au bout des lèvres et la chènevotte derrière l’oreille… La cerise sur le space cake ? Leurs succulentes adaptations musicales de tubes bien connus à la sauce marie-jeanne !

« On fumera quand tu voudras où tu voudras et on planera encore lorsque le joint sera mort ! »

Cherchant à aborder tous les sujets touchant au cannabis, il est dès lors tout de même un peu triste qu’ils ne sortent jamais desdits clichés et de la dérision pure pour faire miroiter les quelques aspects un peu plus « terre à terre » de cette pratique afin de rassurer les quelques néophytes qui pourraient prendre à la lettre ces idées reçues.

Parce qu’en fin de compte, on peut aussi faire des trucs de fou sans fumer et qu’on peut fumer sans être un gros perdu et qu’une ou deux anecdotes humoristiques sur la question n’auraient pas été de trop…

Carole Glaude

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