Vendredi 9 décembre 2011, par Carole Glaude

Tout blanc, tout noir.

Si nous étions des plus inquiets quant à la tournure qu’une pièce telle que Georges Dandin in Afrika pouvait prendre, nos craintes se sont révélées totalement injustifiées… Nous sommes loin d’une assommante homélie sur les situations peu cocasses qu’ont subies les pays subsahariens, Dieu merci !

Ne vous méprenez pas… Il ne s’agit ici ni d’un désintérêt historique de ma part, ni d’un désengagement moral de Guy Theunissen. Non. Il s’agit simplement de bon goût et de dosage subtil. Car voilà la clé de voute de ce spectacle d’ici et d’ailleurs à la fois désopilant et émouvant : le délicat mélange de mondes étiquetés comme contraires.

Guy Theunissen et ses acteurs nous invitent dans une merveilleuse mise en abyme à travers la répétition de ce classique de Molière au verbiage châtié merveilleusement ponctuée de discussions et d’altercations toutes contemporaines. Chacun nous offre alors ses considérations, ses réflexions, son ressenti sur cette aliénation qu’ils subissent malgré eux, cette différence impossible à cacher : leur couleur de peau.

Nous sautons alors avec eux des rires aux pleurs, de Molière à Guy, de la Belgique au Congo en passant par la France et la Nouvelle-Guinée, du passé au présent avec tant d’aisance que nous ne voyons pas le temps s’écouler…

Que dire de plus ? Nous vous recommandons chaudement de profiter de cette pièce qui, une fois n’est pas coutume, se joue pendant plus d’un mois ! Nous terminerons d’ailleurs en vous donnant deux conseils d’une importance capitale. Premièrement gardez-vous d’arriver en retard, le théâtre est ponctuel et intraitable face aux retardataires. Une fois fermées, les portes ne sont plus ouvertes avant la fin. Secondement, le public étant disposé en « u », évitez de vous placer sur les côtés, le manque de mobilité des acteurs et du décor vous occasionnerait de nombreuses disconvenues !

Carole Glaude

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