Paix Nationale

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 13 avril au 30 juin 2012
Horaires
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Paix Nationale

L’union fait l’avenir ?Et si la fêlure entre nord et sud devenait fracture, crevasse infranchissable ? Un gouffre si profond qu’il faudrait escalader à mains nues cette falaise d’incompréhension mutuelle pour atteindre enfin la zone tampon, ce Centre incertain où se retrouveraient tous les rescapés du grand séisme national… ? Les personnages et les situations de cette fable étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Un texte belgo-belge ! Surréaliste ! Avec tout l’humour qui va avec !
Assistanat à la mise en scène : Nathalie SottiauxScénographie et costumes : Delphine CoërsLumière : Maximilien WesterlinckRégisseur : Louis-Philippe DuquesneStagiaire régie : Gaëtan Bergmans Traduction-Sous Titres : Pierre Deveroedt
Avec Geneviève Damas et Alexandre Von Sivers.
Mise en scène : Pietro Pizzuti

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7 Messages

  • Paix Nationale

    Le 23 avril 2012 à 11:37 par campion

    Un beau travail sur l’absurdité des conflits et de beaux passages dans l’écriture, parfois à la Raymond Devos. Alexandre Von sivers très bon.
    La fin est un peu abrupte. On aimerait voir le personnage de la femme évoluer davantage...

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  • Paix Nationale

    Le 4 juin 2012 à 10:47 par deashelle

    L’atmosphère est beckettienne avec ces
    deux paumés : l’un, de Là-bas, rustre, bougon et autoritaire, mais désormais
    privé de sa langue car il a été puni pour être trop d’Ici, l’autre délicieuse
    aristocrate un peu fofolle qui regrette son bien le plus précieux : sa fermette
    - blanche sans doute - ses géraniums, ses rideaux de Vichy bleu et ses
    sourires. Elle a mis des jours à s’extraire de la grande fissure qui a emporté
    son rêve pour remonter au bord du gouffre. Elle se retrouve avec Bril, un de
    Là-bas, abandonné par ses confrères, à cause de ses racines d’Ici. Il est lui
    aussi assigné à travailler dans la zone d’acclimatation sous l’œil goguenard et
    les micros du grand régisseur de la Paix Nationale. Mission : « être heureux ».
    Elle est pour l’art et l’art de vivre. Lui, scrute. « Là-bas est là-bas, Ici
    est ici, à perte de vue. » Attente et désolation. Punition ? Ils doivent trier
    (ensemble ?) l’intriable. Texte finalement porteur d’espoir. Sous-titres en flamand de
    chaque côté de la scène. A bons entendeurs, Salut ! Il y a sûrement moyen de
    s’entendre sur quelque chose ou sur quelqu’un. Ce sera le début de la sortie du
    tunnel. On apprendra la langue d’Ici, de Là-bas, d’Autre part ou de Partout...
    L’amitié est un chemin, la haine est un mur.

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  • Paix Nationale

    Le 13 juin 2012 à 09:22 par loulou

    La pièce démarre sur des chapeaux de roue :on est tout de suite accroché.Hélas ,après une première partie menée rondement,le texte s’essouffle et nous déçoit malgré une interprétation tout à fait convaincante des deux protagonistes et un sujet très interessant
    Une soirée en demi-teinte.

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  • Paix Nationale

    Le 16 juin 2012 à 12:24 par chrisdut

    Très chouette soirée passée au Public avec cette pièce de Geneviève Damas. L’objectif recherché de nous présenter nos problèmes belgicains de cohabitation houleuse sans que tout celà ne soit trop évident à discerner (du moins au début) est très réussi. Ce texte très drôle nous met face à ces réalités et nous propose de nous remettre en question vis-à-vis des autres (ceux de là-bas). Ou l’inverse car chacun est responsable de ce mal être. Il nous faut donc reprendre à vivre ensemble ; chose que l’on conçoit toujours difficilement alors qu’on est tous pareils au final. Tès belle fable que je conseille à tous (d’ici, de là-bas et du centre).

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  • Paix Nationale

    Le 28 juin 2012 à 11:47 par alec

    J’ai couru au théâtre pour voir la pièce dès que j’ai vu quel en était le thème. Après un début accrocheur et prometteur, j’ai fini par m’ennuyer...

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Lundi 7 mai 2012, par Jean Campion

"On a vu souvent rejaillir le feu..."

Frappée par le désamour, que l’on sent au Nord du pays, Geneviève Damas nous interpelle sur la manière de vivre ensemble, dans une patrie en train de se désagréger. Ni séparatiste, ni unioniste, "Paix nationale" est une fable qui suggère que : " la Belgique, c’est quelque chose de purement irrationnel, de complètement émotionnel, de tout à fait paradoxal."

Des sièges déglingués, des rondins constellés de moules... Dans ce lieu déserté par la mer, débarque une femme élégante, qui semble sortir d’un combat. Son premier geste : marquer son territoire. Furieux, un homme débraillé proteste contre cette annexion puis se calme, constatant que son kit de survie est identique au sien. Lors du séisme, Bril a été largué par ses compatriotes de LA-BAS et ronge son frein ICI. Dans ce camp de réacclimatation, où vient d’échouer Mimi, une rescapée du Centre. Ils ont tout perdu et subissent ensemble un conditionnement, censé leur apprendre la "paix nationale".

Avec l’arrogance des vainqueurs, Bril se moque de l’imprévoyance des gens d’ICI. Incorrigibles cigales ! Ces sarcasmes la blessent, mais Mimi ne contre-attaque pas. Passionnée de décoration, elle évoque avec nostalgie sa jolie fermette et exploite "L’’Art de plier les serviettes de table". Un ouvrage essentiel qui exalte la culture de la convivialité. Cependant cette petite bourgeoise, apparemment futile, est capable de rébellion. Lorsqu’elle est obligée de trier une montagne de choux de Bruxelles, pour gagner sa pitance, elle refuse. Si elle finit par collaborer, c’est à cause du chantage de Bril. Celui-ci a besoin de manger, pour garder la force de s’évader. Abandonné dans ce no man’s land, il déprime : on lui a arraché sa langue.

Pour cet homme pragmatique, les mots rassurent par leur exactitude et leur capacité à créer une réalité. C’est pourquoi il a demandé au centre d’accueil un Petit Larousse. Et il jubile, quand Mimi lit les définitions de "trier, ici, là-bas, renoncer." Insensiblement, une certaine complicité se tisse entre ces naufragés, que le désoeuvrement révèle à eux-mêmes. L’irruption d’un troisième personnage confirme que Bril se laisse tirailler par des sentiments contradictoires, alors que Mimi n’hésite pas à prendre ses responsabilités, sans état d’âme.

La mise en route de l’intrigue, pimentée par plusieurs trouvailles, accroche le spectateur. Dommage qu’ensuite la comédie surréaliste accuse parfois des baisses de rythme et que certains gags, comme le quiproquo de la langue arrachée, soient laborieux. Delphine Coërs, la scénographe, a eu raison de privilégier la relation entre ces personnages à la dérive. Comédienne énergique, Geneviève Damas dévoile progressivement la vraie nature d’une femme positive et déterminée. Bril, incarné avec beaucoup de justesse par Alexandre Von Sivers est un rustre jaloux, méfiant, revanchard, poltron. C’est aussi un homme, qui ne supporte pas d’être déraciné. Très attachée à la Belgique, l’auteur se sert de sa fantaisie, pour nous sensibiliser à une situation dramatique. Elle nous invite à reconnaître nos différences, à dépasser nos préjugés, sans proposer de solution miracle. Les Belges trouveront-ils leur chemin de... Damas ?

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