Lundi 4 février 2013, par Carole Glaude

On ne devrait jamais laver son linge sale en public

C’est à peu près ce que j’ai pensé après avoir écouté près de 45 minutes le protagoniste, Stan, déverser toute sa condescendance sur sa compagne, Audrey.

Je m’attendais à une pièce subtile traitant de la rupture. Vous allez peut-être rire. Subtilité et rupture ? Suis-je naïve ? Oui mais non.

Je pensais aux difficultés du départ, à ces fêlures, ces blessures, qu’on parfois jette à la tête de l’autre mais que souvent on garde pour soi, par épuisement, parce qu’on sait qu’il n’est plus qu’une question de temps et que l’éponge, on l’a jetée depuis longtemps avec l’eau du bain (et le bébé en plus, c’était gratis).

Je pensais voir de la douleur et de la dignité, des silences, plus parlants que n’importe quel mot... Je pensais sortir des BOZAR avec des éléments nouveaux à méditer sur mes propres erreurs relationnelles, sur l’amour qui se fait et se défait, sur la vie, tout simplement.

Au lieu de ça, un homme et une femme qui se jette leur haine au visage, tour à tour, et ce deux heures durant...

Si la prestation des acteurs est à saluer, la mise en scène simpliste efficace et certains jeux de mots et d’esprits bien pensés ou bien sentis, il n’empêche que... trente minutes de monologue chacun aurait largement été suffisant pour nous faire comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette rupture en "live".

Ainsi, au lieu de faire briller les personnages, les diverses répétitions, la poétisation de la langue, les mises en abime et les clins d’oeil au monde du spectacle alourdissent cette démonstration de mépris au point de la rendre, quelque fois, hautement indigeste...

Carole Glaude

Retrouvez toutes les chroniques de Carole Glaude sur
Culture et Compagnie