Mardi 22 mars 2011, par Céline Verlant

Quand l’envol est doux, la chute est poétique

Toujours dans les « Staerking blocks », prêt à tous les départs au pays d’Absurdie, Eric De Staerke, le pied aussi léger que le cœur, a l’art de nous emmener là-bas, ailleurs, plus loin, un peu plus haut, dans sa montgolfière de mots qui allègent le réel.

Chemin faisant, encore et encore, ce promeneur de sens sème si bien ses petits cailloux blancs d’historiettes, que nous aussi on le s’aime vraiment bien et on le suit main dans la main.
Cette fois, il quitte les sentiers battus, avec son cartable sur le dos, pour se balader tout seul comme un grand -qu’il est- dans la nature humaine vagabonde. Souvent paradoxale. Et incohérente aussi. Voilà du matériau rêvé pour créer le nid de cet oiseau rare : du matériau brut, varié, inattendu, trouvé là où il est, tel qu’il est, tel le « surgissement de la vie » comme il dit.
Coco Parachute est un personnage hors du commun, fou pour les uns, clown pour les autres, qui a réellement existé et inspiré à l’auteur l’écriture de cette bouffée d’oxygène. Elle nous fait respirer des souvenirs d’enfance qui se baladent en nous (les sorties d’école en rang, les profs ringards bêtement autoritaires…), mais aussi ces grandes choses de l’Histoire…drôlement revisitée (Jésus et ses larrons, Hamlet et la Muette de Portici…) sans oublier ces petites choses de la vie pas si petites que ça (les relations entre le théâtre, un comédien et un technicien pas synchronisés, des politiciens qui rasent un théâtre pour en faire un parking et tout le monde s’en fout. Pourtant chaque voiture deviendrait une minuscule scène de théâtre, où chacun jouerait son acte…)
Envie d’air frais ? Alors allez-y, sautez le pas ! Et laissez-vous emporter par le parapluie de « Magritte Poppins » dans ces nuages imaginaires mis en scène par un météorologue attentif, Jacques Viala.

Céline Verlant