Raoul

Namur | Théâtre | Théâtre de Namur

Dates
Du 25 au 26 septembre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Namur
Place du Théâtre, 2 5000 Namur
Contact
https://www.theatredenamur.be/
billetterie@theatredenamur.be
081 22 60 26

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Raoul

Raoul
L’exceptionnel spectacle de James Thiérrée
20 → 26.09.2019
théâtre
GRANDE SALLE
1H40
dates et heures
RÉSERVER

« Un spectacle phénoménal ! » – New York Mag

« Des prouesses à couper le souffle » – les inrocks

« Raoul danse. Et c’est merveille ! » – Le Monde

« Aussi exceptionnel qu’hypnotisant » – London Dance

Le Théâtre de Namur et James Thiérrée, c’est une histoire singulière et exceptionnelle. Qui voit en 2009 la création mondiale de Raoul, ici, à Namur. Depuis, Raoul a arpenté le monde et l’a séduit avec son univers imaginaire infusé de poésie, son homme seul, barricadé, blessé, impalpable, insatiable, ses créatures bienveillantes et ses combats singuliers :
« … Une envie de danser librement, de trembler pour parler, d’abattre les murs, de voler au secours, faire grincer les cordes arides, galoper mes bras et jambes, dormir debout bien allongé, rencontrer les bêtes infréquentables, engueuler la belle musique, libérer l’étoile, gifler mes mauvaises pensées…
BREF, j’aimerais, le moment venu, partager…ce moment venu. Avec vous, simplement. (…) Un spectacle où la solitude aurait pour miroir l’abondance et la foule, et où cette foule cacherait au sein des fragments singuliers dont elle est composée, des désirs fous de liberté, de rencontre et d’évasion. Tout cela en retour reflété sur un : Raoul. »
– James Thiérrée –

Distribution

Costumes et bestiaire Victoria Thierrée, Son Thomas Delot, Lumières James Thierrée, Bastien Courthieu, Interventions scéniques Samuel Dutertre, Régie plateau Guillaume Pissembon, Anthony Nicolas, Régie lumière Bastien Courthieu, Habilleuse accessoiriste Sabine Schlemmer, Assistantes à la mise en scène Laetitia Hélin, Sidonie Pigeon, Volutes électriques de Matthieu Chedid, Extrait Manifeste Tony Gatlif, Delphine Mantoulet, Confections et fabrications Victoria Thierrée, Monika Schwartzl, Matthieu Bony, Marie Rossetti, Pierre Jean Verbraeken, Jean Malo, Véronique Grand, Pauline Köcher, Brigitte Brassart , Philippe Welsh, Production et diffusion Emmanuelle Taccard, Production La Compagnie du Hanneton – Junebug Coproduction La Coursive – Scène nationale de La Rochelle, Théâtre de Namur, La Comédie de Clermont-Ferrand , Théâtre de la Ville-Paris, barbicanbite09 (Barbican Theatre Londres) et Crying out Loud, Abbey Theatre Dublin, Maison de la Danse Lyon, Théâtre National de Toulouse La Compagnie du Hanneton est conventionnée par le ministère de la Culture – DRAC Bourgogne Franche-Comté

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Mercredi 25 septembre 2019, par Yuri Didion

Un intense voyage

Avec Raoul, James Thiérée nous invite à laisser notre raison de côté pendant une soirée. Il nous plonge, avant même le début du spectacle dans un monde d’images et de symboles, un monde poétique qui s’adresse directement à nos âmes d’enfants. Derrière la technique, derrière les illusions du théâtre, la plus belle réussite de ce spectacle se situe dans la maîtrise des signes qu’il donne à voir, précisément ce qu’il faut pour éveiller l’imaginaire et laisser libre cours aux interprétations du public.

L’entrée est déjà le premier pas du public dans l’univers onirique de l’artiste : d’immenses voiles raccommodées dissimulent la scène et accrochent, c’est imparable, l’oeil et l’esprit du spectateur. Une fabuleuse invitation à l’aventure, au voyage, à l’expédition. Rapidement, ces voiles se meuvent en un ballet fluide pour dévoiler un espace inconnu, sombre et pourtant... habité. Une bien singulière cabane siège là, dans ces limbes tissées de rêves, bons ou mauvais. Tout au long du spectacle, cette maison va se transformer, à l’image sans doute de son - ou ses ? - occupant, au gré des péripéties et des rencontres. Cette scénographie mouvante et évolutive devient un personnage à part entière de la narration de cette exploration des eaux profondes de l’humanité.

Dans ce monde en désordre, un personnage se dessine : Raoul. Il apparaît d’abord par comme différent, appelé par un premier personnage dont on ignore tout. Puis il devient alter ego, un autre identique auquel on s’identifie, et joue de ces multiples facettes pour flouter ses propres contours et perdre le spectateur, afin que Raoul et l’Autre sans nom se mélangent et ne fassent plus qu’un : un voyageur aux airs de naufragé, un ermite aux prises avec sa solitude et son domaine intérieur peuplé d’étranges créatures et de doubles obscurs.

Techniquement, c’est aussi intelligent qu’impeccable. James Thiérée fait preuve d’une maîtrise corporelle qui lui permet littéralement de défier la gravité. L’expérience circassienne se fait clairement sentir : acrobaties, mime, jeu clownesque, et tant d’autres disciplines qui font de lui un véritable touche-à-tout, un artiste complet et polymorphe. Il mêle, avec une aisance incroyable, un ensemble de talents qui font de ce spectacle une véritable "Gesamtkunstwerk", une oeuvre d’art total, et universelle. Le plus fabuleux dans tout ça, c’est que dans cette jonglerie de techniques, il trouve un jeu qui semble évident, une forme de "facilité" qui subjugue et s’adresse directement à cette partie de nous inconsciente et enfouie qui résonne d’émotions. Il nous surprend sans arrêt : à l’instant même où l’on s’imagine un peu plus malin que lui parce qu’on devine le truc, l’astuce sur laquelle repose l’illusion, qu’on pense n’être pas dupe, il dévoile en pleine lumière la machinerie et la technique. "Je vous le montre, alors ne le cherchez plus et laissez vous rêver", semble-t-il nous dire. Et ça marche !

Alors qu’est-ce que cela raconte ? C’est toute la force et toute la poésie du spectacle dépourvu de mots de James Thiérée : l’interprétation reste à charge du public, et il ne serait pas surprenant que chacun puisse y lire la sienne, aussi unique que personnelle. Pour ma part, c’était incontestablement un spectacle qui parle de la Vie, des premières lumières qui se déplacent en couloir jusqu’à l’envolée finale dans les cintres, des draps qui accueillent la naissance jusqu’au vide qui entoure notre mort. Une vie qui se cache derrière des symboles fort, comme la maison pour l’identité ou l’éléphant - dernière créature - pour la mémoire. Une vie qui se construit comme toute une évolution, en témoignent les rencontres animales qui représentent chacun des stades des êtres vivants. Une vie, enfin, avec ces parts d’ombres, d’angoisse, de luttes et de tristesses qui nous construisent.

Grand coup de coeur, donc, pour "Raoul" qui compte d’ores et déjà au rang des chef-d’œuvres. Il est donc extrêmement difficile de ne pas affaiblir une émotion aussi pure, aussi brute, aussi intense en la traduisant avec des mots ordinaires, et il est complètement impossible de ne pas trahir ce spectacle en le réduisant au système d’étoiles quand la cote maximale semble clairement insuffisante. Rien ne saurait remplacer l’expérience de ce spectacle : à ne pas rater, donc !

Théâtre de Namur


Place du Théâtre, 2
5000 Namur