Mardi 14 mars 2017, par Yuri Didion

Plus. Toujours plus !

L’empereur est malade. Son fils est faible. Et le sénat est rongé par la cabale : "chacun se place pour le pouvoir". Mais le général Tractopelus revient victorieux de sa guerre contre les barbares. Ce grain de sable vient à point dans l’engrenage des conspirations. Une histoire pleine de rebondissements qui donne à entendre, entre deux calembours inventifs, une critique politique.

La troupe du Magic Land nous accueille dès l’entrée en légionnaires romains ou en chrétiens dissimulés dans les catacombes. Une chose est sûr : ils s’y connaissent pour placer l’ambiance. L’entrée dans la salle reste un grand moment : on rentre littéralement dans le décor qui occupe tout l’espace, bar compris. Les personnages déambulent, saluent tout le monde, placent les retardataires. Nous sommes littéralement à Rome, à l’ouverture d’une séance plénière du sénat.

Le spectacle commence sur une scène chorale, et pas des moindres : une chanson portée avec brio par les comédiens. Les frissons sont au rendez-vous. Et la suite est à la hauteur : avec cette énergie folle qui les caractérisent, les comédiens volent à travers des situations toujours plus rocambolesques, lancent des jeux de mots et des références à tout va. Du côté public, le rire jaillit spontanément. Un moment divertissant qui ne cède rien à l’intelligence du texte.

Le propos ? Une critique de l’avidité, du pouvoir et de son caractère temporaire, où les clins d’oeil humoristiques à la politique et à l’histoire sont légions. Un regard léger sur la course à l’influence qui souligne, comme souvent au Magic Land, tout le ridicule de l’Humain.