Lundi 21 novembre 2011, par Catherine Sokolowski

Si Molenbeek m’était conté

Parodie des rapports belgo-marocains, « Moudawana Forever » exagère les caractéristiques des deux communautés tout en les associant au travers de relations amoureuses. Jean-François de Chaumount-Gistoux va épouser Nadia, tandis que Marc s’apprête à quitter Chantal pour Shéhérazade de Casa. Conçu comme une suite de saynètes, ce spectacle a déjà fait ses preuves en 2010. Mais la "Moudawana", droit de la famille au Maroc, a été révisée en 2004 par Mohammed VI, cette révision constitue une amélioration du statut de la femme et il faut que cela se sache ! Zidani et Ben Hamidou nous proposent une petite soupe de frites et de loukoums, parfois un peu bâclée, mais souvent délicieuse !

Introduite par deux vieilles bruxelloises, l’histoire évolue entre la Belgique et le Maroc. La polygamie est au centre des débats : si la "méthode Vivaldi : une femme pour chaque saison" peut paraître choquante pour certains, pour d’autres, le Belge est plus hypocrite : "au Maroc, on fait ça en déclaré, ici, on fait ça en noir". Le ton est donné : les sujets attendus sont abordés (l’islam, l’argent, le travail...) avec humour et entrain.

Pas toujours inédites, les interventions du couple d’acteurs sont assez inégales. Drôle en grand-mère marocaine, talentueuse en chanteuse, touchante en femme trompée, Zidani se déchaîne. Ben Hamidou n’est pas en reste, tour à tour père, marabout, coiffeur ou mari volage.
Courtes, les scènes s’enchaînent rapidement. Entrecoupé de dessins de Geluk (nécessaires ?), agrémenté des commentaires des deux vieilles bruxelloises attablées dans un café, le spectacle allie présence sur scène et séquences filmées dans une mise en scène un peu fourre-tout de France Gilmont. Une soirée divertissante en perspective, un seul objectif, mais quel objectif, rire !