Sylvia

Namur | Théâtre | Théâtre de Namur

Dates
Du 17 au 19 février 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Namur
Place du Théâtre, 2 5000 Namur
Contact
https://www.theatredenamur.be/
billetterie@theatredenamur.be
081 22 60 26

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Sylvia

Une reconstitution qui nous plonge au cœur d’une enquête, d’une sorte de voyage dans la vie de Sylvia Plath. Il s’agit de fictionnaliser les éléments de sa vie, de faire en sorte qu’on ne sache plus si on la vit ou si on en joue le film.

On est sur un plateau de tournage, on est au théâtre, on est au cinéma, on est dans la poésie, on est dans un voyage intérieur. Toutes ces portes d’entrées sont comme un mille-feuille, comme des chemins narratifs multiples et complémentaires qui donnent à vivre et à voir toute la richesse et la complexité du personnage de Sylvia. C’est une œuvre organique se construisant sous nos yeux. Que vous y plongiez totalement, partiellement ou que vous restiez contemplatif, la beauté fascinante des images vous plongera dans la réalité complexe d’une femme se soumettant au conformisme de son époque tout en restant rebelle et farouche et tout en gardant un esprit critique et plein de finesse.
Un chœur de femmes, 9 comédiennes, 1 chanteuse compositrice, 1 créatrice d’images, pour interpréter et reconstituer, à partir de leurs subjectivités, les différentes facettes, les différentes voix d’une poétesse puissante par sa plume et fragile par son statut de femme.

Une musique pop à la mélancolie souriante. An Pierlé et son quartet, participent à la densité généreuse et lumineuse du propos par sa musique aux sonorités des années 60 très contemporaines.

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« (…) mon rêve à moi n’est pas le rêve américain : c’est d’écrire des histoires de femmes drôles et tendres. Mais je dois aussi être drôle et tendre, et non une femme désespérée, comme ma mère. » Sylvia Plath, le 9 août 1962.

Distribution

Avec Valérie Bauchau, Clara Bonnet, Solène Cizeron, Vanessa Compagnucci, Vinora Epp, Léone François, Magali Pinglaut, Ariane Rousseau, Scarlet Tummers, (en cours) Musique An Pierlé, Koen Gisen, Hendrik Lasure & Casper Van De Velde Direction photo Juliette Van Dormael & Pierre de Wurstemberger Assistante à la mise en scène Justine Lequette Vidéo et lumière / direction technique Artara Giacinto Caponio Assistant création vidéo / régie vidéo Dimitri Petrovic Costumes Marie-Hélène Balau Scénographie Rudy Sabounghi Assistant scénographie Julien Soulier Documentation et aide à la dramaturgie Cécile Michel
Une création de la Cie ARTARA, en coproduction avec le Théâtre National Wallonie-Bruxelles, le Théâtre de Namur, Central – La Louvière, MARS – Mons Arts de la Scène, la Fondation Mons2025 dans la cadre de la Biennale 2018-2019, Théâtres en Dracénie – Draguignan, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Scène, La Comédie de Saint-Etienne – Centre Dramatique National, Le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan, La Coop asbl,… (en cours) Avec le soutien de Shelterprod, taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge ; du DIESE # Rhône Alpes.

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1 Message

  • Sylvia

    Le 27 octobre 2018 à 14:56 par mike_bel

    Spectacle unique, une réalisation live d’un film sur la poète Sylvia.

    Ce n’est pas une pièce de théâtre mais un vrai live act, un bijou artistique

    A voir absolument !

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Mardi 22 février 2022, par Yuri Didion

Spectaculaire

Une vingtaine d’artistes et techniciens, des décors qui changent à vue entre chaque scène, qui tourbillonnent autour des interprètes dans une chorégraphie complexe, de la vidéo et de la musique live, ... une chose est sûre, Sylvia ne fait pas dans la demi-mesure.

Avec ce spectacle, Fabrice Murgia nous présente la vie de Sylvia Plath, poétesse américaine écartelée entre son désir d’écrire et son rêve d’une vie de famille « parfaite », tension qui creuse une dépression déjà latente, jusqu’à son suicide à l’âge de 31 ans. L’exposé des faits biographiques se déroule sous forme d’un tournage cinématographique auquel on assiste en live tandis que le film réalisé est projeté simultanément. Le tout sur la musique du Ann Pierlé Quartet, tour à tour entraînante et inquiétante.

