Lundi 26 septembre 2011, par Catherine Sokolowski

Stoemp et poivrots

C’est avec beaucoup de tendresse et de générosité que Pierre Wayburn dépeint son enfance marginale, trimbalé par une mère démunie au gré de ses amants. Scènes pittoresques dans le quartier des Marolles, déménagements multiples, émigration vers Liège et séjour en Ardennes. L’acteur aux multiples facettes nous emmène ensuite dans un café bruxellois truffé de personnages typiques et sympathiques, panaché de dialogues légers aromatisé à la sauce Tintin.

Dans ce one-man show étincelant, Pierre Wayburn incarne une multitude de personnages, passant de l’un à l’autre avec une rapidité effarante. Sa mère, son frère Kevin, son père, sa grand-mère, Bompa, ses cousins, toute la famille est incarnée dans le récit autobiographique d’une vie à la fois banale et exceptionnelle. Banale car elle se passe au cœur de Bruxelles, dans un milieu très modeste. Exceptionnelle car ses valises, il a dû les faire et les défaire des dizaines de fois, il a connu la misère et la pitié, cette vie particulière, il a fallu l’assumer. Il est d’autant plus remarquable que Pierre Wayburn puisse aujourd’hui la dévoiler, tant on sent qu’elle a dû être lourde à porter.

« Manneke », c’est aussi une gentille caricature du quartier des Marolles, un patchwork de situations typiques, décrites, cigarette au bout des doigts, par une maman qui se souvient, avec nostalgie, humour et tendresse.

Projet de fin d’études, « Manneke » n’a d’autre ambition que de divertir et il y réussit fort bien. Un récit belgo-belge rafraîchissant dont on se délecte comme d’une bonne Geuze !