On ne badine pas avec l’amour

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 22 janvier au 6 février 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Varia
rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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On ne badine pas avec l’amour

L’histoire d’amour passionné entre Alfred de Musset et George Sand commence un bel été de 1833 et s’achève au printemps 1835. C’est en 1834, au beau milieu de leur sulfureuse relation, qu’entre ruptures orageuses et fatale attraction, Alfred de Musset écrit On ne badine pas avec l’amour. Il a vingt-quatre ans et entame l’écriture d’une pièce en vers qu’il intitule Camille et Perdican. Pour répondre à son éditeur qui lui commande une comédie, Musset insère dans la trame des scènes en prose, avec des personnages légers et burlesques, mais le drame s’est insinué : on le sent monter lentement, à pas feutrés, pour éclater soudain dans la catastrophe finale.

L’histoire de On ne badine avec l’amour commence au moment où elle devrait se conclure. Camille et Perdican sont promis l’un à l’autre depuis leur enfance et leur mariage est une affaire entendue depuis longtemps. Le moment des retrouvailles est enfin venu, mais les chemins de Camille et Perdican se sont écartés. Ils ne sont plus les enfants qu’ils étaient. Ils ne sont pas non plus complètement des adultes. Ils ont 18 et 21 ans et sont entraînés l’un par l’autre dans une spirale où l’amour devient le sujet de leurs joutes verbales. Quelle est la valeur de l’amour et du mariage s’ils ne doivent durer que le temps d’un été ? Comment s’assurer d’aimer et d’être aimé pour toujours et à jamais ?

Et voici Rosette, la jeune et pétillante campagnarde, qui entre en jeu comme la troisième roue de la charrette, dans cette valse des sentiments qui s’exécute à deux. L’amour n’est pas une bagatelle. On ne badine pas avec lui. Les proches de Camille et Perdican assistent à la discorde des tourtereaux, médusés et désemparés. Ils forment autour d’eux un choeur tantôt musical, tantôt burlesque, interprété par Benoît Verhaert et par Vincent Raoult ou Stéphane Pirard.
Lormelle Merdrignac, Julie Lenain, Céline Peret alternent les rôles de Camille et de Rosette, face à Samuel Seynave en Perdican. Est-ce pour signifier que si l’amour n’a pas d’âge, il n’a pas non plus qu’un visage ?

Extrait de presse

Percutants Camille et Perdican. Magnifique Camille tout en retenue, et Perdican qui passe de la légèreté à la gravité avec habileté. Ils livrent un duel nuancé ou haletant, chirurgical ou incandescent. Plus rien n’existe que leur dialogue, leur jeu dangereux, leur fierté mortelle, leur passion dévastatrice. Servis avec une telle sensibilité, les mots du dramaturge romantique touchent en plein coeur et l’on s’éloigne du ton burlesque. La Libre Belgique - Laurence Bertels, nov 2014.

Distribution

avec Julie Lenain, Lormelle Merdrignac, Céline Peret, Stéphane Pirard, Samuel Seynave, Vincent Raoult, Benoît Verhaert

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Lundi 24 novembre 2014, par Charles-Henry Boland

On ne badine pas avec Musset

Nouveau spectacle du metteur en scène Benoît Verhaert, On ne badine avec l’amour propose une approche moderne de la célèbre pièce d’Alfred de Musset. Une scénographie sobre, un duo de comédiens efficace, une langue d’une beauté intemporelle, reste que cette version d’une pièce mêlant comédie et drame pêche par un style frôlant parfois la trivialité.

Deux hommes vêtus de noir ouvrent la pièce. Ces maîtres de cérémonies (Benoit Verhaert et Vincent Raoult ) se chargeront des personnages secondaires, du bruitage des scène et du déplacement des projecteurs. L’un d’eux poussera même la chansonnette. Quelques échanges et l’on comprend dès les premiers instants que ces deux-là vont distiller une dose d’humour dans le spectacle. Puis c’est l’entrée de Perdican (Samuel Seynave) et Camille (Julie Lenain). Dans le fond, l’histoire est bien simple. Perdican doit (et veut) épouser Camille, mais celle-ci se promet un avenir dans un couvent. Il éprouve durement son refus, elle se met à douter. Désirant la rendre jalouse, Perdican use de la pauvre Rosette (Lormelle Merdrignac) et de ses humbles sentiments. Après une ultime scène de ménage pré-maritale, Camille et Perdican s’aiment mais la brave Rosette, trompée dans son amour sincère, se suicide. Ce qui pourrait passer pour une simple intrigue est sublimé par la langue de Musset, dont Benoît Verhaert a gardé la plume intacte lors des scènes des deux amants et de Rosette. En revanche, les interventions des personnages secondaires abandonnent les dialogues originaux pour épouser un style ramassé, franchement moderne et quelquefois grivois. Ces instants de second degré et d’apartés avec le public, s’ils font rire, ne contribuent pas à installer le climat qu’il aurait fallu atteindre pour nous faire sentir l’issue tragique de cette pièce.

Si la légèreté adoptée est éminemment sympathique, elle ne semble pas totalement cohérente ni constante au sein de la proposition. Ce décalage entre humour et passion sert-il vraiment la puissance du texte ? Non qu’il faille respecter les œuvres du grand répertoires comme s’ils fussent gravés dans le marbre , mais comment recevoir une fin aussi tragique et brutale après tant d’épisodes drolatiques ? La pièce ne manque pas d’humour, mais peut-être n’en manque-t-elle pas assez...

Charles-Henry Boland

Théâtre Varia