Lundi 4 février 2013, par Emmanuelle Conte

Qui veut gagner... des milliards ?

Pour sa toute première représentation en Belgique, et dans le cadre du festival de café-théâtre « La Cerise du Gâteau » du Centre Culturel d’Uccle, Audrey Vernon fait ses preuves dans une salle comble et comblée. Avec un humour décalé et déjanté, elle donne vie au premier « one-man-show économique » dans un style bien particulier et une autodérision exacerbée qui lui font parfois faux bond.

La comédienne est déjà sur scène, postée sur un haut tabouret et cachée derrière un journal lorsque les spectateurs s’installent, instaurant automatiquement une ambiance intrigante dans la petite salle du Centre Culturel d’Uccle. Accompagnée de seulement quelques accessoires, elle tiendra l’audience en haleine pendant un peu plus d’une heure. La demoiselle a un charme fou, elle le sait et elle en joue souvent : pole-dance sensuelle sous un éclairage tamisé, changement de robe sous les yeux ébahis des hommes et les rires jaunes des femmes, elle sait utiliser sa plastique parfaite pour rajouter un peu de piquant dans cette soirée déjà bien épicée.

Mais derrière ses airs de pin-up idiote, le talent comique d’Audrey Vernon est imparable : sa passion pour l’économie lui permet d’être très drôle tout en parlant de Marx, du CAC 40, du libéralisme, ou encore de la liste de Forbes (qu’elle apprend par cœur chaque année !). En plus de faire rire, elle instruit : dans sa petite université populaire, elle nous apprend, de manière ludique, à reconnaître un milliardaire et à l’aborder afin d’atteindre le but ultime : l’épouser.

Malheureusement, toutes ses blagues ne font pas mouche, et certaines d’entre elles ne reçoivent que quelques sourires silencieux. Néanmoins, la belle ne se laisse pas déstabiliser, et convainc par son autodérision à toute épreuve. Elle attendri ainsi son public, vers lequel elle lancera son bouquet de jeune mariée en fin de soirée, avant de se diriger vers un voyage de noces et un avenir plus que prometteurs. Une première scène belge appréciée donc, mais certainement pas la dernière.