Lundi 6 mars 2017, par Catherine Sokolowski

Phénix de l’uppercut

Stéphanie Blanchoud, connue pour son rôle d’inspectrice dans la série “Ennemi public”, propose un récit partiellement autobiographique, en tout cas intime. L’histoire d’une séparation, avec la boxe comme exutoire. Au début timidement, “Même si t’arrives pas, t’essayes”, conseille son entraîneur, mais pendant une heure et demi, quand même. Maintenant, cela fait presque cinq ans qu’elle boxe, et sur scène, elle offre une belle démonstration de son art, avec Ben l’entraîneur, “Ben, le seul en qui j’ai cru au bout de 2 minutes”. Cette juxtaposition entre l’énergie dégagée par le sport et la tristesse d’une histoire terminée dégage quelque chose qui s’apparente à de la poésie. La prestation de Stéphanie est touchante.

Stéphanie sonne et s’écrie : “Y a une nana ! t’as déjà quelqu’un d’autre ?”. Pour certains, les lendemains d’une séparation sont plus agréables que pour d’autres. Il faut pourtant régler la répartition des objets, préférence pour une machine à laver et autres détails matériels. Il faut aussi penser à autre chose, tout le monde a un souhait enfui, une idée originale, un souhait inaccessible. Du désarroi naît le courage, celui d’entrer dans la petite salle de boxe située à l’arrière d’un immeuble. Deux chocs qui s’affrontent pour s’annuler ?

Plus tard, il y a un voyage en Afrique, “sur cette terre, brûlée comme est mon cœur”.
Après la déception, l’espoir : “La route est là, belle et inconnue”. Et côté boxe, le premier sparring, qui ne se passe pas si bien que ça, elle aurait pu rendre les coups, tous les coups qu’elle a reçus, mais elle n’y est pas arrivée. Elle comprend qu’elle n’est pas là pour cela, qu’elle n’a jamais aimé la violence. La boxe, c’est de la danse.

Aujourd’hui, au Théâtre des Martyrs, demain au Théâtre Océan Nord dans “La Musica Deuxième” (interprété par Catherine Salée et Yoann Blan), les stars du petit écran occupent la scène des théâtres, pour le plus grand bonheur de tous. Stéphanie Blanchoud raconte une histoire somme toute assez banale dans un contexte original, celui de la boxe et de la chorégraphie des mouvements physiques. Car il s’agit bien de cela, de danse et de légèreté. Avec Daphné D’heur à la mise en scène, l’actrice témoigne de ses combats : boxe, temps et mots se confondent dans une simplicité qui va droit au cœur.