Orchestrée de main habille par le chef d’écriture Dominique Bréda, la partition est un cadavre plutôt exquis commis par huit auteurs à gage : continuer l’histoire commencée par un autre est leur mission secrète. Si la tâche est originale dans « le milieu », elle prend aussi le risque d’être cacophonique ou sans queue ni tête. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas, la chose a même du corps, car on a ici affaire à des pros, qui visent juste comme il faut le personnage qu’ils doivent cibler. Et comme en plus, les interprètes tirés au sort sont de la même espèce que leurs auteurs, ça s’exécute bien dans le ton. Le tout sous l’œil rôdé de la marraine de service, Nathalie Uffner, qui a plus d’un 45 tours dans son sac.
Pour paraphraser l’esprit d’une célèbre création de la troupe du Splendid, on pourrait dire « La Saint Sylvestre est une armure »… qui tombe et laisse entrevoir, par un humour très coloré, les failles existentielles de chacun des joyeux zéros héroïques, en qui les spectateurs se reconnaissent à grands coups de zygomatiques. Prenez donc le métro avec Fortunata (Emmanuelle Matthieu) et Kurt (Pierre Poucet) qui sont criants de (drôle) vérité. En bonne compagnie de leurs improbables a(l)colytes de voyage, vous chanterez peut-être du Plastic Bertrand. Même si ça panne pour eux.
Céline Verlant