Mardi 19 mai 2015, par Céline Verlant

Quand le but de l’équipe des Galeries est atteint, c’est goal pour le public !

Voici vingt ans que le Théâtre Royal des Galeries n’avait plus monté ce texte populaire bruxellois, qui, s’il ne poursuit qu’un seul objectif, celui de divertir par le rire, n’en fait pas moins partie du patrimoine culturel belge. Pour atteindre leur but, les auteurs, Paul Van Stalle (1908-1995, ancien directeur du Vaudeville) et Joris d’Hanswyck (1878-1942) usent et abusent avec un plaisir assumé de produits dopants comiques bien connus : situations invraisemblables, quiproquos, jeux de mots et comparaisons saugrenues sont autant de cartons jaunes distribués avec humour dans ce vaudeville de café.

La pièce nous renvoie à une époque où l’Union Saint-Gilloise et le Daring molenbeekois figuraient parmi les meilleurs clubs belges de football. Comme de bien entendu, leurs supporters sont autant enthousiastes qu’adversaires, mais, chose plus surprenante, les femmes s’en mêlent. C’est donc sur ce terrain sportif original que se déploie le jeu des couples, des amourettes et des amitiés de ces clans typiquement bruxellois. Au grand dam de leurs compagnons qui se démènent pour sauver les apparences en public, ce sont bien Léontine Coppenolle et Mme Violette qui influencent la partie et marquent des points face à la gent masculine.

Le coach David Michels a composé une équipe à la fois souple et musclée, qui évolue avec punch dans un match bien arrosé. Le trophée du meilleur accent revient assurément à Daniel Hanssens, qui campe ce Bossemans comme une seconde peau. Etant donné que son partenaire, Pierre Pigeolet, est un Coppenolle en forme olympique, nous avons là un duo de vainqueurs. Ils sont entourés par une distribution qui mouille bien son maillot, arbitrés par d’énergiques présences féminines. Et en parlant de femmes, c’est à Marc De Roy que revient le défi d’incarner la très attendue « Madame Chapeau », dans le célèbre costume de l’inénarrable Jean Hayet.

Awel, maintenant que tu sais ça, fais pas ton dikkenek, et va une fois dans la strotje des Galeries. Prends une place dans les gradins du stade et tu pourras zieuter comment ce pouske de Joseph et sa crotje Georgette s’en sortent sur le terrain. Et tu pourras ossi voir qu’est-ce vient faire un lapin dans c’t’histoire. Tu me diras ce que tu penses de Jefke, ça c’est un crac tu sais. Et astableef, prends pas tes boules avec, ‘y a un zievereir qui t’en donnera une ! Alors, on zwanze ? Non, peut-être !

Céline Verlant