Strach – A Fear Song

Dinant | Spectacle | Centre Culturel Régional de Dinant

Dates
Du 16 au 17 octobre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Centre Culturel Régional de Dinant
r. Grande, 37 5500 Dinant
Contact
http://www.dinant.be/culture
info@ccrd.be
+32 82 21 39 39

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Strach – A Fear Song

Strach, c’est une aventure poétique et sensuelle, un voyage lumineux et sensible dont on ressort touché, émerveillé, grandi : une pépite au ton juste et à la performance audacieuse.
Strach – A Fear Song, c’est l’essence même du cirque : la fascination de l’exploit, la tension de l’empathie, la peur liée à la prise de risques. Deux porteurs, une voltigeuse et une chanteuse lyrique, accompagnés par un musicien et quelques accessoires insolites (des masques de loup, une faux,…) entrainent le public dans un monde onirique d’où ne sont pas exclus les cauchemars. Ensemble, ils maitrisent leur respiration, affrontent les airs. Jouant de la proximité avec les spectateurs, créant une connivence intense, ils les emmènent littéralement entre tension et douceur, peur et confiance. Indéniablement spectaculaire, ce cirque de l’intime distille une vibration collective et bouleversante.

Strach, c’est tout à la fois une exploration initiatique, empreinte de modernité, d’authenticité et de raffinement, une aventure poétique et sensuelle qui résonne au plus profond de chacun(e) et un voyage lumineux et sensible dont on ressort touché, émerveillé, grandi. C’est aussi une magnifique proposition de défier les airs et les repères, d’affronter le monde autrement. On rit, on frémit, on vit. Un énorme coup de cœur de la presse et des nombreux spectateurs qui ont eu la chance de découvrir ce spectacle hors norme, cette pépite au ton juste et à la performance audacieuse.

Meilleur Spectacle de Cirque – Prix de la Critique Théâtre-Danse-Cirque 2018.

Distribution

De Patrick Masset
Par le Théâtre d’Un Jour
Mise en scène : Patrick Masset
Avec Airelle Caen ou Alice Noël, Denis Dulon et Guillaume Sendron (circassiens), Julie Calbete (voix) et Jean-Louis Cortès ou Yohann Dubois (piano)

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Mardi 22 octobre 2019, par Yuri Didion

Scruter la peur

Ca commence comme une histoire : "quand j’étais petite, je voulais devenir ... " Une des artistes racontant un souvenir d’enfance, un vieux rêve. Passé cette brève introduction, le spectacle se passe de parole, ou presque. Tout est centré sur la symbolique du geste, qu’aucun mot ne peut résumer. Sur scène, donc, ils sont cinq : trois acrobates, une chanteuse lyrique, un musicien. Cinq artistes qui ne peuvent pas tricher : lors d’une telle performance, si c’est faux, si c’est trop, si c’est fait à moitié, la voix se brise et l’acrobate chute. Le corps ne ment pas. Et c’est brillant, aérien, imaginatif, surprenant. Ils créent tout un monde et font une narration par tableaux autour d’un thème universel : la peur. Des peurs nocturnes enfantines aux peurs plus ancrées des adultes, ils cherchent comment on la rencontre, comment on y fait face, comment on vit avec, comment on en joue, aussi, parfois.

Des gradins, placés en dispositif quadri-frontal, installent le public face à face. À mesure que les spectateurs s’installent, ils s’observent du coin de l’oeil, apostrophent l’ami arrivé en retard, saluent une vieille connaissance assise de l’autre côté de la scène. Celle-ci, au centre du dispositif, est recouverte d’un épais tapis de gymnastique noir. Dans un coin se tient un musicien, avec tout son matériel. Aucun décor supplémentaire. Et à priori, aucun costume : le vêtement n’est pas ici le signe extérieur d’un personnage, il est pensé suffisamment neutre pour pouvoir devenir tout. Un dépouillement esthétique qui sert de tremplin au travail poétique des artistes et à l’imaginaire de la salle.

"Strach : a fear song", c’est beaucoup de chose à dire, avec trop peu de mots disponibles. Il y a un travail circassien, un art parfaitement maîtrisé, avec des voltiges folles qui font sursauter l’assistance et une fluidité qui donne l’illusion de la simplicité. Il y a une recherche interdisciplinaire aussi, une rencontre entre le cirque et l’opéra. Il y a quelque d’étrange, de surprenant, et de naturel. C’est un spectacle unique, dont on n’a pas encore l’habitude mais qui réussit un des plus grand défi de l’art : faire rêver ensemble. Hourra ! donc, pour Patrick Masset (mise en scène), Julie Calbete (chant), Jean-Louis Cortès (musiques), Airelle Caen (voltiges), Denis Dulon et Guillaume Sendron (portés), qui entraînent leur public dans les ombres de l’inconscient avec justesse, maîtrise, et talent et lui permettent d’affronter collectivement la peur.

Au long des séquences, on retrouve donc plusieurs cauchemars : le monstre tapi dans l’obscurité, la mort, la chute. Mais d’autres peurs, plus discrètes, se glissent aussi dans cette fresque globale : la peur de l’autre, du contact, de l’inconnu, d’essayer des choses nouvelles, ou de se confronter à un obstacle, de se ridiculiser en public, la peur de se battre pour y arriver. Arriver à quoi ? C’est là toute la force de "Strach" : il ne dit pas, il montre, et laisse chaque spectateur faire son propre chemin. Une oeuvre onirique donc, dont on ressort plus riches, plus sensibles, plus forts aussi, sans doute. Un spectacle qui donne envie de relever tous les défis.

Centre Culturel Régional de Dinant