Mardi 4 décembre 2012, par Catherine Sokolowski

Tous les tours valent le détour !

Beau spectacle familial en ce mois de décembre 2012 au Théâtre du Parc. Grandes illusions, chants haut de gamme, orchestre dans la fosse, mélange somptueux d’ingrédients artistiques pour une création originale et enjouée mise en scène par Sybille Wilson. Première partie toute en chansons comme dans un film de Jacques Demy, deuxième partie plus classique puisqu’il s’agit de théâtre parlé, le tout parsemé de numéros de magie sous la houlette de Luc Poppe. Avec la présence charismatique de José Van Dam – après 50 ans d’opéra - en magicien dévasté par la disparition de sa femme. Un mélange traditionnel et moderne qui devrait faire beaucoup d’adeptes.

Ouverture de rideau sur un dialogue chanté entre Marguerite (Pascale Vyvere) et son mari, Fantin, alias Pierre Dherte (acteur et magicien), qui semble définitivement découragé par le refus de son père de lui transmettre les secrets d’un tour de magie qui devrait lui apporter gloire et bonheur. Le père, José Van Dam, maître des illusions, refuse définitivement de pratiquer la magie, marqué par le décès de sa femme. Une jeune fille entre bientôt en scène, il s’agit de la jeune Alice (Anouchka Vingtier) , patiente du docteur Munsch (brillant Benoît Van Dorslaer), rapidement transformé en lapin. Est-elle la femme du maître réincarnée ? Pourra-t-elle trouver l’amour avec Fantin, pourtant déjà marié ? Ou devra-t-elle suivre le docteur aux longues oreilles dans un asile peu avenant ? Thierry Dubroux, directeur du théâtre, est l’auteur de ce drame aux multiples facettes.

Saluons les musiciens, si bien intégrés qu’ils se font oublier, une prestation au service des chansons, une belle adéquation (musique originale de Pascal Charpentier). Costumes adaptés et décors réalistes, une bonne note aussi pour Pascale Vyvere, pour son timbre de voix juste et clair. Sachez toutefois que ce n’est pas ce soir-là que vous comprendrez comment l’on peut être « sciemment scié » et bien vite recomposé ou comment un docteur « impatient de retrouver ses patients » peut être changé en lapin. Mais tous les tours valent le détour : une valeur sûre pour illuminer un mois de décembre gris et froid !