C’est carrément spectaculaire. La gestion d’une telle équipe, qui déplace les décors, filme, interprète, se change, etc donne un ballet millimétré très impressionnant. Mais ça l’est tant que finalement, la prouesse technique occulte complètement la narration : face à une telle débauche de moyen, mon œil de spectateur fut plus attiré par ce que "peut" le spectacle que par ce qu’il "raconte", et je n’en ressors ni ému, ni particulièrement choqué par la vie de la poétesse ou un quelconque propos.

Pourtant, les propositions ne manquent pas : le choix d’un chœur de femme pour interpréter la protagoniste pourrait nous raconter que c’est la vie de toutes les femmes et élever Sylvia Plath au rang de symbole ; la vidéo et l’écran détruit à la fin par ce même chœur, nous parler de ce qu’on projette sur le genre féminin ; la sélection d’un Ted Hughes - mari de l’autrice - parmi les membres du public, nous dire que n’importe qui peut être un Ted Hughes s’il n’y prend pas garde ; ... mais les choix d’une mise en abime (un spectacle qui montre le tournage d’un film qui raconte la vie de Sylvia Plath) et d’une mise à distance par la technique à vue bloquent l’identification aux personnages, et la seule émotion qui reste est celle qui vient des paillettes du show à grand budget.

Yuri Didion

Photo : Hubert Amiel

Lundi 1er octobre 2018, par Catherine Sokolowski

Chronique d’une passion dévorante

"Sylvia", c’est un concert, un opéra, du théâtre, du cinéma, c’est tout cela à la fois. "Sylvia", ce sont neuf actrices qui se partagent la vedette sous l’œil constant de caméras dirigées par Juliette Van Dormael. Mais c’est aussi un témoignage, celui d’une femme déchirée entre l’envie d’être reconnue comme poétesse et la volonté d’être une épouse parfaite. Un spectacle intense, émouvant, esthétique, magnifiquement encadré par la prestation envoûtante d’An Pierlé, accompagnée de trois musiciens. Précipitez-vous.

Les décors, mobiles, nombreux, soignés, apparaissent et disparaissent comme s’ils participaient volontairement au spectacle. Au-dessus de cette activité bouillonnante, un grand écran s’attarde sur certains détails, laissant au spectateur le choix d’assister à un film, à son making of ou encore à une pièce de théâtre. Les actrices sont aux aguets, constamment sous les feux de la rampe. Pas de temps mort dans cette superproduction dirigée par Fabrice Murgia, metteur en scène et directeur du théâtre National.

Le spectacle relate la vie de Sylvia Plath, née dans la banlieue de Boston en 1932, poétesse surdouée passionnée par l’écriture. Très vite, son univers est plombé : « Mourir est un art et je deviendrai une grande artiste », elle souffre de troubles bipolaires. Elle se marie avec Ted Hugues en 1956, écrivain lui aussi, qu’elle rencontre en Angleterre. Dépressive, elle se voit disparaître dans l’ombre de son mari : « écrire sans être publiée n’a pas de sens ». Confrontée à un dilemme, être une épouse modèle ou une écrivaine reconnue, Sylvia multiplie les tentatives de suicide. Elle sera internée et subira des électrochocs. Pour les féministes, Sylvia Plath symbolise la difficulté pour une femme de concilier vie conjugale et vie professionnelle, elle qui gagnait sa liberté au détriment de ses heures de sommeil.

La musique d’An Pierlé et de ses musiciens est le pilier de cette création. Magistrale, la pop envoûtante de la chanteuse se transforme avec les décors. Duo sur scène comme dans la vie, An Pierlé et son compagnon Koen Gisen font écho au couple Ted et Sylvia. Ils sont accompagnés par « Schntzl » (Casper Van De Velde et Hendrik Lasure) et assurent, à eux quatre, le rythme du spectacle.

Ayant découvert le journal intime de Sylvia, probablement censuré par son mari, Fabrice Murgia a décidé de mettre cette artiste à l’honneur sans avoir obtenu les droits sur ses écrits. Il s’en sort habilement, notamment en usant du droit de citation. Il règne comme une malédiction autour de la poétesse, puisque même après sa mort, son œuvre n’est toujours pas intégralement publiée.

Bien que techniquement fort complexe, cet opéra moderne se déroule avec fluidité. Synchronisées, les neuf actrices endossent tour à tour le rôle de l’artiste tout en assurant le déplacement des décors, éléments fondamentaux de cette scène très féminine. Un spectacle impressionnant sur tous les plans qui permet une nouvelle fois à Fabrice Murgia d’exceller dans un théâtre résolument innovateur. A ne pas manquer.

Théâtre de Namur


Place du Théâtre, 2
5000 Namur