Pendant qu’ils font sécher leur linge sur ce qui s’apparente à des balcons, deux voisins de palier se découvrent. Elle est grâcieuse, agile. Il est musclé et attentionné. Pour la séduire, il dompte trois chapeaux qui semblent faire corps avec leur maître. Elle n’est pas en reste et lui offre un joli numéro acrobatique sur le portique qui fait office de décor. Il la rejoint. Synchronisés, ils arpentent la structure métallique avec toute la poésie des artistes circassiens.
Quand ils décident d’habiter ensemble, les quelques éléments du décor se transforment en cuisine dotée d’un carrelage à damiers noir et blanc. Lieu symbolique des explications conjugales, la cuisine en voit de toutes les couleurs. De la table au balai en passant par la lavette, faire le ménage devient une chorégraphie.
Le temps passe et les nuages apparaissent. Quand « Ne me quitte pas » affronte « Je suis venue te dire que je m’en vais », rien ne va plus. « …Mais vivre sans tendresse /
Il n’en est pas question…./ Quelle douce faiblesse / Quel joli sentiment… » (Bourvil).
Après la pluie le beau temps ; quand Mieke, équilibriste, déploie son savoir-faire sur la balançoire, Emmanuel, voltigeur, la soutient.
Evidemment, ce n’est pas un film d’action. Il faut avoir envie de rêver, de se laisser porter par la douceur du spectacle et avoir gardé une âme d’enfant pour apprécier les prouesses acrobatiques. L’humour est présent aussi, discret, subtil. Si vous aimez tout ça, lâchez tout et courrez voir ce spectacle !