ROMÉO ET JULIETTE

Bruxelles | Théâtre | Théâtre Royal du Parc

Dates
Du 7 septembre au 22 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Royal du Parc
Rue de la Loi, 3 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatreduparc.be
info@theatreduparc.be
+32 2 505 30 30

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Jeudi 13 octobre 2022, par Palmina Di Meo

Amour éternel au Parc

Aller voir un spectacle mis en scène par Thierry Debroux, c’est s’offrir un moment de plaisir fastueux : mise en scène grandiose, acrobaties, pyrotechnies, on en a des paillettes dans les yeux. Aller voir un Shakespeare mis en scène par Thierry Debroux, c’est assister à une histoire d’amour entre un auteur et un metteur en scène. Aller voir "Roméo et Juliette" mis en scène par Thierry Debroux, c’est s’offrir un moment de grâce. La collaboration entre Debroux et Patrick de Longrée pour cette superproduction marquait le retour du public à l’Abbaye après deux ans de disette. Elle s’avère particulièrement créative, apportant un souffle nouveau à une œuvre déjà jouée jusqu’à l’usure.

Créée l’été dernier à Villers-la-Ville, sur une proposition de Patrick de Longrée, le défi lancé à Thiery Debroux était de trouver les comédiens idéaux pour se glisser dans la peau des amants intemporels. C’est au Karreveld qu’il déniche Baptiste Blampain en mauvais garçon dans le rôle de Sammy. Mathilde Daffe, fraîchement sortie du Conservatoire rafle le rôle de Juliette lors d’une audition. Les deux tourtereaux vont évoluer dans une temporalité revisitée. L’intrigue ne se passe plus au XVIème siècle mais au XIXème dans un but esthétique (beauté et fluidité des costumes) mais aussi, dixit Debroux, car "c’est le siècle du romantisme, puissant, torturé, qui balaie les vieilles conventions".

13 comédiens, 3 danseuses investissent de toutes parts la scénographie imaginée par Patrick de Longrée : une gigantesque structure légère en bois en forme d’échafaudages à plusieurs niveaux. Des praticables insérés comme des paliers dans cette charpente éphémère permettent aux acteurs de grimper et cabrioler comme des signes. Au centre, le balcon de Juliette encadré de deux panneaux coulissants multicolorés de graffitis en souvenir du mur de la soi-disant demeure de Juliette recouvert des barbouillages des touristes à Vérone.

Nous le savons c’est à Vérone que Shakespeare a implanté ce duel entre deux familles rivales. Les Montaigu et les Capulet se vouent une haine séculaire. Mais le coup de foudre entre deux jeunes issus des camps adverses va dévaster les deux familles. Eperdument amoureux, Juliette Capulet et Roméo Montaigu vont braver tous les interdits et les codes de l’honneur pour vivre leur amour jusqu’à la tragédie.
Tout débute lors d’un bal masqué donné par les Capulet (très belle scène de danse modernisée par Emmanuelle Lamberts) où Roméo, en proie à un chagrin d’amour, s’invite à l’insu de tous. Duels (combats chorégraphiés par Emilie Guillaume), évasion, course contre la montre, l’action ne quitte jamais le plateau. Rythme soutenu, emballement de l’intrigue, clin d’oeil à West Side Story, musique du répertoire contemporain (Loïc Magotteaux), notes humoristiques, tout est mis en œuvre pour séduire un public cinéphile et tout âge.

Une adaptation qui magnifie chaque personnage, de Benvolio et Mercutio (les amis fidèles de Roméo) à Lady Capulet et Montaigu en passant par une servante maternelle et soupe au lait admirablement interprétée par Cathy Grosjean), chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice de ce drame qui n’a rien de désuet.

Une leçon renouvelée d’ouverture et de tolérance mais surtout sur les conseils de Thierry Debroux une invitation à aimer passionnément car "ceux qui vivent prudemment sont, d’une certaine façon, déjà morts".

Palmina Di Meo

Théâtre Royal du Parc