Stabat Mater

Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 3 au 21 mai 2011
Horaires
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reservation@poche.be
+32 2 649 17 27

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Stabat Mater

Marie, fille-mère, ex-prostituée, vit de petits trafics. Elle attend Jean le père de Jésus, qui l’a larguée quand elle était enceinte lui préférant « ce gros tonneau de femme qui pue comme une roue de gorgonzola »..

De Antonio Tarantino
Traduction de Michèle Fabien
Mise en scène Roland Mahauden
Avec Jean-Marie Pétiniot
dans le rôle de Marie

Scénographie Olivier Wiame

Du mardi au samedi à 20h30
10,12,15€
Tél.02/649.17.27 - reservation@poche.be - www.poche.be

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1 Message

  • Stabat Mater

    Le 13 mai 2011 à 11:21 par deashelle

    Théâtre de misère : nouveau genre de tourisme ? Texte déicide, langue chaotique massacrée par une diction saccadée issue d’un état d’ébriété peu appétissant ; recyclage de discours ordurier à jets continus…c’est dans l’air pour l’instant. Donnez-nous un masque à oxygène, que l’on respire !
    La désacralisation de Marie choque à bien des égards. Quel rapport y a-t-il avec cette fille –mère prostituée, païenne et paumée, ivre de vin, errant dans un monde kafkaïen et dont le désespoir crie vengeance ? C’est incongru et on a du mal à saisir le propos. On appelle cela du théâtre progressiste ? On est loin d’être convaincus. Notre opinion sera sûrement taxée de ringarde toutefois le théâtre n’est pas juste un lieu de défoulement, il doit avoir un minimum de sens. La violence n’est pas la clé de toute création artistique. Effet de mode trash ? On espère que ce genre d’exhibition triviale tombera vite dans les oubliettes tandis que les médias applaudissent ou se taisent selon le vent dominant. Nous sommes très déçus. On ne dit pas que le comédien ne fait pas un exploit scénique de taille sur le plateau… mais que d’efforts perdus pour un texte qui fait tant vomir !

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Vendredi 6 mai 2011, par Samuël Bury

Hymne à l’acculée conception qui a touché le fond

Si le texte Stabat Mater est à l’origine religieux et date du 13e siècle, on se trouve ici devant un tout autre récit. Un martyre adapté à l’époque contemporaine. Antonio Tarantino situe son récit à Naples, mais on pourrait aussi très bien se le représenter aux Marolles, version populaire. Pour incarner Marie, (vieille) fille-mère, alcoolique au verbe cru et abondant, Jean-Marie Pétiniot exhibe un jeu touchant de sincérité. Un seul en scène baroque qui dénote des plaies de condition humaine en même temps qu’un humour métissé...

L’installation scénique donne déjà à elle seule le ton bricolé de la pièce : un meuble surchargé de bibelots pour la plupart à connotation pieuse et éclairé des petites ampoules à la fausse lueur divine, des tringles croulant sous les vêtements, des sacs bedonnants posés à même le sol, une table et une chaise en bois contreplaqué usé. Car Marie a une vie qui ressemble justement à un assemblage incertain de petites et grandes misères. Elle se lamente et vitupère inlassablement sur le père de son Jésus de fils qui ne l’a jamais reconnu, sur sa belle-fille aux influences néfastes, évoque amèrement une administration qui ne la soutient pas, se raccroche au juste savoir de l’ecclésiastique de son quartier, se fait un sang d’encre pour son fils qui aurait versé dans le terrorisme, et court après une justice qui ne l’entend pas.

Jean-Marie Pétiniot raconte tout ce patchwork socio-tragique à force de langage populaire et de répétitions incessantes fixant chaque fois davantage l’empreinte du malheur. De la bouche d’une Marie plus vraie que nature, sort autant de grossièretés haineuses que de poésie de bas étage. Jusqu’au désespoir le plus profond, c’est une course au pires affres de son déséquilibre existentiel. Tellement pathétique dans son désarroi, elle se prend également à se rêver rayonnante au terme d’un régime imaginaire, pour plaire de nouveau au bourreau qui l’a lâchement abandonnée avec un enfant.

Rien que pour cette incarnation stupéfiante et la vive peinture sociale du texte, Stabat Mater se pose en théâtre virulent et passionnel. Belle performance à partager.

Samuël Bury

Théâtre de Poche