A la manière d’hôtesses de l’air bienveillantes, les ouvreuses du Théâtre du Parc pourraient annoncer à l’ouverture du rideau « Attention, accrochez-vous à votre tapis volant ! Veuillez ouvrir bien grands les yeux, tendre l’oreille, déployer votre cœur et activer votre cerveau car nous allons traverser une zone narrative intense. La densité des contes, le foisonnement de personnages, le réel et l’imaginaire feront des allées et venues étourdissantes. Pour votre confort, des babouches sont mises à votre disposition. Bon voyage ! »
Un énorme travail a été produit pour fournir une adaptation cohérente d’une matière aussi mouvante que sont les 1001 Nuits. Dans cette transposition théâtrale, l’intégration de l’actualité d’une crise de la quarantaine dans un couple est une donnée supplémentaire à gérer scéniquement. La scénographie de Ronald Beurms, à l’esthétique subtile et puissante, sert fort intelligemment ce dédale d’histoires et de personnages. Ceux-ci sont généreusement servis par une distribution colorée qui vous emmènera loin, là-bas, puis ailleurs, dans des registres tour à tour comiques, tragiques, poétiques, prosaïques. Le seul hic, est que, comme le nom de la troupe, quelques moments paraissent « infinis » et vous font décrocher un instant. Mais la musique et les costumes magnifiques servis sur un plateau doré, entre des vilains djinns, des pucelles prostituées, un gentil génie ou un célèbre marin vous ramèneront tôt ou tard à bord de votre tapis volant…
Comment Monsieur Laurent sortira-t-il de toutes ces aventures réelles et imaginaires ? Allez au Théâtre du Parc, et demandez un biscuit à un certain « Monsieur Ibrahim » de ma part.
Céline Verlant