Vendredi 22 septembre 2017, par Catherine Sokolowski

Tribulations d’un esprit indécis

X, interprété par Merlin Vervaet, n’a pas beaucoup de centres d’intérêt. Une vie douillette dans un appartement tout blanc lui suffit, ou plutôt semble lui suffire. En fait, dès le café du matin, des tensions internes se manifestent, tensions interprétées par deux acolytes dynamiques qui personnalisent ses pensées. En parallèle, Amandine Vandenheede raconte l’histoire d’un petit garçon qui, suite à différents rebondissements, se retrouve seul dans la forêt, appréciant sa nouvelle solitude avant qu’elle ne devienne détresse. Deux histoires simples entremêlées pour former un spectacle joyeux, doté d’une mise en scène originale avec la présence d’Alexandre Croissiaux et Colin Javaux, ange et démon d’un esprit pas très serein.

X soutient que « sa vie est géniale ». Et pourtant, le simple fait de manquer de dosettes de café le propulse aux combles de l’énervement et…devant la porte d’un supermarché. Obligé de faire la file, il croise le regard d’une jeune femme, qu’il ne parvient plus à oublier. Au fur et à mesure du récit qui oscille entre rêves et réalité, le solitaire se confesse « ma naissance fut plus un fardeau qu’un cadeau », s’il ne sort pas, en fait, c’est parce qu’il a peur.

L’histoire du petit garçon qui dessinait des loups s’enchevêtre harmonieusement dans la trame principale. Si au départ, il aimait les villageois à qui il racontait ses histoires de loups, il finit seul dans la forêt comme X dans son appartement. Appréciant tous deux cette solitude et leurs environnement, ils finissent par en découvrir les limites.

L’intérêt de ce spectacle repose essentiellement sur les deux personnages secondaires, qui rappellent le Jiminy Criquet de Walt Disney ou les pensées de Milou, hésitant entre un os et son devoir, dans l’album de « Tintin au Tibet ». Avec une différence importante, ici, les protagonistes n’ont pas de registre dédicacé, ils s’expriment tous azimuts, sans conception morale déterminée. La forme, à savoir la mise en scène originale (de David Nobrega et Jonathan Simon), prend le pas sur le fond, le problème existentiel de X. En conclusion, un bon moment de détente, des acteurs enthousiastes, un spectacle court (moins d’une heure) à aller voir rapidement !