Mercredi 23 janvier 2013, par Palmina Di Meo

PREMIERE - SILENCE RADIO de Valéry Rosier. Le pouvoir de la chansonnette. En compétition officielle au Festival international de Programmes audiovisuels du 23 au 25 janvier 2013.

Présenté en avant-première mondiale au BE.Film festival, le premier long métrage de Valéry Rosier, réalisé à partir d’un assemblage de mini films sur la relation personnelle à une chanson, a reçu un accueil particulièrement chaleureux du public.

Tout ne va pas comme sur des roulettes chez Radio Puisaleine et il faut parfois s’armer de patience pour envoyer sur les ondes "la" chanson dédicacée à leurs proches par les fidèles auditeurs. Mais tout finit toujours pas s’arranger et malgré quelques couacs, on arrive enfin à contenter tout le monde.

Valéry Rosier avait réalisé un premier court documentaire, Dimanches, consacré au quotidien des petites gens et aux temps morts qui font partie de leur vie. Son film avait reçu le prix du jury à la Semaine de la Critique du dernier festival de Cannes et le Magritte du meilleur court métrage.

Toujours avec l’idée de capter le quotidien en séquences imbriquées sous forme de mosaïque, il s’intéresse à l’impact social de la chanson et à l’influence des émissions de radio du genre "nostalgie" sur les personnes isolées. Cela donne un moyen métrage documentaire où la trame s’articule autour d’une panne d’émetteur. Le vide sonore abrupt qui plane sur la campagne picarde, relègue les gestes quotidiens dans la sphère de l’étrange. Cette brusque interruption va canaliser chez ces pappies et mammies, pour la plupart, des ressources nouvelles. Lorsque les émissions reprennent, la vie prendra un élan inattendu.

"Presque tout le monde a une histoire avec une chanson française" constate Valéry Rosier. Sur ces histoires, il tourne des capsules chez des gens ordinaires qui acceptent d’ouvrir leur cœur. Aucune lourdeur ni déprime mais une certaine résignation, de la tendresse et beaucoup d’empathie dans ces portraits qui s’entrelacent pour constituer une fresque. Et c’est un tableau de société attachant qui s’en dégage, où le poste de radio sur lequel on cherche machinalement les ondes du bout du doigt, tient le rôle de catalyseur d’énergie. Rosier a su observer et exploiter la veine humoristique des petits incidents techniques, des erreurs de transmission. On savoure tout particulièrement le pastiche des horoscopes du jour, rondement menés par une journaliste qui n’hésite pas à secouer la torpeur de ses abonnés au mal d’amour.

Le film sera en compétition officielle au Festival international de Programmes audiovisuels à Biarritz dans les prochains jours et participera au festival international Visions du Réel dans la section Compétition Internationale Moyens Métrages au mois d’avril.

Palmina DI MEO